Il y a 6 candidats déjà déclarés (pas à une primaire, directement pour le premier tour):
http://www.metronews.fr/info/photos-et- ... a48Ip0jO6/Arthaud (LO)
Mélenchon (ancien -?- co-président du PG, en individuel)
Faudot (MRC)
Lassalle (-futur ex?- vice-président du Modem, en individuel)
Dupont-Aignan
Le Pen (fille)
On pourra rajouter le candidat sorti de la primaire de la droite "et du centre", un candidat PS, très probablement un candidat EELV ou autre écolo sinon (si on compte les parrainages Joly + Lepage de la dernière fois, il y en a probablement environ un millier, donc il y a forcément moyen qu'une candidature passe le cap sauf excès de dispersion).
Peut-être un second ou 3e candidat centriste (Modem et/ou UDI): Bayrou et/ou Lagarde s'il n'y a pas de modus vivendi (primaire, accord entre partis, etc) avec Lassalle.
En tous cas, de ce côté, la candidature de Lassalle
casse la possibilité d'une absence de candidat centriste face à Juppé, donc la configuration où ce dernier ferait "automatiquement" un gros score au premier tour. A moins que les divisions et les manoeuvres externes empêchent qu'un candidat centriste ait ses parrainages. Là , il(s) serai(en)t fondé(s) à protester contre le côté anti-démocratique de la chose: cette méthode n'est pas réservée au FN après tout...
Pour revenir sur ces candidatures précoces, on peut se demander quelles en sont les raisons. J'en vois plusieurs:
-des questions de calendrier interne à son camp ou parti: congrès, désignation de candidat qui tarde (suspendu au résultat voire à l'organisation d'une primaire)
-des questions de calendrier "externe": si la presse pose tout le temps la question ou suppose une candidature même si l'on a rien dit, autant le dire
-commencer rapidement à rechercher et préempter des promesses de parrainages
-commencer à faire campagne tôt:
- notoriété
- constitution du réseau de campagne (surtout pour les candidats hors partis)
- préemption de militants et voix (si des électeurs se disent dès la déclaration de candidature "OK je voterai pour lui/elle", ils deviennent peu accessibles à des candidats déclarés après).
- écriture ou affinage du programme
Mélenchon avec son programme participatif (il a en partie pompé ça chez S. Royal qu'il soutenait en 2007) fait fort sur les trois derniers sous-points. Pour la campagne proprement dite, les autocollants sont même déjà de sortie sur les poteaux.
Il y a toutefois un aspect particulier, inconvénient ou parfois avantage: les dépenses engagées plus d'un an avant l'élection ne rentrent pas dans le compte de campagne et ne sont pas remboursées!
Le non-remboursement n'est pas vraiment un souci pour les petits candidats qui n'ont pas de chance sérieuse de passer 5%. Quant à la non-comptabilisation dans le compte de campagne, ça peut être plus simple voire permettre des choses qui risqueraient d'être "réintégrées" dans les comptes si elles avaient lieu après: conférences ou déplacements organisés sur fonds publics notamment (collectivités locales, Parlement Européen,...) sachant qu'il peut toujours y avoir des divergences d'interprétation, y compris souvent de bonne foi, sur ce qui est ou pas "campagne électorale" et sur l'estimation du coût.
Ainsi, si l'ancien président était allé visiter une certaine centrale nucléaire plus d'un an avant l'élection, il n'aurait pas eu certains soucis comptables...
Pour prendre d'autres exemples: un(e) député(e) européen(ne) a des assistants parlementaires payés sur fonds du Parlement Européen. Ces assistants peuvent contribuer à faire le lien entre l'élu(e) et la population. Maintenant, si l'élu(e) européen(ne) est candidat(e) à la présidentielle (c'est le cas des deux "plus gros" candidats déclarés à ce jour), à quel point les salaires de ses assistants sont-ils des dépenses de campagne? Le FN a des ennuis à cause des assistants parlementaires inclus dans son organigramme de parti mais si c'était dans l'organigramme de campagne de MLP il y aurait en plus le Conseil Constitutionnel (en tant que juge des comptes de campagne pour la présidentielle) dans le circuit juridique.
Autre exemple: une mairie organise régulièrement des conférences sur un thème tel que l'environnement, gratuites pour la population et défrayées pour les intervenants (exemple pas fictif jusqu'ici: la mairie de mon chef-lieu d'arrondissement est dans ce cas). Supposons maintenant qu'un intervenant ait déclaré son soutien à un candidat et lui ait envoyé une contribution programmatique... sa conférence devient-elle un évènement de campagne électorale? selon ce qu'il dit (p.ex. redire ce qu'il a écrit dans sa contribution au candidat, que ce dernier reprendra peut-être en grande partie parce qu'elle lui convient?)? Il peut y avoir toute une gradation en terrain glissant... et pour le coût si on l'intègre, à combien revient la salle?