La présence de Larrouturou n'arrangerait pas l'aile gauche du PS, surtout Hamon en fait car c'est le plus teinté écologique (Montebourg, s'il a des propositions alternatives en économie, laisse à désirer côté environnemental).
Ceci dit, c'est le seul dont le parti a (eu) une existence pleinement autonome, en ce sens ce serait un vrai apport dans l'alliance. Apport d'autant plus utile si le PRG n'y va pas, ce qui serait pourtant un minimum avant même de rêver à une présence de Macron et Mélenchon (qui
ont tous deux redit non malgré le changement de conditions, qui fait qu'en toute hypothèse ils n'auraient pas à soutenir Hollande)
Si Larrouturou n'est pas accepté ou même si les discussions sont excessives, il pourra en tirer prétexte/raison pour partir en-dehors, certes avec des difficultés en plus. Mais avec un argument en plus pour ses parrainages: le PS a commis un déni de démocratie en m'excluant de la primaire, n'en commettez pas un second en ne me parrainant pas...
Moralité, ça va probablement finir par passer.
Hollande a eu un comportement qui passera dans l'Histoire: alors que la tradition (sous la IIIe République, ça ne se faisait pas et n'est arrivé qu'à la toute fin et en temps de guerre) et la Constitution ainsi que sa santé l'autorisaient à se présenter à nouveau, il a renoncé. On ne reverra peut-être pas cela de sitôt.
Il a de fait été poussé vers la sortie, non seulement par ses résultats (sur le chômage, comme il l'a dit, la promesse d'inflexion c'est-à -dire d'avoir une situation de décrue qui, par nature, commence au sommet de la crue, est tenue mais de façon trop ténue) mais par ses comparses politiques, Montebourg et Hamon d'une part qui en ne le soutenant plus (avec leurs raisons) ont réduit son assise, Macron en partant tenter l'aventure un peu plus à droite, Valls en insistant sur la possibilité qu'il y aille y compris peut-être
contre son président et pas seulement
à sa place.
La liste de soutiens de Montebourg montre qu'il en a peu mais cela n'a rien de nouveau (on peut remonter à sa rupture avec V. Peillon) et si cela lui a déjà coûté, il s'en est accommodé, comptant davantage sur le grand public que sur l'appareil, avec ses 15% à la primaire la dernière fois et probablement davantage celle-ci.
Le souci avec (le futur candidat?) Valls est d'une part sa ligne économique de centre libéral, d'autre part son côté autoritaire qui tranche quelque peu avec toute une tradition de gauche (ne remontant pas seulement à mai-68 mais bien plus loin).
Ce qui peut poser souci dans la laïcité à la Valls est précisément qu'elle se raccorde à ce deuxième aspect (au passage, quand on dit "la" laïcité sans trop de précision quand un spécialiste -J. Baubérot il me semble- en distingue concrètement 7 versions différentes, on démarre sur un malentendu). Il a parfois donné l'impression que sa conception se rapproche fortement de celle de la droite extrême (à la différence importante mais partielle qu'il ne rappelle pas "la culture chrétienne" en parallèle), loin d'une conception de liberté de conscience et de neutralité de l'Etat (ce qui inclut sa séparation de toutes les religions particulières) défendue par Bianco et l'Observatoire de la Laïcité mais plutôt d'une mise au ban de l'individu au moyen de la force publique.