de Républicain67 » Ven 10 Mar 2023 12:30
En regardant les anciens sujets du forum, je suis tombé sur ce topic intéressant qui mériterait d’être relancé et actualisé. Il serait judicieux de le renommer « Extrême droite hors RN et Reconquête ». Voire même « hors Les Patriotes », parti ayant un sujet spécifique. D’autant plus que personnellement je classe la formation de Florian Philippot plus dans la droite souverainiste et bonapartiste que parmi l’extrême droite. J’y reviendrai plus tard.
Le sujet étant plutôt « daté » (la vie politique française ayant beaucoup changé depuis 2014-2014), je souhaite revenir sur les petites formations d’extrême droite hors RN et Reconquête (parti que l’on ne peut pas classer de « petit »). Sujet actualisé.
Depuis le quinquennat de François Hollande, il y a pas mal de changements et bouleversements à l’extrême droite. J’essaye ici de me concentrer sur l’extrême droite électoraliste, pas sur les groupuscules activistes. Plusieurs partis sont apparus (Comité Jeanne, Les Patriotes, Les Localistes…), d’autres ont disparu, sont devenu moribonds (MNR, Alsace d’abord, Bloc identitaire, Nissa Rebella…) ou ont été interdits (Génération identitaire). On remarque que nombreuses petites formations d’extrême droite sont aujourd’hui des simples « satellites » de Reconquête, notamment le Parti de la France (PDF).
Hors RN et PDF, ont peu classé différents petites formations politiques (certaines à audience nationale, d’autres plus régionaux, voire locaux) :
- Il y a d’abord tous les partis gravitant autour du RN. Certains d’entre eux sont des scissions d’autres formations politiques : la Droite populaire (scission de LR), L’Avenir français (scission de DLF). Ce sont souvent des partis de cadres construits autour de quelques personnalités (Jean-Philippe Tanguy pour L’Avenir français, Andréa Kotarac pour Les Localistes), mais sont quasiment des « coquilles vides » en terme de militants. L’Avenir français compte trois députés. LDP et Les Localistes des élus régionaux. Ces partis n’existent que grâce à leur alliance avec le RN.
Je classerais plus l’AF (pas l’Action française) et la DP parmi la droite souverainiste et conservatrice (origine des cadres et militants, thématiques) que parmi l’extrême droite. Pour Les Localistes c’est plus compliqué. Bien que Kotarac vienne de LFI son discours est plus identitaire. Idem pour Hervé Juvin.
- On peut ensuite parler des petits partis d’extrême droite (scissions du FN/RN et de LR) qui gravitent autour de Reconquête. Certaines mauvaises langues diront que ce ne sont aujourd’hui que des simples « satellites » de la formation zemmouriste. Il y a d’abord les petites formations conservatrices, issues de la droite traditionnelle faisant le pont entre la droite et l’extrême droite : VIA, Mouvement conservateur.
Le Parti de la France (PDF, scission « traditionnaliste » du FN, sur la ligne du FN de Jean-Marie Le Pen) est lui clairement d’extrême droite. Il se présentait régulièrement seul (ou en alliance avec d’autres petites formations) dans les années 2010. S’il s’est rapproché du RN lors des élections municipales de 2020 (candidats PDF sur des listes RN dans certaines villes : Marseille, Metz entre autres), il gravite désormais clairement autour de Reconquête.
- Viennent ensuite les petites formations d’extrême droite régionalistes, souvent proche de la mouvance identitaire. Elles sont pour la plupart issues de scissions locales du FN : Alsace d’abord en Alsace, la Ligue du Sud en PACA (particulièrement dans le Vaucluse). Si la LdS reste active et bien implanté dans le Vaucluse (une députée : Marie-France Lhoro, élue grâce au soutien du RN et de Reconquête, mairie d’Orange avec Jacques Bompart), la formation reste concentrée dans le nord du Vaucluse et semble affaiblie depuis la perte de la mairie de Bollène en 2020.
Alsace d’abord est moribonde. Elle ne présente plus de candidats aux élections depuis les élections législatives de 2017. La concurrence des autonomistes centristes d’Unser Land (désormais quasiment hégémonique dans le mouvement régionaliste alsacien) leur a fait très mal. Le parti qui a soutenu la candidature d’Eric Zemmour à la présidentielle de 2022 (contradictoire pour une formation régionaliste de supporter un candidat très jacobin) n’a plus vraiment de vie militante et vivote.
Nissa Rebela, active dans le Pays niçois, est, elle, très affaiblie depuis le départ de son ancien leader Philippe Vardon.Savez-vous si ce mouvement est encore actif ?
- La mouvance identitaire proprement dite (à laquelle se rattachent LdS, ADA et NR) est très affaiblie depuis l’interdiction de Génération identitaire. Les Identitaires (ex Bloc identitaire) ne sont plus vraiment actifs, tout comme les mouvements régionaux (Jeune Bretagne, Ligue francilienne), dont beaucoup ont disparu. Le courant de Renaud Camus peut se rapprocher de cette mouvance identitaire.
- Jean-Marie Le Pen a crée les Comités Jeanne après son expulsion du FN en 2015. Depuis la fin de l’Union des patriotes, crée pour les élections législatives de 2017 (avec le MNR, le PDF et Civitas), ce groupuscule à la gloire de JMLP ne semble plus vraiment actif. Idem pour le MNR. Peut-on vraiment classer le mouvement catholique intégriste Civitas comme un mouvement politique ?
- Les Patriotes de Florian Philippot sont un mouvement un peu à part. Ils ont déjà un nombre de militants bien plus importants que toutes les autres formations citées (hors RN et Reconquête) et sont beaucoup plus actifs : manifestations contre le pass sanitaire, contre la guerre en Ukraine, blocage lors de la dernière manifestation contre la réforme des retraites. De plus leurs alliances électorales avec DLF et Génération Frexit les rapprochent désormais plus de la droite souverainiste que de l’extrême droite. Le Ministère de l’Intérieur les classent d’ailleurs come « DSV » et non « EXD ». Si Philippot et les cadres des Patriotes (Geoffrey Bollée, Éric Vilain, Daniel Philippot…) viennent du FN, il me semble que le parti s’est très fortement renouvelé depuis l’arrivée massive de militants anti-pass sanitaire, y compris chez les cadres.
Je n’ai pas parlé ici des formations et groupuscules non-électoralistes et activistes : Action française, Cocarde étudiante, Les Nationalistes d’Yvan Benedetti… Une bonne partie d’entre eux gravite autour de Renconquête. Une autre déteste Éric Zemmour , sans doute par antisémitisme.