Zanas a écrit:Je crois que vous prenez les choses à l'envers. Ayant de la famille depuis au moins un siècle et demi en Haute-Vienne, je sais de source sûre que ces pratiques, qui "ne datent pas d'hier" selon votre formulation, datent même en réalité de plus d'un siècle. De ce fait, je ne pense pas que ces pratiques expliquent réellement les déboires électoraux aux municipales et aux sénatoriales. Je pense que c'est l'inverse. Tant que ces pratiques s'accompagnaient de succès électoraux, et que le PS tenait le département d'une main de fer, personne ne disait trop rien, en espérant que son tour viendrait de manger un bout de ce gâteau. Ce sont plutôt les déboires électoraux, dus avant tout à un contexte national excessivement défavorable, qui ont fait en sorte que ces pratiques soient plus facilement et plus publiquement dénoncées par les laissés pour compte. Bien sûr le serpent se mord la queue, et le fait que ces pratiques sortent plus sur la place publique alimente un ras-le-bol dans la population, qui engendre à son tour de nouveaux déboires électoraux. J'ai toujours entendu nombre de haut-viennois dire qu'ils en avaient ras-le-bol des "socialos franc-maçons" qui tenaient tout, mais il n'en reste pas moins qu'ils finissaient par voter pour eux. Aujourd'hui, le contexte national additionné de ces hémorragies sur la place publique font que le PS n'apparaît plus comme incontournable, ce qui était impensable il y a encore 3 ou 4 ans en Haute-Vienne.
alamo a écrit:l'histoire du département n'est pas la même non plus.
l'Ariège vote massivement socialiste à tous les types d'élections depuis la nuit des temps, la haute-Vienne est une terre où l'influence du PCF était très forte depuis la Libération. En 1977 le Département a envoyé trois député communistes à l'Assemblée (un des trois "grands chelems" du PC avec la Seine-Saint-Denis et le Gard).
Un peu comme à Marseille, la SFIO s'est alliée avec la droite pour barrer la route aux rouges, s'appuyant sur tous les réseaux imaginables (franc-maçons, patronat...), sans forcément être trop regardante sur ses chefs de file.
Rappelons la figure de G. Betoulle, maire SFIO qui avait voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940, et est revenu en 1947 sous l'étiquette du PSD, micro-parti de l'époque regroupant des socialistes et syndicalistes compromis dans la Collaboration et le régime de Vichy, dont une partie a participé aux côtés de personnages comme G. Albertini, ex bras droit de Déat et chef milicien, à la création de FO avec des fonds de la CIA.
L. Longequeue fut adjoint de Betoulle avant de devenir Maire à son tour en 1956, et l'est resté jusqu'en 1990.
L'histoire peut laisser des traces...
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