La vie politique espagnole

[Fabien]

Le cas de la Catalogne est particulièrement instructif et symptomatique du retour des questions identitaires qui prennent le pas sur les enjeux politiques.
Plutôt que les questions sociales (càd l'axe traditionnel droite/gauche), c'est l'opposition catalanistes vs anti-indépendantistes qui structure désormais la vie politique de Catalogne. Est-ce que ça va durer ? probable, mais pas sûr surtout si l'Espagne doit revoter, et la question de l'indépendance ne pourra pas être le seul argument de vote (d'ailleurs ERC et CDC ne se sont pas mis ensemble pour les législatives).

Cela semble déjà lasser les catalans eux-même, à en juger par la percée de Podemos, précisément le parti qui a les positions les moins affirmées sur le sujet de l'indépendance...
Rajoy et le pouvoir catalan se servent mutuellement d'épouvantail, pas sûr que les électeurs soient longtemps dupes de ce petit jeu stérile!

[Eco92]

Cela semble déjà lasser les catalans eux-même, à en juger par la percée de Podemos, précisément le parti qui a les positions les moins affirmées sur le sujet de l'indépendance...
Rajoy et le pouvoir catalan se servent mutuellement d'épouvantail, pas sûr que les électeurs soient longtemps dupes de ce petit jeu stérile!

Attention, Podemos a fait un excellent score avec une position claire : le parti est contre l'indépendance mais pour un référendum d'autodétermination sur le modèle écossais. Cette position, qui reste affirmée aujourd'hui et fait que Podemos refuse tout soutien à un gouvernement PSOE (je rappelle que c'est le seule point refusé par le PSOE des priorités de Podemos pour soutenir un gouvernement) a été très populaire aussi pour la porte de sortie qu'elle offrait. Que l'on soit indépendantiste ou non, il est facile de s'y retrouver quand on souhaite simplement un résultat démocratique pris en compte.

[ploumploum]

Carles Puigdemont, nouveau président de la Generalitat de Catalogne, essaye de calmer le jeu : la déclaration unilatérale de l'indépendance n'est pas tout de suite

Par ailleurs, le nouveau Gvt régional est connu et il est entré en fonction. Contrairement au précédent, ERC est cette fois-ci membre de l'exécutif.
Ce dernier comprend 8 CDC, 5 ERC et 1 Indépendant. (proposé par ERC)
Oriol Junqueras, leader de ERC, est le nouveau n°2 du Gvt avec son poste de vice-président et de conseiller aux Finances et à l'Economie.
Neus Monté, n°2 dans le Gvt Mas, reste porte-parole du Gvt et devient conseiller à la Présidence (une sorte de bras droit)

http://www.elperiodico.com/es/graficos/ ... ont-13810/


Les démissions de députés de la CUP ont eu lieu : 4 députés quittent le Parlement régional dont Antonio Baños, chef de fille aux dernières élections. Le motif de son retrait est un peu différent de celui des autres (les sacrifiés de l'accord et de l'autocritique...) puisqu'il s'est retiré après le fiasco de l'assemblée régionale du parti fin décembre (la fameuse égalité)


Et Artur Mas se retire aussi du parlement régional.

http://www.publico.es/politica/banos-y- ... s-mas.html

http://ccaa.elpais.com/ccaa/2016/01/13/ ... 74054.html

[cevenol30]

Se lancer dans des élections en étant "celui par lequel le problème est arrivé", c'est toujours délicat. La CUP a voulu éviter d'avoir un résultat plus défavorable.
Notons tout de même qu'elle a réussi à avoir la peau de Mas. Au niveau national, quand c'est le leader qui coince, ça pourrait servir d'exemple: un gouvernement PP sans Rajoy, ou PSOE sans Sanchez...

La position de Podemos revient en fait à voter pour liquider une bonne fois l'idée d'indépendance... Il est vrai que sur le fond, cette absence de possibilité de référendum est une anomalie démocratique.

Le problème de base en Catalogne est, comme le rappelle l'article du Monde, que

la majorité des 7,5 millions de Catalans souhaitent que leur région demeure au sein de l’Espagne, mais ils réclament davantage d’autonomie

mais que le processus d'autonomisation (l'autonomie à l'espagnole est souvent conçue comme devant être croissante et non pas fixée) est arrêté. Et derrière, se trouve, sous la croûte d'autonomie, le noyau rigidement unitaire de l'Etat espagnol.

En France, toute une et indivisible qu'elle soit, les 3 départements d'Algérie ont eu l'indépendance, certes non sans mal (8 ans de guerre et un changement de constitution) mais ça officiellement, ce n'est pas une guerre mais des référendums qui en ont décidé ainsi. Le parallèle peut être intéressant: on trouve une identification à un récit de nation colonisée, la prééminence de la question nationale sur les questions sociales (et autres) de l'ensemble. Les régionalismes de culture européenne (j'y inclus le Québec) reprennent ce schéma (ou l'avaient déjà, cf. l'Irlande). En Catalogne, la "flamme des libertés catalanes" brûle à Barcelone et les problèmes sociaux sont peu différents entre Catalogne et reste de l'Espagne.

