Jean-Philippe a écrit:Je me demande si Gollnisch restera longtemps au FN après sa défaite probable. Au bout de quelques mois, je pense qu'il partira aussi.
Marine Le Pen a affirmé aujourd'hui [le 17] que si elle était élue à la tête du Front national elle ferait de son concurrent Bruno Gollnisch le "vice-président unique" du parti, car "il (en) est une part importante" et "une sensibilité importante".
"Notre devoir et notre responsabilité est que" le Front national soit "le plus performant possible" au lendemain du congrès de Tours (15-16 janvier 2011) où sera proclamé le successeur de Jean-Marie Le Pen, a expliqué sa fille devant la presse à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), avant une rencontre avec les adhérents dans le cadre de sa campagne interne. "Ca veut dire que tout le monde travaillera ensemble, tout le monde a sa place au Front national", a-t-elle ajouté.
"Evidemment, si les adhérents me font la confiance de me choisir pour les diriger, Bruno Gollnisch sera, avec moi, vice-président, unique d'ailleurs, du Front national, puisqu'il en est une part importante et une sensibilité importante", a poursuivi la vice-présidente du FN, à qui son père a déjà accordé sa préférence pour lui succéder.
débat sur le retour des dissidents
Le président du Front national Jean-Marie Le Pen, qui soutient la candidature de sa fille Marine pour lui succéder, a jugé aujourd'hui "inconcevable" le retour des "dissidents" du parti comme l'a souhaité le même jour l'autre candidat à la direction, Bruno Gollnisch.
"Il serait inconcevable que, sous un prétexte d'unité nationale, on fasse rentrer dans notre mouvement des gens qui ont violé les règles les plus élémentaires de l'honneur", a déclaré à Jean-Marie Le Pen.
"J'y suis tout à fait hostile", a-t-il insisté, voyant dans le souhait de Bruno Gollnisch une "différence fondamentale" avec Marine Le Pen, une différence qui, selon lui, constituera "un élément de jugement très essentiel" pour les adhérents du parti.
Interrogé sur LCI, ce matin, pour savoir s'il était favorable au retour de ceux qui ont quitté le FN ces dernières années, comme Carl Lang et Bernard Antony, Bruno Gollnisch a répondu qu'"évidemment", il était "pour le retour de ces gens-là".
"Je rappelle que le bureau politique, qui est souverain en la matière, les a exclus pour plusieurs années et qu'il n'appartient pas au nouveau président élu, si c'était Bruno Gollnisch, de les réintégrer comme cela", a affirmé M. Le Pen. "Bruno passe sous silence l'un des aspects pour moi fondamentaux de la politique, à savoir la morale", a-t-il poursuivi.
"Les gens qui nous ont quittés n'ont pas rompu sur des questions politiques proprement dites. Ils ont fait des actes de trahison puisqu'ils se sont présentés contre nos listes aux élections" et "qu'ils ont même provoqué l'échec de certains de nos candidats", a-t-il ajouté. "Cela doit être puni".
Le retour des dissidents au sein du FN, souhaité par le candidat à la présidence du parti Bruno Gollnisch, pourrait entraîner une "scission" du parti, a estimé hier à Metz sa rivale Marine Le Pen, se disant "encore plus hostile que (son) père" à cette option.
"C'est la meilleure recette pour qu'il y ait une scission au Front national: ces gens (les dissidents) sont des petits qui ont voulu précipiter la mort du FN quand il n'allait pas bien, ils mènent une guerre terrifiante contre Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen", a-t-elle dit lors d'une rencontre avec la presse en marge d'un meeting. Elle a prévenu qu'en cas d'élection de Bruno Gollnisch à la tête du parti, elle ne "participerait pas à un bureau politique avec MM. Mégret, Martinez ou Lang", trois anciens cadres du FN qui ont quitté le parti et qui sont devenus dissidents. "Ce serait évidemment l'explosion", a-t-elle ajouté,
Interrogé sur LCI, hier matin, pour savoir s'il était favorable au retour de ceux qui ont quitté le FN ces dernières années, comme Carl Lang et Bernard Antony, Bruno Gollnisch a répondu qu'"évidemment", il était "pour le retour de ces gens-là". Une option à laquelle Jean-Marie Le Pen s'est déclaré "tout à fait hostile". "S'il est possible d'y être encore plus hostile que mon père, alors j'y suis encore plus hostile", a dit Marine Le Pen aujourd'hui. Visant notamment Carl Lang, qui a quitté le parti en conflit ouvert avec elle lors des Européennes de 2009, la candidate a réitéré ses accusations de tentatives d'entrisme.
