Les Verts et Europe Ecologie

[Zimmer]

Un article de Raphaëlle Besse-Desmoulières, journaliste au Monde.fr, mis en ligne hier sur son blog "Rouges et verts" (qui a pour objet de suivre les écologistes et la gauche de la gauche), était consacré à des témoignages d'anciens militants d'EELV qui ont quitté cette organisation au cours de ces derniers mois.

A sa création, en novembre 2010, EELV revendiquait 15 000 adhérents, dont beaucoup étaient venus dans l'euphorie des européennes et régionales. Deux ans plus tard, le parti n'en compte plus que 9 000, selon la direction. A titre de comparaison, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui vient de fêter ses quatre ans, en revendique plus de 12 000.

http://gauche.blog.lemonde.fr/2012/12/04/a-eelv-la-deception-danciens-militants/

[Nico]

EELV continue sa série noire...Cette fois c'est officiel, Daniel Cohn-Bendit quitte Europe Ecologie - Les Verts, après avoir dans un premier temps pris ses distances avec le parti.

http://www.leparisien.fr/politique/cohn ... um=twitter

[Nico78]

EELV continue sa série noire...Cette fois c'est officiel, Daniel Cohn-Bendit quitte Europe Ecologie - Les Verts, après avoir dans un premier temps pris ses distances avec le parti.

http://www.leparisien.fr/politique/cohn ... um=twitter

Est-ce vraiment une surprise et est-ce une mauvaise chose pour EELV? Après tout, DCB a dit beaucoup de mal sur EELV ces derniers temps. Au moins ça clarifie les choses.
Eco92, t'en penses quoi?

[Pullo]

Le départ de DCB clarifie les choses selon moi. Depuis le temps qu'il tape à bras raccourcis sur les orientations d'EELV, trop gauchistes (au sens léniniste du terme ?) à son goût, il fallait bien un jour qu'il en tire les conséquences logiques. Aucune surprise, donc...

[Eco92]

Eco92, t'en penses quoi?

Rien de spécial, je ne suis pas surpris et c'est mieux pour la clarté. Enfin en vrai il est encore membre du parti et compte le rester, disons qu'il ne souhaite plus influer sur la direction ou représenter le parti (ce que le dernier ne lui demandait pas d'ailleurs).

Cohn-Bendit est un électron libre qui n'a pas tort sur tout, notamment le verrouillage du parti, la manière dont le discours et les actes diffèrent, et la réussite aux européennes lui doit énormément. Après je ne le rejoins pas du tout sur sa vision de l'élargissement, oui à l'élargissement à la société civile, aux associatifs, aux autres politiques écolo et/ou de gauche... Mais il faut quand même partager le même projet et le moins qu'on puisse dire c'est que la vision défendue par Cohn Bendit est très minoritaire au sein du parti.

Donc il a beau jeu de jouer les démocrates, mais plusieurs votes internes ont choisi d'autres directions, par ailleurs il est un peu gonflé de faire le non partisant, dans le genre "j'impose des candidats d'en haut car je suis dans l'appareil" il était bon (Françoise Diehlman et Lucille Schmid dans le 92 d'ailleurs, qui ne sont pas des mauvaises élues ou candidates par ailleurs mais je parle du principe).

Je suis donc mitigé. C'est quelqu'un qui a fait beaucoup pour le parti, mais ces derniers temps il est plus dans la critique systématique - avec pas mal d'hypocrisie quand même - que dans la piqure de rappel nécessaire qui fait du bien. ça clarifie donc les choses, même s'il est en fait toujours adhérent (je reviens au début), en fait pas très clair quoi comme d'habitude.

[Relique]

C'est quand même bizarre... Il me semblait que le mouvement de fond à EE-LV, c'était plutôt le départ des "gauchistes" qui ne se retrouvaient pas dans la politique du gouvernement et dans l'implication des verts dans le gouvernement et dans la majorité présidentielle...

Et là, c'est un des dirigeants des plus libéraux qui s'en va plus ou moins...

Ca fait vraiment bordélique, avec des mécontents partout, et peu de personnes réellement heureux de la situation actuelle (à part peut-être les députés élus... mais même les ministres semblent déprimés... )

[Eco92]

C'est exactement ça, tu as les libéraux qui s'en vont car ils considèrent le parti et la majorité des adhérents comme "gauchiste" (ce qui est plutôt vrai, tout comme le programme, pas franchement libéral) et les gens de l'aile gauche qui restent très mécontents qu'on soit au gouvernement. Les députés râlent je trouve, c'est plutôt les ministres qui semblent dans un autre monde tout rose (bon je me doute bien que ça ne doit pas être le cas).

Mais ce que tu dis est réel, on le voyait dans l'article du monde, tu en avais qui partaient car trop à droite, d'autre trop à gauche... c'est normal à trop vouloir ménager la chèvre et le choux ou ne satisfait personne.

Le soucis à la base de ça c'est que l'ouverture d'EELV était une bonne idée, mais après les européennes elles s'est moins construite sur un programme que sur des têtes. A un moment on est allé un peu vite dans une sorte de grand casting géant, le programme était toujours là et à mes yeux très solide, mais je crains que beaucoup d'adhérents (et électeurs) n'en aient pas pris connaissance... Mais ça fait longtemps que je parle de ce paradoxe entre un programme et des militants clairement à gauche - que ce soit économiquement, socialement ou sociétalement - et des électeurs plutôt centristes ou gauche tranquille.

