Il est davantage là pour faire un score que pour gagner, c'est sûr... Pareil aux législatives, en-dehors éventuellement de quelques sortants PS "réétiquetés" ses candidats ne passeront pas le premier tour, le but est surtout le financement public... Sauf alliance un peu claire avec le PS et encore (ça peut attendre l'après-présidentielle).
Sondagièrement, il est parti pour finir 3e, ce sera peut-être plus loin mais: qui pour passer devant? Bayrou? Mélenchon? le candidat du PS, grand parti certes mais quelque peu mal en point?
C'est sûr que ses idées ne sont pas neuves, leur mélange ou le style éventuellement...
Quant au manque d'éloquence, c'est le principal élément qui peut faire croire qu'il n'est pas un beau parleur du système.
Il y a d'ailleurs un malentendu (probablement délibéré) sur ce qu'il entend par là ... Il ne s'agit pas tellement du haut encadrement de la fonction publique ou du privé, plutôt d'une part des élus et des partis habituels d'une part, des statuts et protections des travailleurs d'autre part.
En tous cas il embête le PS:
http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direc ... ambad.htmlCertes Cambadélis peut regretter la dispersion de la gauche lato sensu (mais sur quoi s'unirait-elle sur le fond, surtout en entier?) mais aussi craindre d'être réduit à un petit espace entre Macron et Mélenchon, disputé avec d'autres (PCF, MRC, MdP, EELV, PRG?). Ceci dit, l'effet de rattrapage lié aux élus et ministres fort nombreux au PS et autour pourrait encore jouer. En théorie.
Les soutiens de Macron issus du PS vont d'ailleurs devoir choisir. Il semble que ceux qui étaient dans l'organigramme d'En marche! ne s'étaient pas encore fait exclure mais là , dès lors qu'ils soutiennent une autre candidature que celle de leur parti (ce qui est le cas dès lors que Macron se présente hors primaire PS, même si on ne connaît pas encore le vainqueur de cette dernière, il s'oppose d'ores et déjà au futur candidat investi), ils n'y ont/auraient clairement plus leur place. Cela va calmer certains, notamment Pascal Terrasse, Collomb...
En attendant, en se déclarant avant la primaire de droite, Macron montre en premier lieu que sa candidature ne dépend pas du résultat (autrement cela aurait prêté le flanc à des interprétations du type "il y va parce qu'à droite c'est untel, sinon il n'y serait pas allé"); en se lançant avant qu'Hollande ait déclaré ses intentions il embête fortement le camp hollandien, sauf si ses sondages descendent franchement (et encore, ce pourrait être un simple trou d'air post-primaire de droite). Hollande d'ailleurs attend, lui, le résultat de la primaire de droite comme si sa candidature n'allait pas de soi dans l'absolu...
La renonciation d'Hollande et la difficulté à trouver un(e) volontaire pour se sacrifier à sa place sont aussi une conséquence prévisible (presque autant que la candidature du jour) du manque d'air sondagier lié à l'espace que prend Macron entre autres au centre-gauche (bien sûr, plus largement, c'est lié aux déceptions crées par l'exécutif de tous côtés).