1Q? a écrit:Bonjour à tous,
Il y a peu, Donald Trump a été confirmé il y a peu futur président des États-Unis. Pourtant, en lisant l'actualité,on pouvait voir planer un doute quant à sa confirmation.
Je voulais savoir si cette situation était exceptionnelle ou plutôt régulière lorsqu'un nouveau président est élu ?
Merci de vos réponses,
Bonne journée !
Si par "doute quant à sa confirmation" vous vouliez parler des potentiels "risques" de voir le collège électoral changer de champion évoqués ici ou là , franchement, on était plus sur des théories de politique fiction vaguement complotistes, pas crédibles pour un sou, complaisamment entretenues par quelques trumpistes voulant promouvoir l'image supposément anti système du Donald, et quelques journalistes avides de sensations à la petite semaine pour vendre du papier. Ni plus ni moins.
Si vous parlez des voix qui s'élèvent pour critiquer l'élection d'un candidat ayant 2.8 millions de voix de retard sur la perdante, on est déjà en terrain un peu plus connu, avec le précédent de 2000. A l'époque, alors que l'écart n'était "que" de 500 000 voix, certains démocrates faisaient en effet un procès en illégitimité à W. Mais W avait une cote de popularité assez bonne (toute proportion gardée, W avait un petit côté Chirac dans l'image : homme sympa proche du commun), et le début de sa présidence le voyait surtout comme un dilettante adepte de golf, pendant que son VP, Cheney, tenait les rênes à Washington. Ce procès en légitimité démocratique (et en incompétence dans l'image) s'était complètement éteint avec le 11/09.
Comme je l'ai fait remarquer, pour l'heure, assez curieusement, le fait que Clinton ait presque 3 millions de voix d'avance sur Trump n'est pas l'argument le plus repris par les anti Trump outre Atlantique (par rapport à 2000, ce n'est pas l'élément central de la contestation en tout cas, c'en est un parmi d'autres). Déjà parce que la bascule du collège ne se fait pas dans un seul état, mais surtout parce que Trump divise beaucoup plus que W, aussi bien sur sa personne que sur son agenda (enfin, ses agendas plutôt).
Ceux qui critiquent la légitimité de Trump aux USA à l'heure actuelle mettent plus en avant sa personnalité et ses propositions que sa victoire un peu en trompe l’œil (c'est un élément repris certes, mais, encore une fois, ce n'est pas le point central de l'argumentaire).
Mais pour l'heure, c'est surtout l'incertitude qui demeure. La victoire de Trump ouvre une période de transition, et apporte pour l'heure plus de questions que de réponses. Outre l'incertitude quant aux lignes que le président choisira parmi les nombreuses options évoquées par le candidat (et depuis l'élection, on peut pas dire que Trump ait dissipé les interrogations), il y a une grosse incertitude quant aux relations entre Trump et le Congrès. Comment les deux vont ils travailler ? En partenaires ou en adversaires ? Depuis 8 ans le GOP se complaisait dans une opposition systématique à tout travail avec le président démocrate. Trump est assurément atypique, mais il est officiellement républicain. Dans ce schéma, il est n'est pas évident de savoir comment le président et le congrès vont interagir entre eux (là aussi, les premières réactions de l'entourage présidentiel face au processus de validation à venir ne cadrent guère avec les usages). Je pense qu'on aura déjà pas mal de réponses avec le processus de validation du cabinet. De même, si un jour Trump se décide enfin à faire un petit point sur ses affaires financières et sa déclaration fiscale (et oui, là aussi, malgré son engagement solennel lors des débats à communiquer les informations dès l'élection acquise, on n'a toujours rien vu venir de ce côté là ) on saura si Trump continue à défier les coutumes de sa nouvelle fonction ou pas (depuis 40 ans, tous les présidents américains ont livré leur historique fiscal malgré qu'aucune loi ne leur imposait de le faire).