Sur le scénario de départ et l'actualité: la loi El Khomri
est (du moins si on lit les tracts du PG) la loi ultra-libérale en question. Quant au mouvement, il est fort, peut-être pas assez mais il laissera des traces. Que ce soit pour des raisons de temps (faire adopter une loi, c'est long) ou d'opportunité politique, il n'y aura pas deux projets sur le même thème. Hollande est plus dans une phase où il fait attention et cherche à ménager tout le monde, ce qui se discute fort mais permet d'attirer ou de garder son électorat. Inversement, ça fait le lit d'un discours de droite dure à la Fillon sur le mode "il ne faut pas céder, faire les
réformes nécessaires aux forceps" mais la dégradation de la situation sociale fait que ce genre de velléité rencontre un important socle d'opposition, politiquement peu uni.
La question cruciale est déjà de savoir si Mélenchon dépassera Hollande. Et ce n'est pas gagné, si on voit les résultats moins béréziniens que prévu (rêvé?) par certains aux élections intermédiaires, le fait que le PS n'a été dépassé par d'autres forces de gauche que dans certaines îles à la situation locale particulière. Le PS est affaibli mais vire encore et toujours en tête à gauche.
En termes de dispersion, il y aura un jeune candidat du MRC, les deux d'extrême-gauche repartis pour un tour et assurément un candidat écolo pour rogner un peu sur cette thématique (ci ce n'est pas Hulot ou un EELV plus habituel, ce sera Waechter du MEI).
Ceci dit, la dernière fois, le match Mélenchon-Joly a été assez clairement plié, alors même que certains électeurs de Joly auraient plutôt voté Hollande, à choisir...
Point positif pour Mélenchon, il démarre à 10% et ce bien avant le mouvement social en cours. Je dirais plutôt qu'il y a toujours eu un tel socle pour des sondages présidentiels (je peux me tromper, là , mais enfin il me semble). Le souci est qu'aux scrutins intermédiaires, une partie était en vacance(s), s'est abstenu, a voté utile PS localement,... il peut y avoir des raisons mais c'est un socle pas si solide, qui peut aller en partie sur Bayrou ou Dupont-Aignan en cas d'emballement sondagier. Un souci est que là aussi, on est en scrutin majoritaire avec la question "et au second tour, vous voterez pour qui?". Question journalistique posée avant tout pour le cas de duel typique (la plupart des fois passées sauf 1969 et 2002) Hollande-Juppé ou le match retour de la dernière élection. L'autre question est effectivement celle de la légitimité et du soutien dans son camp car si le PCF et surtout ses électeurs rechigne à le soutenir (voire vote pour un autre, surtout Hollande qui est déjà devant, ou s'abstient de trancher) ça se complique. En-dehors de l'utilité de commencer tôt (pour ça! les affiches sont déjà là et il est le seul par chez moi), la question est en effet celle de l'attitude du PCF. Merci armi24 pour les échos de l'intérieur.
Le Pen est presque assurée d'être au second tour, à moins d'être 3e donc d'être dépassée par le candidat principal de droite et par un autre mais qui? Pas Hollande probablement et sinon on ne voit pas.
Mélenchon, lui, est dans la situation inverse. Pour l'instant il est, disons, 4e dans la course.
Il faut donc qu'il dépasse Hollande avec son socle de base à 14% comme dit Herimene, socle d'autant plus difficilement compressible que c'est lui le sortant (ça fait fuir beaucoup d'électeurs vu le bilan matériel et idéologique mais ça en rattache quelques-uns aussi). Une fois dépassé, il est vrai qu'il pourrait bénéficier du basculement du vote utile "contre la droite et l'extrême-droite mais pas spécialement pour la ligne PS en cours" (un duel droite dure-FN est effectivement un cauchemar à gauche, déjà la présence d'un des deux mais alors les deux sans autre choix...). S'il le dépasse trop tôt dans les sondages, il y a aussi le risque d'exploser en vol...
Mais il faut aussi qu'il dépasse le candidat de droite et là , c'est compliqué aussi, surtout si le centre-droit est inexistant ou faible ou en tous cas s'il y a peu de dispersion. D'où le scénario politique-fiction -mais on est là pour ça- d'une division suite à la primaire, dont la raison d'être est d'éviter un duel à la Balladur-Chirac, jouable à l'époque (on pouvait être sûr que le premier des deux serait au second tour et avec de grandes chances de gagner) mais plus dangereux maintenant.
Reste que l'hypothèse est intéressante au moins "par curiosité" (à poser en sondage p.ex.) et on serait curieux de voir la tête que ferait l'électeur du 16e ou de Neuilly...
Ajout: on en parle aussi dans
le fil principal (sondage) et effectivement le sortant est à son socle minimum et la présence de son prédécesseur si cher à la gauche (ironie) ne lui fait gagner que deux petits points...