Corondar a écrit:alamo a écrit:personne n'insiste sur ce point mais on commence à voir des sondages donnant Hollande en 5ème position.
rappelons que c'est le Président en place.
du jamais vu...
quand je disais il y a déjà plusieurs mois que FH était loin d'être certain de la 3ème place voire de la 4ème, on ne me croyait pas...
Faut pas dire ça alamo, j'étais plutôt enclins à vous croire moi :).
Plus prosaïquement, moi j'ai même en fait de plus en plus de mal à comprendre pourquoi Hollande se représenterait. Sans même parler des sondages. Sa majorité est en miettes, voir autant d'anciens ministres se porter candidats contre leur président c'est inédit, il est tellement en perte de légitimité dans son camp qu'on l'oblige plus ou moins à passer par une primaire, sa promesse d'inversion de la courbe du chômage est une vaste blague, et on peut difficilement trouver que la France se porte mieux à la fin de son mandat qu'à son début. J'ai vraiment du mal à percevoir pourquoi et comment François Hollande pourrait penser qu'il a une chance. Mais bon, j'imagine que si lui y croit, c'est suffisant pour justifier une nouvelle candidature...
Pour la 5e place, je l'avais dit
juste avant :)
Sur la primaire, il faut quand même voir qu'elle est inscrite dans les statuts de son parti d'origine (c'est d'ailleurs un peu ça qui la sauve) et ni avant, ni après son élection n'a été inscrite de clause en dispensant un président sortant (ça aurait paru "trop"). Là où on peut, vu de loin, s'étonner, c'est qu'il y ait des candidats en face et pas seulement des formations partenaires, qui ont besoin de se montrer un peu mais aussi de l'intérieur de son parti. Après tout, quand il a été question que Jospin soit candidat, personne d'important au PS ne lui a disputé la place (il y a eu quelque revendication d'un adhérent varois, facilement retoquée). Il est vrai que ça s'est fait de l'extérieur de la part d'autres partis.
Elle ne correspond pas vraiment à un esprit "gaullien" des institutions qui veut qu'un homme providentiel s'adresse directement au peuple (c'est quelque peu une fiction, même de Gaulle en 1965 n'a pas gagné sans élus et militants derrière lui) pour obtenir un pouvoir considérable, c'est sans doute vrai. Esprit qui se trouve de toute façon bien atteint quand il n'y a pas vraiment de personnalité providentielle pouvant faire positivement consensus.
Par contre, elle correspond bien à l'idée d'un bipartisme ou ce qu'il en reste, bipartisme accéléré par l'existence même du second tour de la présidentielle et qui conduit à copier l'exemple américain: pour rester hégémoniques, les deux partis principaux deviennent des attrape-tout adaptables et les primaires sont un moyen, en régime présidentiel, de laisser s'exprimer diverses sensibilités tout en rassemblant à la fin. Là -bas, elles sont rodées; pendant longtemps, des présidents sortants ont été chahutés voire éjectés lors de leur propre primaire, la dernière en 1976, depuis c'est devenu une simple formalité quand il y a un sortant pouvant se re-présenter.
Hollande doit effectivement espérer une configuration à son avantage. Il y aura de toute façon des candidatures à sa gauche ou au strict minimum une: il y suffit que les élus PCF les lâchent en masse (et ils ne lui feront pas le cadeau de ne les donner à personne). Sans cela, Mélenchon ou Duflot peuvent galérer, effectivement (et fort probablement, ils arriveront à bon port). Il se peut que le sortant ait intérêt à un maximum de dispersion sur sa gauche afin qu'aucune candidature ne le talonne sondagièrement (Mélenchon se maintient aussi parce qu'il fait plus ou moins jeu égal avec lui, ce qui pousse, sinon au vote, du moins à la réponse sondagière utile: la compétition s'auto-entretient). De même, il aurait intérêt à une candidature Macron (dans la mesure où elle le rogne peu) + une Modem + une UDI + une (ou deux: le Graal!) ex-UMP "principale" + une "gaulliste" fraîchement sortie + DLF (+UPR? tant qu'on y est) + FN + divers EXD, histoire que les autres se dispersent au maximum et qu'en tant que président sortant il arrive quelque peu à surnager au milieu.
