Le Brexit dans sa réalisation effective n'est pas tout à fait sûr (tout en étant fort probable), indique une note d'analystes financiers (ce qui voudrait dire que toutes les glissades de cours ont une petite chance de perdre leur raison d'être, ce n'est pas rien):
http://www.cerclefinance.com/default.as ... art=452613Le référendum était en effet consultatif et non à effet prescriptif...
L'éventuelle possibilité d'un non-Brexit repose toutefois surtout sur la possibilité qu'une partie de la population change d'avis devant les difficultés (sinon, les députés de bien des circonscriptions anglaises auraient fort à craindre), avec peut-être un second référendum sur la confirmation de la sortie? ou, plus sérieux, sur ses conditions (là , personne ne s'est prononcé et pour cause)? En tous cas, un référendum sans majorité parlementaire pour en défendre le résultat, c'est toujours périlleux (cf. TCE/Lisbonne où certaines dispositions sont passées - et pas forcément les meilleures).
Les atermoiements (ex. propos de Boris Johnson: "nous ne voulons pas tourner le dos à l'Europe": dans la famille "faudrait savoir", je demande l'ex-maire?), aveux (Farage sur le NHS...) voire regrets de certains pro-Brexit indiqueraient qu'en réalité ils ne pensaient pas gagner (fût-ce en l'espérant pourtant).
Tant que le Royaume-Uni ne demande pas officiellement de partir en invoquant l'article 50 du traité de Lisbonne (qui, reste du TCE voire, en remontant, anglophobie giscardienne, avait prévu une porte de sortie), les autres Etats membres ne peuvent rien faire de plus que discuter (ou tout au plus prévoir et lancer des "coopérations renforcées" ou traités multilatéraux sans les Britanniques), comme les gouvernements français et allemand qui affirment vouloir un renforcement.
Or Cameron avec sa démission différée semble freiner les choses.
Les gouvernements français, allemand et italien refusent de négocier quoique ce soit tant qu'il n'y aura pas eu officiellement de demande de sortie, non parvenue au Conseil (et qui pourrait attendre le successeur de Cameron?)
Inversement: la démission de Cameron, même à retardement, ainsi que celle d'un (du?) commissaire européen britannique semblent acter le Brexit. Sauf à les interpréter comme pouvant faire partie d'un billard à deux bandes destiné à faire réagir la population. L'abattement voire la division (au Labour entre autres...) des pro-Remain est une réalité.
Plus officiellement encore, le gouvernement britannique (donc Cameron) a créé un département dédié au Brexit avec toutes les questions qu'il pose, ne serait-ce que celle des règlements européens -d'application directe contrairement aux directives, généralement transcrites en droit anglais, écossais etc- dont la cessation brutale de validité pourrait créer des vides juridiques parfois très concrets, je pense entre autres au règlement sur les réfugiés donnant la possibilité à un pays de l'UE de refuser un demandeur d'asile en arguant qu'il est entré par un autre pays membre et doit demander l'asile là -bas: or après le Brexit, ceux qui auront réussi à traverser ne pourront plus se le voir opposer.
Quant aux gouvernements du continent, surtout les plus pro-intégration, ils sont au contraire pressés, au point où on en est, de se débarrasser de l'éternel frein britannique. Sachant que si la sortie ne se faisait pas cette fois, la menace resterait pour la suite. Et que finalement, voir emportées à l'eau les concessions inutiles lâchées à Cameron (surtout sur la liberté de circulation) les soulage plutôt.