Fabien a écrit:
Contrairement à une idée reçue, l'UDF n'était pas forcément moins à droite que le RPR. Il y avait dans les deux formations des gens très à droite et d'autres plus modérés. Pour mémoire, Giscard, le fondateur de l'UDF, grand guillotineur devant l'éternel, a tout de même envoyé froidement à l'échafaud plusieurs personnes, et notamment un jeune homme de 23 ans très probablement innocent. Il a refusé l'abolition de la peine de mort que Chirac, lui, a votée. De la même façon, les présidents de région élus avec les voix du FN étaient tous UDF (Giscard himself, qui a toujours eu de bonnes relations avec Le Pen, avait cautionné cela). Pour prendre un autre exemple, feu Alain GRIOTTERAY, membre de ce parti, n'était pas exactement un modéré... De Villiers non-plus, qui a été à l'UDF pendant des lustres! Cela n'a pas empêché de nombreux journalistes de qualifier l'UDF de "parti centriste"...
par beaucoup de côtés, l'UDF (et surtout le PR de de Giscard) était même nettement plus à droite que l'UDR.
Les milieux patronaux ont poussé en 1974 la candidature de Giscard parce qu'ils trouvaient Chaban trop à gauche, trop tendre avec le PCF en raison de son passé dans la Résistance. Chaban, battu, a d'ailleurs envoyé certains de ses proches aider Mitterrand dans sa campagne du 2ème tour, notamment deux d'entre eux. Détail amusant, Mitterrand a proposé aux deux émissaires de rejoindre le PS. L'un l'a fait, c'était M. Vauzelle, devenu par la suite baron du PS. L'autre a refusé (PS dans sa famille, ça ne se faisait pas) mais a opté pour le MRG dont il est devenu un ponte. C'était D. Schuller, devenu célèbre par la suite après son retour au bercail RPR.
A l'exception notable de Devedjian, tous les activistes d'extrême droite et nostalgiques de l'Algérie Française passés par Occident, Ordre Nouveau ou le GUD, qui se sont lancés dans le bain politique l'ont fait dans le camp giscardien (normal, ils haïssaient De Gaulle). Certains ont d'ailleurs semble-t-il été recrutés par Georges Albertini, ancien bras droit de M. Déat, collabo notoire puis proche de l'OAS avant de devenir conseiller occulte de Pompidou. c'est Albertini qui avait aussi piloté la création de FO avec des fonds de la CIA, mais aussi les "syndicats" maison de Simca, Peugeot et Citroën.
La vraie droite héritière des Emigrés de Coblence, de Thiers, de Pétain et de l'OAS, la droite ultralibérale et ultra atlantiste, on l'a toujours trouvée de ce côté, pas chez les gaullistes.
Tant qu'il y avait des gaullistes évidemment, c'est à dire des héritiers de Bonaparte, Clémenceau et De Gaulle.
je dirais jusqu'à l'avènement de Sarkozy et la mort de Séguin; ne reste plus aujourd'hui que Dupont-Aignan...