Hier, Bruno Gollnisch s'est dit surpris de la polémique déclenchée par ses propos, assurant s'être "déjà prononcé 50 fois pour une réconciliation", tout en précisant n'avoir "pris aucun engagement". Sur ce point, il estime que le camp adverse n'a pas de leçons à lui donner, en faisant valoir que Marine Le Pen a intégré plusieurs anciens partisans de Bruno Mégret dans son entourage, dont Nicolas Bay, qui s'était présenté contre elle lors des régionales de 2004 en Ile-de-France.
12 octobre 2010
Marine Le Pen et “Minute”: la guerre ouverte ?
La “cover” de l’hebdomadaire d’extrême droite Minute, à paraître mercredi 13 octobre est perçue comme une déclaration de guerre par Marine Le Pen et son entourage. Un titre barre la photo pleine page de la vice-présidente du FN: “Ces marinistes qui veulent tous les pouvoirs”. Le tout renvoie à une double page qui fait état d’“un document explosif”. A savoir “l’organigramme” de la direction d’un futur FN mariniste.Cet article uniquement signé “Minute“, est présenté comme suit: “Dans la bataille pour la présidence du FN, depuis la fin de la semaine dernière, Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen ont sorti les flingues. Pour tirer à vue sur Bruno Gollnisch, accusé de vouloir réintégrer au FN des traîtres et des félons. (…) Notre document indique que la tendance est grande chez certains marinistes de verrouiller l’appareil. Avec des hommes qui sont, pour beaucoup, d’anciens mégrétistes.”
Tout cela intervient dans un campagne interne qui s’est durcie et qui se cristallise autour de la question d’un éventuel retour au Front des “dissidents” (comprendre Carl Lang, Jean-Claude Martinez et Bernard Antony). Bruno Gollnisch y est favorable, les Le Pen père et fille, viscéralement opposés. Face aux réactions épidermiques des marinistes quant à cette perspective, les pro-Gollnisch font valoir que Marine Le Pen a réintégré, dans son entourage proche, d’anciens partisans de Bruno Mégret, comme Steeve Briois, Nicolas Bay ou encore Bruno Bilde.
Cet article, précédé à quelques pages d’un entretien avec M. Gollnisch, recèle quelques piques à l’attention des Le Pen. “Dans la famille Le Pen, on ne lit pas qu’Harry Potter, mais aussi Mickey”; ou encore : “Comme quoi, contrairement à ce qui est colporté, Marine Le pen sait pratiquer le pardon des offenses”.
Du coup Marine Le Pen est persuadée que Minute roule désormais pour Bruno Gollnisch. “Le fait que la fille de Molitor [actuel patron de Minute] soit l’attachée de presse de Bruno Gollnisch explique ce changement de ton radical de Minute. Quoi d’autre peut justifier qu’en trois mois ils aient changé comme ça?”, accuse Mme Le Pen. Elle ajoute: “Larebière [rédacteur en chef de l’hebdomadaire] est le patron des Identitaires qui ont été des concurrents du FN lors des régionales.Il n’y a pas que Woerth qui connaisse des conflits d’intérêts. Minute aussi.” L’attachée de presse de M. Gollnisch, elle, assurait mardi midi “ne pas être au courant” de la dernière livraison de l’hebdomadaire. “Je n’ai rien à voir avec ça. J’ai 29 ans et le cordon avec mon père est coupé depuis longtemps”, se défendait la jeune femme.
“Bas et vil”
Jean-Marie Molitor, le patron de Minute, donc, dément tout engagement particulier de son titre dans la campagne interne. “Minute ne prend pas parti. Ce n’est pas notre rôle. On a eu des pièces. On a fait remonter l’info, on a fait notre boulot. On aurait fait la même chose avec Gollnisch. Si des choses bizarres se passent, on les dénoncera, sinon on serait aux ordres du FN”. S’agissant de la mise en cause de sa fille, il répond: “C’est bas et vil. C’est de la bêtise incarnée. C’est absolument ne pas connaitre ma fille”. Il assure “ne pas avoir de conflits avec Marine Le Pen”. Et ajoute: “J’attends d’ailleurs toujours qu’elle me rappelle”.
