La vie politique espagnole

[Relique]

Plus que Le Monde, j'ai l'impression, de ce que vous décrivez, qu'El Païs aurait plutôt la tentation Guardian, en essayant de se prémunir d'une éventuelle "Corbyn-isation" de Sanchez qui mènerait à une alliance avec Podemos.

J'avais écrit une digression sur Corbyn et les médias, mais ce n'est vraiment pas le sujet, alors je vais la poster dans le sujet approprié et met un lien ici:

post96974.html?sid=92be35c0241c3a55812797886c1f46c5#p96974

[Herimene]

Au fait, le Président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, vient d'annoncer qu'il y aura un référendum d'indépendance en septembre 2017, "quoi qu'il arrive", c'est-à-dire avec l'accord ou non de Madrid.

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html

Cela ne va pas arranger les affaires du PSOE et de Sanchez en particulier c'est certain... ni favoriser la constitution d'un gouvernement espagnol. Malgré les positions de nombre de ses barrons, je ne vois pas le PSOE accepter l'investiture de Rajoy. Surtout, dans ces conditions, s'il le faisait ça pourrait provoquer la disparition du parti.

[Eco92]

Pour la tentative de fronde face à Sanchez on notera que le nombre de démissionnaire n'est pas exactement celui requis et qu'il y a débat, en effet les frondeurs ajoutent à leur nombre trois sièges déjà vacants (l’un est mort, l’autre a été écarté pour corruption présumée et le troisième a démissionné auparavant) afin d'atteindre la majorité de renversement, Sanchez considère que c'est un faux calcul.

Il annonce d'ailleurs des primaires auxuelles il se représentera.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/09/29/guerre-ouverte-chez-les-socialistes-espagnols_5005184_3214.html

Du côté de Podemos ça tangue aussi entre Iglesias et Iñigo Errejon, qui a annoncé des listes dissidente au primaires du parti à Barcelone et Madrid. Errejon reproche la transformation d'une rhétorique large et ouverte pour choisir la stratégie d'alliance avec IU et l'ancrage dans la gauche. De la même manière Errejon se dit prêt à soutenir un PSOE au gouvernement sans participation quand Iglesias n'envisage que la coalition.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/09/29/espagne-combat-de-chefs-a-podemos_5005375_3214.html

[ploumploum]

Au fait, le Président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, vient d'annoncer qu'il y aura un référendum d'indépendance en septembre 2017, "quoi qu'il arrive", c'est-à-dire avec l'accord ou non de Madrid.

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html

Cela ne va pas arranger les affaires du PSOE et de Sanchez en particulier c'est certain... ni favoriser la constitution d'un gouvernement espagnol. Malgré les positions de nombre de ses barrons, je ne vois pas le PSOE accepter l'investiture de Rajoy. Surtout, dans ces conditions, s'il le faisait ça pourrait provoquer la disparition du parti.

Quand je disais que certains trucs importants étaient oubliés...moi même j’avais oublié ce problème catalan. Dans l'indifférence quasi-générale, Puigdemont doit solliciter la confiance des parlementaires régionaux. Un vote qu'il doit remporter vu que la CUP, après un n-ième changement de position, a décidé de la soutenir.


Sur la crise du PSOE :

le chaos continue. La supposée présidente du Comité Fédérale (une proche de Susana Diaz, la puissante patronne de la fédération d'Andalousie), sensée assurer l'intérim, n'a pas pu rentrer dans les locaux du parti. Sanchez et ses proches se sont plus ou moins barricadés. La journée a été rythmée par les échanges entre putschistes et légitimistes. Le leader contesté du parti reçoit l'appui de simples militants venus manifester au siège.


Je crois que les socialistes espagnols font plus fort que le Congrès de Reims de 2008.
http://politica.elpais.com/politica/201 ... 13558.html

[Corondar]

J'en viens à me demander si désormais le PP n'aurait pas tout intérêt à laisser la situation pourrir jusqu'à la convocation de nouvelles élections ?

[Zanas]

J'en viens à me demander si désormais le PP n'aurait pas tout intérêt à laisser la situation pourrir jusqu'à la convocation de nouvelles élections ?

N'est-ce pas déjà ce qu'ils font depuis le début ? Ils savent très bien que les électeurs de centre-droit sont assez aisément pressurables, plus que ceux de centre-gauche ou de gauche, à revenir voter pour le parti conservateur traditionnel, et ils savent que les électeurs de Cs reviendront peu à peu. À mon avis, et comme on dit en anglais "third time's the charm" pour le PP, ils auront leur majorité absolue sur effondrement de Cs, qui ne mérite honnêtement guère mieux vu le peu qu'ils ont apporté à la vie politique depuis leur émergence, tout compte fait.

[Eco92]

Il est vrai que sur le bilan d'Herimene (avec lequel je suis plutôt d'accord) il manquait quand même un gros perdant : Ciudadanos. Certes ils n'ont pas perdus d'élus, mais ils ont échoué à rentrer dans les deux parlements, ce après avoir déjà perdu des élus au profit du PP lors de la dernière générale, et devraient en effet s'effondrer tout pareillement lors de la prochaine, au profit du PP.