Il y a aussi ces adhérent arrivé en 2011 pour la primaire qui ne renouvellent pas, situation assez classique.

[Nico78]

C'est exactement ça, tu as les libéraux qui s'en vont car ils considèrent le parti et la majorité des adhérents comme "gauchiste" (ce qui est plutôt vrai, tout comme le programme, pas franchement libéral) et les gens de l'aile gauche qui restent très mécontents qu'on soit au gouvernement. Les députés râlent je trouve, c'est plutôt les ministres qui semblent dans un autre monde tout rose (bon je me doute bien que ça ne doit pas être le cas).

Mais ce que tu dis est réel, on le voyait dans l'article du monde, tu en avais qui partaient car trop à droite, d'autre trop à gauche... c'est normal à trop vouloir ménager la chèvre et le choux ou ne satisfait personne.

Le soucis à la base de ça c'est que l'ouverture d'EELV était une bonne idée, mais après les européennes elles s'est moins construite sur un programme que sur des têtes. A un moment on est allé un peu vite dans une sorte de grand casting géant, le programme était toujours là et à mes yeux très solide, mais je crains que beaucoup d'adhérents (et électeurs) n'en aient pas pris connaissance... Mais ça fait longtemps que je parle de ce paradoxe entre un programme et des militants clairement à gauche - que ce soit économiquement, socialement ou sociétalement - et des électeurs plutôt centristes ou gauche tranquille.

Il y a aussi ces adhérent arrivé en 2011 pour la primaire qui ne renouvellent pas, situation assez classique.

Le positionnement actuel n'est de toute façon pas simple à tenir. Un pied dedans (Ministres et majorité) et un pied en dehors pour cause de désaccord idéologique (nucléaire, Notre Dame des landes, voire gaz de schiste, entre autre), il y a forcément de la tension entre les cadres, qui visent je dirais à "notabiliser" des élus (ex de JV Placé en tant que sénateur mais aussi pas mal de députés désormais) et la base, souvent très investie dans des dossiers locaux.
Mais le départ de DCB clarifie un peu les choses, sous réserve qu'il ne continue pas à "canarder" ses anciens amis de l'extérieur.

[ploumploum]

Stéphane Gatignon, maire de Sevran, demande le renouvellement de la direction et une présence plus importante du parti dans les différents débats politiques.

"J'aspire à la constitution d'un nouveau collectif militant qui prenne en main le destin de notre mouvement", écrit M. Gatignon.
[...]

Exprimant sa "très grande inquiétude quand à l'avenir de notre courant politique dans la société française", il estime que "le mutisme menace" le mouvement, avec "des prises de paroles éparses, individualisées", et reproche à Pascal Durand de gérer "un pécule ministériel et parlementaire fragile".

L'élu estime ainsi EELV trop silencieuse sur "la position national-souverainiste de Montebourg sur le nucléaire et sur le diesel", "la folie de la relance du programme gaz de schiste", "le scandale de la viande de cheval", "le fédéralisme européen", le Grand Paris ou la bio-diversité, et appelle le mouvement à "se plonger dans un nouveau mai 68 écologique, européen et démocratique".

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/03/23/eelv-stephane-gatignon-demande-une-nouvelle-direction_1853348_823448.html

[SALVAT]

On retrouve dans le propos de Stéphane GATIGNON un mélange d'aspirations héritées des deux périodes de militantisme qu'il a connues successivement : il est au cente d'une contradiction qu'il exprime mais ne résoud pas.
Une Organisation,un CADRE,une hiérarchie, une cohérence dans le fonctionnement qu'il ne retrouve pas à EELV : ça, c'est l'héritage de sa formation au PCF. Cela lui manque, on le sent bien, le spontanéisme, la contradiction des prises de position des uns et des autres à EELV le mettent mal à l'aise, sinon l'irritent dans son for intérieur.
Un autre aspect de l'idéal qu'il a servi : ce souci d'être fidèle au message et de ne pas donner dans un carrièrisme politique échevelé et intéressé qui glisserait vers un opportunisme : le style JV PLACE doit lui donner des boutons !

D'accord avec le slogan du début "une autre façon de faire de la politique", avec démocratie participative etc....qui a pu l'amener aux Verts, il en épouse certains points qu'il met en avant... (le nucléaire...) qui expliqueraient sa rupture passée mais non digérée d'avec le PCF. Donc, il se rassure ; il avait raison de partir...

Mon impression : il aimerait, sinon retourner au PCF, du moins se comporter en compagnon de route, mais ce serait nier les raisons avancées à l'époque, pour rompre et rallier les Verts : alors il s'accroche à sa nouvelle maison, sans en être convaincu et trouve quelques points de programme qui justifient sa position d'attente.
Il est mûr pour se retrouver, chez MELENCHON, au PG et ainsi associé au PCF...et retrouver un équilibre pkus confortable intellectuellement.
Il ne veut pas être un double "renégat", à ses yeux : c'est son problème essentiel.

Bien des ex-PCF sont passés par les Verts ou EELV : ce ne fut qu'un passage et ils sont au PG.
Bertrand SALVAT