Si ce sont pile les mêmes votants qu'en 2011, au contraire, il y a beaucoup de déçus là -dedans évidemment - ou de "satisfaits" très relatifs. Qui à la base et dans l'absolu peuvent fortement douter que Hollande soit un très bon candidat pour 2017 et un très bon président pour après.
Ce qui peut sauver Hollande dans ce segment-là , c'est avant tout qu'Aubry n'y va pas (et plus largement le centre du PS), certains vont donc se résigner à voter Hollande par défaut, avec un enthousiasme limité assorti de bâillements et de "c'est la meilleure solution compte tenu du choix qu'il y a".
Les électeurs se déclarant proches du PS, on le voit dans les détails de sondages (ex. le dernier
Ipsos-Cevipof-Le Monde (pdf)), c'est grosso modo 14% soit la popularité de Hollande et bien moins que ce que c'était en 2011-2012. Les autres électeurs de gauche de 2012, soit sont partis à droite ou au centre, soit se déclarent "sans préférence" ou avec une préférence Verte ou FdG (selon la question posée par les sondeurs, qui parfois ne proposent pas EELV). Parmi tous ceux-là , certains ont voté à la primaire et connaissent le chemin, d'autres peuvent s'y mettre, d'autres encore ne le feront pas.
Il y a effectivement un magma de gauche déboussolée, traditionnellement PS mais ne s'y reconnaissant plus forcément (parce que se reconnaissant dans des idées autrefois défendues par le PS mais guère par Hollande et Valls maintenant), y compris membres d'organisations comme les syndicats, les mutuelles etc... le PS ou du moins son gouvernement s'est clairement éloigné des sympathisants FO ou FSU par exemple. Ceux qui se disent proches du FdG ou d'EELV, surtout s'ils étaient proches PS à la précédente élection, peuvent très bien revenir juste un coup pour remettre la barre plus à gauche.
Double bénéfice: -sanctionner déjà Hollande, si c'est à la primaire ce serait le message clair qu'il n'a pas été assez à gauche, à "la générale" ça peut vouloir dire tout et son contraire... Sachant qu'il semble qu'une grande partie de la population n'a pas envie de revoir le trio de tête de la dernière fois, les primaires des deux camps sont une occasion d'en éjecter deux avant même le premier tour (pour simplement éjecter des têtes trop connues, il peut venir du monde d'un peu partout)...
-ramener le PS vers une ligne plus "alliable" avec sa gauche
troisième bénéfice, valable pour les sympathisants de Mélenchon mais pas EELV:
-vu le score plus bas promis, lié à l'entre-deux entre Hollande et des aspirations plus à gauche, Mélenchon aurait beaucoup plus de chances d'être devant un PS lui-même ramené à une meilleure ligne, vu ainsi c'est "tout bénéf"
En fait, les candidats à la gauche du PS représentent plus ou moins l'idée qu'au début du quinquennat, avec Ayrault à Matignon et (tiens, tiens, par exemple) Montebourg et Hamon au gouvernement, il y avait le potentiel et des débuts de réalisations pour quelque chose de bien mais que la ligne Valls a pris le dessus et qu'il faudra en effacer les stigmates. Autrement dit, Hollande c'était bien à 40% au début et 0 à la fin. Ce qui diffère fort peu d'EELV (ou du moins de Duflot) et davantage du Front de Gauche qui n'a jamais participé au gouvernement et a vite cessé de le soutenir - tout ça remontant au temps un peu lointain où Valls n'était pas à Matignon...