Avec la publication des présentations (parrainages) officielles au fur et à mesure, on saura vite qui parraine qui, ça gêne pour les petits candidats (ce en quoi ça a pu paraître problématique) mais aussi pour les manoeuvres du genre "je file 100 signatures PS à MAM histoire qu'elle vienne semer la pagaille".
Les "reports" de voix de premier tour en l'absence totale de candidats à sa gauche (à tester sondagièrement, comme quand on enlève Macron et Bayrou au centre) risqueraient d'être médiocres, en même temps ça ne risque pas grand'chose: abstention ou vote blanc sûrement mais sinon les voix exprimées (celles qui comptent...) qu'Hollande ne récupérerait pas par défaut iraient sur Bayrou, éventuellement Le Pen mais guère à droite donc ça lui laisse une marge.
Se représenter serait effectivement un moyen de pouvoir finir de présider un peu tranquillement (sans manoeuvres notamment de Valls pour être candidat, qui sinon seraient flagrantes) et de ne pas avouer un échec. D'ailleurs, sur le chômage, selon ce qu'on regarde
la courbe s'inverse bien mais uniquement sur le chômage "principal" (pas d'emploi, recherche active) et pas sur les périphéries du chômage (précarité et temps partiel subis ou à l'opposé chômeurs découragés devenus inactifs) et d'autre part au prix d'évolutions (lois Macron et El Khomri) qui à gauche et parfois à droite semblent absurdes par certains côtés et/ou un bien lourd prix à payer pour simplement obtenir l'arrêt de la hausse de la forme principale du chômage (comme dit Hamon, qu'est-on prêts à sacrifier pour une fraction de point de croissance? et ce, à supposer que l'effet ne soit pas uniquement celui de la conjoncture générale).
Valls est pourtant plus populaire que Hollande pour son action gouvernementale mais ça ne se traduit pas en intentions de vote, enfin pas pour lui: il s'en sort moins bien que Hollande (en présence de Macron qui doit encore plus le vampiriser, en termes d'image "peu à gauche" du moins) et c'est Mélenchon qui semble le principal bénéficiaire de la substitution. Entre Hollande, Valls et Macron, il est décidément probable qu'un seul y aille (même si le dernier a son propre espace avec son fan-club d'électeurs UDI) et il est prévisible qu'un candidat type Montebourg s'intercale (surtout si l'appareil du PCF lui apporte parrainages et soutien), en tous cas c'est une bonne idée de le tester; cependant il se peut qu'il n'y ait personne entre les hollandiens d'une part, EELV et Mélenchon (et le MRC?) d'autre part: ça ferait tout de même un trou dans le spectre et il faut voir comment l'électorat se répartit. Traditionnellement, il y a un seul candidat PS dont le positionnement personnel ne recoupe pas tout le spectre PS simultanément mais il donne des gages à tout le monde et les diverses sensibilités s'y rallient de bonne grâce. Là , ça va être plus compliqué: un candidat qui sera à l'aile droite du PS (tel qu'il était "avant", du moins) et qui aura donné plutôt des anti-gages aux autres sensibilités qui, même si elles se rallient, le feront sans élan.
Configurations à tester donc à gauche (avec des variantes Macron/Bayrou ou pas à l'autre bout, puisque ça influe un peu): personne à gauche de Hollande, un seul candidat (Mélenchon, Montebourg) ou une dispersion (en rajoutant P. Laurent du PCF et B. Faudot du MRC rarement testé en plus de Mélenchon, Duflot et Montebourg), Macron à la place de Hollande mais sans présence de Montebourg