de cevenol30 » Dim 4 Sep 2016 19:22
Beaucoup de choses intéressantes de dites ici...
Côté UDI: pour le moment, dans certaines circonscriptions (la plupart de celles sans sortant de droite, les moins faciles donc), deux candidats "de la droite et du centre", comme on dit, sont désignés. Pour recycler la question: vous y croyez, à une alliance (totale) UDI/ex-UMP? Qui impliquerait une candidature unique à la présidentielle et dans chaque circonscription? Sur la première partie, il semble clair que c'est vraiment mal parti.
L'UDI n'exclut pas forcément une alliance correcte à droite mais en attendant, selon l'antique précepte: "si tu veux la paix, prépare la guerre". Sachant qu'en l'état, elle ne concerne pas les députés UDI sortants. A force de monter les enchères face à un acheteur pas intéressé (un gros partenaire qui au contraire a commencé par faire semblant de ne pas les voir), il se peut que la concurrence partielle se maintienne.
Un candidat présidentiel soutenu par l'UDI distinct de l'autre de droite pourrait être un atout dans ce cadre, surtout s'il a un potentiel important. Il pourrait s'agir de Macron si tout le monde se met d'accord. Au centre(droit), le souvenir de la non-candidature de Delors pour 1995 reste comme une leçon: il faut savoir donner des signes d'intérêt à une candidature importante de centre-gauche, sinon elle ne se fait pas et c'est plutôt mauvais pour tout le centre. Et on peut dire que l'UDI s'est appliquée à donner ces signes d'intérêt.
Quant aux législatives, on peut imaginer des co-investitures UDI/ En Marche!, les candidats UDI bénéficiant d'un logo porteur en plus et vice-versa (surtout si les investitures En Marche! sont judicieusement disposées là où il y a des voix PS à récupérer pour eux) ainsi que d'une concurrence plus limitée.
Pour les macroniens, l'honneur serait sauf, ils n'auront soutenu de candidature de droite (ex-UMP, s'entend) au premier tour ni à la présidentielle, ni aux législatives. A l'exception peut-être des circonscriptions avec sortant de droite mais il suffit alors de ne pas accorder de logo - et de se présenter, pour récupérer des voix de centre-droit et par là du financement public (autre enjeu des législatives à ne pas perdre de vue surtout pour un parti tout frais)
Un accord avec le Modem, tripartite ou autrement (il y a déjà eu UDI+Modem), peut s'envisager aussi. En tous cas, 3 partis au centre, ça fait une ou deux candidatures de trop.
Sur le fond, il y a entre autres la question du positionnement sociétal. Macron semble plutôt disons moins dur sur cet axe que Valls, Le Pen et certains ex-UMP. Il serait plutôt du même côté que Juppé, l'UDI... et Cohn-Bendit dont il a les faveurs précisément pour des raisons sociétales. Rappelons que l'UDI a de fait poussé dehors J-C. Fromantin après un vote de principe sur l'avortement. Même s'il y a des nuances, ni lui l'UDI ne sont dans le camp des fans de matraques, d'uniformes et de frontières, c'est plutôt le contraire. Sur le sociétal, entre l'UDI et l'aile droite de l'ex-UMP, il y a de vraies différences (on peut même dire que c'est l'ancien clivage libéral/conservateur ou orléaniste/légitimiste) même si au milieu, à force d'être dans le même camp contre d'autres, il y a une zone de flou - entre "centristes"/aile gauche de l'ex-UMP et aile droite de l'UDI, à un moment, c'est juste une différence d'étiquette.
De l'autre côté, Macron candidat du PS effectivement après cette "trahison" ça ne passerait pas. Plus largement, pas possible de quitter le gouvernement maintenant pour aller contre Hollande (d'où a contrario les candidatures d'ex-ministres, Hamon et Montebourg)