Vie interne du PS

[Pullo]

Les révélations sur le coût de la BAP (Belle Alliance Populaire), tout comme celles sur le climat social dans le parti, ou encore les salaires élevés de certains cadres de Solferino, n'ont pas plu à Cambadelis. Ce dernier, lors du séminaire réunissant à huis clos ce week-end la direction collégiale, a menacé de mouiller ses prédécesseurs si on pousse plus loin la mise en cause de sa gestion :

Quant aux finances du parti, Camba s’est fait carrément menaçant. « J’ai entendu que des camarades étaient favorables à ce qu’on ouvre les livres de comptes », a-t-il déclaré, « je suis tout prêt sur les 15 dernières années et on verra les choses ». Puis d’ajouter : « Je connais la situation du parti quand j’y suis arrivé mais je connais aussi les autres gestions du parti socialiste. » Ses prédécesseurs, tels Martine Aubry et François Hollande, sont prévenus. « Donc vous en débattrez mais je vous promets que si ça recommence je serai intraitable, intraitable, et vous me connaissez dans ces cas-là, je sais me faire respecter », a enfin lancé Cambadélis. « Des méthodes de cow-boy ! », s'insurge un cadre de Solférino sous couvert d'anonymat.

Source

Pour les curieux, le point presse à la fin du séminaire ;
https://www.dailymotion.com/video/x5yedau

[cevenol30]

Autre épisode du même acabit: il semblerait que B. Hamon se soit vu accuser en interne de détournement du budget de sa campagne présidentielle au profit du lancement de son mouvement autonome.

Il aurait rapidement fait menacer les hollandiens de révéler "toute la vérité" sur les campagnes de 2007 et 2012...

Sur le fond, les campagnes présidentielles PS ont toujours été relativement importantes financièrement, sans dépasser en cela celles de la droite.
Et il me semblerait que l'essentiel était effectivement englouti dans la campagne, entre meetings vite dispendieux (en 2012, l'équipe de Mélenchon considérait qu'un meeting de Hollande revenait aussi cher que toute leur campagne) et affiches (dans une campagne présidentielle, le nombre d'affiches -en affichage sauvage- à renouveler une à plusieurs fois par semaine pour cause d'arrachage et de collage par d'autres candidats, ou par des annonces de spectacles, doit être assez impressionnant)...

Quant au compte de campagne, il est normalement déposé et validé. Un point cependant: aux législatives, les excédents de dons sont censés être dévolus à une structure, typiquement le parti du candidat.

Reste qu'une campagne présidentielle développe la notoriété et l'ancrage militant du candidat, même (surtout) battu(e), ce qui est à coup sûr un bénéfice précieux venant après coup. Il se peut aussi que des personnes ayant été normalement payées pendant la campagne continuent à aider la personnalité bénévolement après - quand il s'agit de militants de la même sensibilité, cela se fait assez naturellement...

http://lelab.europe1.fr/benoit-hamon-me ... de-3422306

[ploumploum]

Fin d'une histoire :

C'était redouté, c'est désormais acté : le PS annonce la vente de son siège rue de Solférino.

http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html

[SALVAT]

Non, c'est le début d'une nouvelle histoire...
En effet, cette vente va permettre de reconstituer l'historique de la cession au PS de "Solférino" : qui a été le vendeur bienveillant à un prix amical ? Qui, de fait, ont pu être les victimes d'un prix bradé pour un bien de haute valeur ?
Quel a été le rôle de TEULADE, grand responsable mutualiste, récompensé plus tard par un poste gouvernemental et un siège sénatorial ?
Les lanceurs d'alerte et investigateurs devront se pencher sur le document établi à l'occasion de cette vente et sur tous ces détails...
Bertrand SALVAT

[Pullo]

Libération exauce ton voeu, Salvat :

Mais, en 1940, Vichy dissout les syndicats et installe son ministère de l’Information à Solférino. Porte-parole de la collaboration, le ministre de la Propagande, Philippe Henriot, y sera assassiné par des résistants du Comité d’action militaire (Comac) en juin 1944. En bas de l’escalier d’honneur ou - les récits divergent - dans le premier bureau du premier étage, qui deviendra celui des futurs premiers secrétaires du PS. Des fantômes, déjà.