Leur stratégie "constructive" ne semble donc guère couronnée, ce qui devrait instruire le PSOE et aussi Podemos. Car certes le parti n'a pas réussi à s'améliorer entre les deux générale mais contrairement au PS et à C's ils n'ont pas perdu un siège (des voix oui, et plus en % que le PSOE). Il y a fort à parier que si le PSOE s'alliant avec le PP, plus ou moins frontalement, cela amènerait à une dérouillée électorale.

Cependant si le PP absorbe C's ça ne lui garanti pas nécessairement la majorité absolue, mais enlève une épine du pied (et je ne vois pas C's disparaitre totalement en décembre, juste chuter).

[Herimene]

Je n'ai pas totalement oublié Ciudadanos mais j'ai évité de faire trop d'analyses sur leur score étant donné que les élections régionales avaient lieu dans deux régions où le parti est très faible, et l'a toujours été. Je l'ai d'ailleurs dit, le contexte basque, avec un PNV qui apparaît comme le parti le plus modéré et fait malgré tout partie du spectre nationaliste, ne leur est pas du tout favorable. D'ailleurs aux dernières élections générales, leurs scores au Pays Basque variaient selon les Provinces de 3,2% (dans le Gipuzkoa) à 5,0% (en Alava/Araba).

C'était un peu mieux en Galice mais pas très fameux non plus (entre 6,9% dans la Province de Lugo et 9,4% dans la Province de la Corogne).

Avec la Navarre qui se trouve entre les deux en termes de résultats, ils s'agit des 3 Communautés autonomes les moins favorables à Ciudadanos.

Pour l'analyse locale, comme je l'ai dit Ciudadanos n'a pas du tout trouvé d'espace politique dans deux Communautés où les relations entre Nationalistes et Espagnolistes sont relativement apaisées.

Après, je suis d'accord Eco92, on voit quand même notamment avec le score galicien du parti que Ciudadanos est sur la pente descendante, et que la crise constitutionnelle ne leur profite pas du tout.

Je pense aussi qu'à moyen-long terme le PP devrait pouvoir réabsorber au moins partiellement l'électorat de Ciudadanos (qui vient en grande partie de son côté d'ailleurs) et c'est la solution la plus probable à la crise constitutionnelle espagnole.

Après, on est sur deux élections régionales dans deux Communautés autonomes à l'identité très forte. Les gens n'ont pas forcément voulu envoyer des messages nationaux mais plutôt voter sur des enjeux locaux. On le voit bien au Pays Basque où Bildu a fait beaucoup mieux qu'aux élections générales au détriment de Podemos. Pour autant, cela ne veut pas forcément dire que l'électorat de Bildu ne peut pas se reporter de nouveau sur Podemos quand l'enjeu sera national.

Maintenant il est clair que parmi les grands partis nationaux, le PSOE et Ciudadanos sont en difficulté alors que ça va un peu mieux pour le PP et Podemos (sans être la grande forme).

[anjou49]

Pays-Basque :

Sur 100 % des bureaux :
Participation : 62,3 % (-3,7 pts par rapport à 2012)

PNV : 37,65 % (+3 pts) / 29 sièges (+2)
EH Bildu : 21,2 % (-3,8 pts)/ 17 sièges (-4)
Podemos : 14,8 % / 11 sièges (+11)
PSOE : 11,9 % (-7,2 pts)/ 9 sièges (-7)
PP : 10,2 % (-1,6 pt)/ 9 sièges (-1)
C's : 2 % / 0 siège
UPyD : 0 siège (-1)


A 80 voix près, le PNV obtient son 29ème siège dans la province de Biscaye, au détriment d'EH Bildu.
Les nationalistes basques, qui progressent par rapport à 2012, peuvent continuer à gouverner sans avoir besoin de faire un pacte d'investiture avec le PSOE ou le PP.

Après le rééxamen des résultats, c'est bien EHB qui remporte 5 sièges dans la province de Biscaye et seulement 11 sièges pour le PNV. De toute façon le PNV a besoin d'un "allié" pour faire passer ses projets et ses politiques. Lors du dernier mandat, le PSE-EE était cet "allié"


Voici la composition du parlement pour la mandature 2016 - 2020

PNV : 28 sièges (+1)
EHB : 18 sièges (-3)
PODEMOS : 11 sièges (+11)
PSOE : 9 sièges (-7)
PP : 9 sièges (-1)

[ligerien]

Pour le pouvoir central, ce ne sont pas C's, le PSOE ou Podemos qui bloquent le jeu.
Ce sont les élus régionalistes divers et nombreux, en 1er lieu les catalans, suivi des basques.
Ils ne s'allient avec personne, imposant au PP de dépasser assez nettement la gauche pour pouvoir gouverner, ou l'inverse...

En cela, les élections de ce week-end qui confortent en partie ces régionalistes, ne sont pas une super nouvelle pour aller un pouvoir stable à Madrid.