[ploumploum]

Citation importée du sujet sur les élections générales de 2015 :

Autre casserole, andalouse celle-là :
José Torres Hurtado, maire de Grenade 19 ème ville d'Espagne et 3ème d'Andalousie), a été placé en garde à vue et inculpé notamment pour corruption (la presse évoque une dizaine de délits).
Du coup le PP andalous l'a vite lâché et l'opposition municipale PSOE-Podemos-IU mais aussi C's (soutien passif/ abstention lors de l'investiture) pourrait présenter une motion de censure pour forcer la démission.

politique-europe-f25/elections-generales-2015-espagne-t4476-120.html#p90993

José Torres Hurtado (PP), maire de Grenade depuis 2003, démissionne tout comme son n°2 et son adjointe à l'urbanisme

http://politica.elpais.com/politica/201 ... 78287.html

[cevenol30]

Le PP sortant à Madrid fait un véritable concert de casseroles locales, c'est net... Valence, Grenade,...
En voyant le pataquès à Madrid, on comprend mieux pourquoi la CUP a accepté un accord: la Generalitat et la cause catalaniste en sortent renforcées, il y a des autorités en place à Barcelone et pas à Madrid.

[ploumploum]

Citation importée du sujet sur les élections générales de 2015 :

Autre casserole, andalouse celle-là :
José Torres Hurtado, maire de Grenade 19 ème ville d'Espagne et 3ème d'Andalousie), a été placé en garde à vue et inculpé notamment pour corruption (la presse évoque une dizaine de délits).
Du coup le PP andalous l'a vite lâché et l'opposition municipale PSOE-Podemos-IU mais aussi C's (soutien passif/ abstention lors de l'investiture) pourrait présenter une motion de censure pour forcer la démission.

politique-europe-f25/elections-generales-2015-espagne-t4476-120.html#p90993

José Torres Hurtado (PP), maire de Grenade depuis 2003, démissionne tout comme son n°2 et son adjointe à l'urbanisme

http://politica.elpais.com/politica/201 ... 78287.html

Le PSOE conquiert un chef-lieu de province avec l'élection de Francisco Cuenca comme maire de Grenade. Cela met fin à 13 années de gestion PP.
F.Cuenca a été élu avec 16 voix contre 11 pour la candidate PP. Il a ainsi obtenu toutes les voix de la désormais ex-opposition municipale (8 PSOE / 3 Podemos / 1 IU + 4 C's qui avaient soutenu passivement le PP en 2015)

http://politica.elpais.com/politica/201 ... 13905.html

[ploumploum]

Nouvelle crise en Catalogne après le veto émis par la CUP concernant le projet de budget 2016 (du Gvt régional dirigé par C.Puigdemont) qualifié d'austère et ne marquant la rupture avec le reste de l'Espagne.
http://ccaa.elpais.com/ccaa/2016/06/07/ ... ml?rel=mas

Le Président de la Generalitat estime que le pacte avec le petit parti d'extrême-gauche indépendantiste, obtenu de justesse en janvier dernier, est rompu.

http://ccaa.elpais.com/ccaa/2016/06/08/ ... 81773.html

L'hypothèse de nouvelles élections refait surface.

[ploumploum]

Nouvelle crise en Catalogne après le veto émis par la CUP concernant le projet de budget 2016 (du Gvt régional dirigé par C.Puigdemont) qualifié d'austère et ne marquant la rupture avec le reste de l'Espagne.
http://ccaa.elpais.com/ccaa/2016/06/07/ ... ml?rel=mas

Le Président de la Generalitat estime que le pacte avec le petit parti d'extrême-gauche indépendantiste, obtenu de justesse en janvier dernier, est rompu.

http://ccaa.elpais.com/ccaa/2016/06/08/ ... 81773.html

L'hypothèse de nouvelles élections refait surface.

Budget 2016 rejeté par le Parlement catalan, une première dans l'Espagne post-franquiste. Le budget 2015 est prolongé, ce qui est assez paradoxal puisqu'il était plus austère que celui présenté pour 2016.
http://www.publico.es/politica/puigdemo ... asado.html

Et C.Puigdemont indique qu'il sollicitera la confiance des élus régionaux en septembre.


http://www.latribune.fr/economie/union- ... 77702.html

[ploumploum]

Vers un nouveau problème pour le futur Gouvernement espagnol ?

- problème catalan
- crise sociale (fort chômage, précarité, augmentation des inégalités)
- "les affaires"
- problème budgétaire (dérapage des comptes publics : sous Rajoy : + 330 milliards d'euros de dette publique et un déficit à 5 % du PIB pour 2015)

- et un maintenant un problème de financement des retraites ? On apprend que le gouvernement Rajoy vient une nouvelle fois de piocher dans le Fonds de Réserve des Retraites (constitué dans les bonnes années/ sous Zapatero) pour financer les pensions de ce mois de juillet.
En 4 ans et demi, sous l'effet du fort taux de chômage, le gouvernement PP a joyeusement pioché dans ce Fonds. Celui-ci affichait un solde positif de 66,8 milliards d'euros en 2011. Depuis hier, il ne pointe plus qu'à 25,2 milliards d'euros. A ce rythme de prélèvement, le Fonds sera asséché en 2017.
Problème : les dernières projections donnent une Sécurité Sociale à l'équilibre seulement en 2021.

Une hausse des impôts est évoquée.
http://economia.elpais.com/economia/201 ... 80629.html