Pendant les trente années suivantes, l’hôtel particulier va renouer avec les syndicats, abritant plusieurs fédérations de fonctionnaires émanant de la CGT ou de Force ouvrière. L’idée de faire de Solférino une «maison commune du syndicalisme» capote et, en 1978, l’Union nationale des mutuelles de retraite des instituteurs et des fonctionnaires de l’Education nationale (Umrifen) rachète les 3 000 m2 de bureaux agrémentés de quelques appartements de fonction. A partir de 1980, le PS devient locataire, avant d’acheter le tout à un prix d’ami en 1986. Dans les années 90, des lettres anonymes laisseront entendre qu’il y a eu des magouilles.

Source

[cevenol30]

Comme le dit la fin de l'article: "le PS ne sait plus où il habite". Et déjà après la déroute de 1993 et son nombre de députés réduit, il avait fallu qu'Emmanuelli, ancien banquier (même si franchement pas "pro-finance") négocie un prêt-relais.

La localisation est avant tout liée à la proximité de l'Assemblée Nationale, refuge par excellence du parti quand il est dans l'opposition, ce qui est tout de même pour le PS une habitude la majorité du temps, même s'il y a eu 4 législatures entières plus ou moins majoritaires depuis 1981 (depuis le début de la Ve, ce n'est "que" 34% du temps). D'ailleurs, les fois précédentes où il était question de prendre un autre siège, c'était "sur une ligne de métro directe vers Assemblée Nationale".

Concernant la vente de 1986, c'était il y a 31 ans, autant dire qu'il n'y aurait plus aucune taxation sur l'éventuelle plus-value (abattement total au bout de 30 ans même sur la CSG, du moins pour les particuliers), sur une valeur actuelle annoncée de 40 à 70 millions d'euros, ce qui est une fourchette fort large et dépendante de l'acquéreur.
Ceci dit, si le sulfureux FN a réussi à vendre son siège historique après 2007, le PS devrait y arriver aussi.
Il faut voir si Solférino deviendra un simple immeuble de bureaux anonyme ou s'il en sera fait quelque usage "clin d'oeil", comme pour le Palais Brogniart (?), ancien siège de la Bourse, qui sert régulièrement pour des congrès, le choix du lieu passant rarement inaperçu aux yeux de la presse.

[lindet]

Oui, sur le financement des partis politiques avant les années 1990, chacun sait qu'il y aurait et a massivement à dire, mais c'est un sujet pour les historiens et qui ne devrait pas apporter de trop grandes surprises car en ce domaine aussi nous avons l'impression que "le pire est le plus certain" comme disent je crois les Espagnols. Le message précédent m'a fait sourire car je me suis dit que si les députés socialistes (re)prenaient le métro, eh bien c'était que la "refondation" était au moins à moitié faite ! Plus sérieusement le PS a eu d'autres sièges. Le précédent était encore plus proche de l'Assemblée nationale mais ce n'était pas le cas auparavant (cité Malesherbes) et par exemple les nouveaux immeubles vers la porte de fRance (13e) seraient à cinq ou dix mn de RER de l'Assemblée. Cela dit, je ne suis pas sûr que le groupe socialiste joue un si grand rôle dans les prochaines années. D'abord il a abandonné le nom et puis les conditions de l'élection font qu'il aura plus de mal que le parti à se situer vraiment dans l'opposition et donc à crédibiliser celle-ci.

[ploumploum]

Et on apprend maintenant que le PS a hypothéqué le siège afin d''obtenir un prêt (de 8 millions d'euros) devant servir à boucher le trou lié à la campagne présidentielle de Hamon.

http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html

[Pullo]

Avec l'hypothèque puis la vente de Solferino, on ne sait plus où habitera le PS, géographiquement parlant. Mais c'est surtout sur le plan idéologique qu'il faudrait se poser la question, comme le rappelle Gaël Brustier. Le vote du 28 septembre sur la feuille de route pour la refondation, et la réunion du conseil national le 30 septembre apporteront-ils un début de réponse ? Pas sûr...

[Eco92]

Suite au CN d'aujourd'hui, Cambadélis quitte officiellement la direction du PS au profit du comité provisoire en place depuis l'après présidentielle. Il publie au passage son récit du quinquennat "Chronique d'une débacle".