La question de la négociation suscitant des réactions comme ci-dessus celle de PhB (je note la pique sur Morin plus à gauche qu'Hollande et Valls... si seulement c'était -totalement- faux...), il n'en reste pas moins qu'avoir un score important à la présidentielle permet aussi de bien "lancer" les candidats EELV ou apparentés, qui seront en autonomie au premier tour (décision du congrès EELV, si j'ai bien lu le fil dans "Vie des partis" et même si je résume un brin).
Une candidature à la présidentielle, dans le fonctionnement actuel, ne sert pas qu'à gagner ou à témoigner mais aussi à lancer des candidats aux législatives, avec des sièges de députés mais aussi du financement public (là , il faut juste atteindre 1% des exprimés dans 50 circonscriptions, archi faisable sauf... en n'ayant pas de candidat à la présidentielle). Or il est plus facile d'obtenir aux législatives les voix portées sur "son" candidat à la présidentielle que sur d'autres candidats.
Enfin, tout ceci est avant tout l'intérêt vu d'EELV même s'il ne se disjoint pas de sa cause.
Pour Hulot, puisqu'il dit réfléchir (et profite du bruit autour de sa possible candidature pour s'exprimer), la question plus largement est de voir comment peser sur le climat politique et sur le climat tout court, en étant candidat ou pas (et reste à voir comment, alors: il semble acquis que N. Hulot estime que ne rien faire de spécial et rester tranquillement à la tête de sa fondation ne fait pas partie des options retenues).
Influer sur le climat et le débat, ce serait notamment chercher à faire monter les préoccupations écologiques (et d'autres?) par rapport entre autres à d'autres plus identitaires (augmenter la part de bio dans les cantines ou y rendre le porc obligatoire?).
Etre un candidat tournant autour des 10% peut être un moyen de polariser le débat. Davantage? Y a-t-il la place pour 2 grandes candidatures à gauche d'Hollande? J'en doute (peut-être trop focalisé sur les niveaux actuels?). Ceci dit, les électeurs peuvent s'amuser à enfouir Hollande derrière Mélenchon, Hulot et Bayrou... (il serait tellement atomisé qu'il finirait en barre de combustible à Fessenheim?)
Dans les possibilités "hors candidature":
-Proposer un pacte aux candidats comme en 2007 pourrait l'être aussi à condition qu'il soit exigeant (ex. fin des lancements de constructions de centrales nucléaires et thermiques,...), qu'il soit un brin clivant (si tout le monde signe, il n'y a plus débat et la question est un peu enterrée, inversement si trop peu s'y rallient, surtout politiquement voisins -ex. que de gauche-, ça paraît comme une démarche partisane) et que les signataires soient crédibles dans leurs engagements. C'est sur ce dernier point que le bât peut blesser, tant que Fessenheim n'est pas fermée alors qu'Hollande avait pris cet engagement sans y être très obligé, sans parler de la crédibilité environnementale d'autres comme son prédécesseur. Or si Hollande ne tient pas sur Fessenheim (et si un autre a dit que ça commençait à bien faire...), la stratégie du "pacte" s'effondre au moins en partie.
-Autre possibilité, lancer un concours à "qui aura le soutien de Nicolas Hulot", un soutien qui pèse 8% au moins s'il y allait lui, dont au moins 2 qui seraient déjà chez le gagnant et au moins autant qui ne suivraient pas; ceci dit, un bonus de 4 points au moins et un bonus de dynamique, certains candidats ne cracheraient pas dessus. Inconvénient, la prévisibilité, on connaît déjà le gagnant de la dernière fois: Mélenchon (pour qui Hulot a dit après coup avoir voté). Ou alors un soutien assumé à un(e) candidat(e) EELV qui ne serait pas lui - mais les sondages semblent indiquer que le potentiel est très différent, c'est donc délicat.
Pour la manière de se déclarer, sachant qu'il n'y a pas (plus) de primaire générale à gauche, ne pas passer par là est moins difficile. Il vaut mieux aussi pour lui éviter une primaire EELV (perdue la fois précédente et ravivant un souvenir cuisant).
Le fait de se déclarer en individuel pour recueillir ensuite au moins un ralliement de parti (ici EELV) ressemblerait tellement à la démarche de Mélenchon qu'elle en validerait cette dernière.
Et ennuierait effectivement
Cohn-Bendit... resterait toutefois à voir les ressemblances ou différences entre Hulot et Dany le social-libéral partisan d'un ticket Hulot-Macron...