C'est sûr que ce n'est pas une grosse défaite en soi-même pour le Labour, puisque la plupart des observateurs anticipaient une perte d'environ 150 sièges. Perdre 23 sièges dans ce contexte alors que les conservateurs en perdent 46, ça peut sembler raisonnable.
En revanche, ça n'augure rien de bon pour les prochaines élections générales. La BBC a réalisé une projection de ce que les résultats dans les conseils qui ont voté donneraient si l'ensemble du pays s'était rendu aux urnes : Labour 31%, Conservatives 30%, LibDem 15%, UKIP 12%. Les travaillistes sont devant les conservateurs, ok, mais historiquement, il faut en moyenne que l'opposition obtienne une dizaine de points d'avance sur le parti au pouvoir lors des élections locales pour espérer gagner les législatives.
Si on prend uniquement les premières élections locales qui se sont tenues après des législatives, le résultat du Labour est proche de celui obtenu par les travaillistes en 1984 (+0,5), en 1988 (égalité) ou en 2011 (+1), ou par les conservateurs en 2002 (+4). On sait ce que ça a donné aux élections législatives suivantes.
En revanche, lors des élections locales de 1993, les travaillistes avaient obtenu 10 points d'avance sur les conservateurs, et en 2006, les conservateurs avaient 12 points de plus que les travaillistes - suite à quoi on a assisté aux changements de majorité de 1997 et 2010.
Rien de très satisfaisant pour Corbyn, donc.