Pullo a écrit:Plus sérieusement, tous les candidats, ministres ou conseillers, sont en effet comptables du bilan de Sarkozy devant le pays. Et d'ailleurs, aucun d'eux n'a vraiment pris ses distances avec l'ex-président en faisant un début d'inventaire, comme l'avait fait Jospin avec Mitterrand. Bien au contraire, ils n'ont fait que louer l'action de Sarkozy. Bref, quelque soit le gagnant, le ou la chef de l'UMP fera du sarkozysme sans Sarkozy...
Pour compléter un peu ce que j'avais écrit ici, la situation actuelle de l'UMP me semble proche de celle du PS au lendemain des élections législatives de 1986. A l'époque, nombreux étaient ceux qui s'attendaient à une lourde défaite du PS à l'occasion de ce scrutin et celle-ci avait été finalement jugée plutôt "honorable". De la même façon, la défaite de Sarkozy à l'élection présidentielle de 2012 n'a pas eu l'ampleur que beaucoup prévoyaient et en premier lieu les sondages, cela alors que la droite était au pouvoir depuis dix ans et dans un contexte de grave crise financière et économique dans la zone euro. Le "droit d'inventaire" de Jospin sur les années Mitterrand avait été formulé durant la campagne présidentielle de 1995, deux ans après la débâcle de 1993, et non après la défaite de 1986...
Sinon, à propos de l'élection à la présidence de l'UMP et d'un éventuel retour de Sarkozy sur la scène politique, cet intéressant passage d'un article mis en ligne hier sur Le Monde.fr :
Mais, en coulisses et de manière anonyme, un autre son de cloche retentit au sujet de Nicolas Sarkozy. "Son intérêt, c'est que ce soit le bordel" entre les candidats à la direction de l'UMP, estime un ancien ministre impliqué dans la bataille interne. Traduction : M. Sarkozy ne voudrait pas qu'un prétendant à la tête du parti l'emporte nettement, risquant de le remplacer, voire de le faire oublier. Et ainsi l'empêcher de revenir, le moment venu, en comblant le vide. "Nicolas Sarkozy ne va pas soutenir un candidat. Il va plutôt brouiller les cartes et veut des soutiens dans les deux camps", chez MM. Copé et Fillon, croit savoir un filloniste.