Sur le fond, l’article fait état de “quatre ex-mégrétistes devenus marinistes” pressentis “à des postes clés”. Il s’agit de MM. Briois, Bilde, Bay et Philippe Olivier, l’époux de Marie-Caroline Le Pen, l’ainée de la famille. Ainsi, selon cet organigramme, M. Briois serait secrétaire général; M. Bay intégrerait le secrétariat national en prenant en charge les actions catégorielles ainsi que la propagande et M. Bilde serait chef de cabinet. Philippe Olivier deviendrait directeur de cabinet et chargé, au secrétariat national, des campagnes électorales et, pour partie, du média-planning et internet.
Ce “document” donne l’impression d’une garde rapprochée qui cumule tous les postes. Marine Le Pen ne reconnaît aucune valeur à cet organigramme. “J’en reçois 15 par jour de ce genre de trucs. Je ne l’ai même pas vu. C’est l’oeuvre d’un militant de base de 25 ans.” Elle indique: “Je n’ai fait, à ce jour, aucun organigramme. Mais j’en ferai un et il n’aura pas la même tête.”
Les esprits s’échauffent
Bruno Bilde, bras droit de Mme Le Pen, explique: “J’ai reçu ce document mais je ne l’ai pas transmis à Marine”. Indice du climat interne qui tourne à la paranoïa: l’entourage Marine Le Pen laisse entendre que l’ordinateur de M. Bilde aurait pu être “visité”. D’ailleurs, Mme Le Pen dit “qu’elle va conseiller à ce jeune militant de porter plainte [contre Minute] pour recel de vol de correspondance”.
Bref, les esprits s’échauffent au FN et l’on rappelera qu’il reste encore… trois mois à tenir avant le congrès, convoqué les 15 et 16 janvier, à Tours. Au rythme pris depuis quinze jours (voir ici et là), on ignore dans quel état finira le parti d’extrême droite.
Alors qu’au début de la campagne interne, le clan mariniste parassait serein et ne semblait pas craindre Bruno Gollnisch, les choses ont changé depuis que ce dernier joue à tout va la carte de l’unité. Il se dit ouvert à toute réflexion sur un ticket avec Marine Le Pen (Le Monde du 7 octobre), qui le placerait président du FN, tandis sa rivale serait candidate à la présidentielle. Il se pose en rassembleur de la famille FN, prêt à réintégrer les dissidents.
Ce discours d’unité, et plus encore la solution du ticket, commence à mordre chez les adhérents. Ceci explique sans doute la virulence des contre-feux de Marine Le Pen et de son père. Lesquels ont notamment brandi le risque d’une scission (Le Monde du 12 octobre), en cas de victoire de M. Gollnisch. Une façon de combattre l’affichage unitaire de ce dernier, en le désignant comme un diviseur en puissance.
Les Le Pen père et fille sont totalement opposés à la solution de partage des rôles esquissée par M. Gollnisch. Pour elle, le congrès interne vaut primaires: “Le président du FN sera le candidat, le général en chef qui va au combat électoral. C’est la logique des institutions”. Elle juge intenable la double proposition de M. Gollnisch: réintégration et ticket, ne se voyant pas candidate à la présidentielle devant “prendre ses ordres” auprès d’une direction avec MM. Antony, Lang et Martinez.
"Cela fait trois ans que nous vivons avec huit millions d'euros de dettes", a lancé Marine Le Pen, devant environ 80 adhérents réunis dans une école primaire de Dugny, dans le cadre de la campagne interne pour la succession de Jean-Marie Le Pen. "C'est la conséquence des législatives de 2007", a-t-elle admis, les résultats catastrophiques du FN (4,5%) ayant fait passer la subvention publique annuelle de 4,5 à 1,8 million d'euros.
"Mais c'est aussi la conséquence du blocage de nos comptes par Fernand Le Rachinel", ancien élu du FN et imprimeur du parti, qui a obtenu en justice la reconnaissance d'une créance de plus de 6 millions d'euros.
Marine Le Pen a rappelé que Fernand Le Rachinel, qui a rejoint le PDF, avait fait saisir la subvention publique du FN pour 2010, soit 1,8 million d'euros, "nous laissant dans une situation de dénuement et vous laissant, vous, militants du Front national, dans une situation de dénuement total".
"Et ce sont ces gens-là qui devraient revenir au Front national au bénéfice d'une réconciliation? Mais ça n'est pas possible, ça n'est pas envisageable. On ne peut pas faire revenir des gens qui ont failli avoir notre peau", a-t-elle lancé.
A la fin de la réunion, Marine Le Pen a annoncé que le Front national cherchait encore des candidats pour les cantonales de mars 2011, notamment en Seine-Saint-Denis ou dans le Val d'Oise. Elle a appelé militants qui seraient intéressés à se faire connaître.
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