La réforme du droit du travail (Loi El Khomri)

[MJA]

Que penser de cette pétition, sur le site change.org ?

Déjà plus d'un million de signataires !!!

Ne faut-il pas craindre qu'elle enterre un sujet d'importance ?

Les critiques ou le rejet du projet d’une ministre du travail ne doivent pourtant pas empêcher une réforme du droit du travail dont nous mesurons la nécessité tous les jours?

Cette pétition ne risque-t-elle pas de renvoyer l’image d'un pays qui refuse toutes réformes même lorsqu’elles sont nécessaires ?

[armi24]

Ou un pays qui refuse des réformes inacceptables .
Ne peut on pas espérer que cette pétition empêche l’enterrement des droits des salariés ?
Et si ces critiques sont fondées ? Devons nous être des moutons qui disent oui à tout ?

[Draume]

Nous mesurons la nécessité tous les jours ... un pays qui refuse toutes réformes même lorsqu’elles sont nécessaires

Extraordinaire ces certitudes sorties d'où ?

[pba]

Une pétition, quelqu'elle soit, n'est, au mieux, qu'une indication.
Parler de 1 million de signatures est forcément exagéré, puisque nous pouvons "signer " autant de fois que nous avons d'e-mail (nous sommes nombreux à en avoir plusieurs), voire à signer plusieurs fois avec le même .
le propre d'une pétition, c'est aussi d'avoir la liste des signataires avec un minimum de coordonnées, ce que je n'ai pas vu sur le site (existe-t-elle publiquement ?), de manière à pouvoir la déposer auprès de celui ou de ceux auxquels elle est destinée .

Qu'importe le nombre dira-t-on ?? C'est tout de même l'essentiel dans ce cas présent.

[Fabien]

Nous mesurons la nécessité tous les jours ... un pays qui refuse toutes réformes même lorsqu’elles sont nécessaires

Extraordinaire ces certitudes sorties d'où ?

Bonne question!
S'agissant de nos éditorialistes, on sait bien que leur compte en banque généreusement alimenté à coup de "ménages", ou même directement comme salariés (Dominique Seux, "journaliste" aux Echos et donc employé de Bernard Arnault!) par le CAC40 n'est pas étranger à de telles certitudes...
Mais pour notre contributeur anonyme, je ne sais pas...

[MJA]

Ce qui est extraordinaire ce sont ces questions.

Vivons nous dans le même pays ?

Peut-être pas dans les mêmes sphères ?

[cevenol30]

L'idée qu'il y ait des réformes "nécessaires et évidentes" et surtout qu'il faut qu'elles aillent "évidemment" dans tel sens, évidence dictée par un discours médiatique ambiant (celui auquel on veut bien prêter l'oreille) et par la situation dans laquelle on est plongé est le masque de l'idéologie (pas forcément toujours hyper construite) et/ou d'intérêts particuliers. Il est bien sûr permis d'avoir des idées mais autant assumer.
Le fond de la question (ou un des fonds), à mon avis, est que les salariés (et derrière, certains agents économiques "capitalistes" comme les banques ou les propriétaires bailleurs qui aiment bien que les remboursements de crédits et les loyers soient versés en temps et en heure) ont besoin de stabilité et d'être correctement rémunérés - alors qu'à l'autre bout, du point de vue des gestionnaires de certaines entreprises, on peut croire avoir besoin de volants de "main-d'oeuvre" peu chère et parfois "flexible" pour s'adapter à une demande variable (une bonne question à se poser: pourquoi l'est-elle? et est-ce une bonne chose?). L'économie française est d'ailleurs malgré tout une des plus stables du monde développé: récessions peu prononcées, croissances faibles mais contrairement à l'Espagne et la Finlande entre autres, le PIB français a augmenté depuis "la crise" de 2008. J'ai l'impression cependant que les Français, tant au niveau de leur vie que du pays, détestent l'incertitude du lendemain, plutôt plus que les autres.

[louravi]

Il faut trouver un équilibre entre les droits des salariés et les contraintes des employeurs devant un code du travail pesant, sans doute un des plus rigides du monde. Hélas nous sommes dirigés par des gens qui n'ont jamais travaillé dans le privé ni comme employé ni comme patron et ne peuvent pas comprendre les réformes à mettre en place.

[pba]

Il faut trouver un équilibre entre les droits des salariés et les contraintes des employeurs devant un code du travail pesant, sans doute un des plus rigides du monde. Hélas nous sommes dirigés par des gens qui n'ont jamais travaillé dans le privé ni comme employé ni comme patron et ne peuvent pas comprendre les réformes à mettre en place.

je voudrais tempérer cette opinion très répandue, mais qui n'est que très partiellement exacte:
-"nous sommes dirigés ": à qui faites vous allusion ?
Même les députés et sénateurs ne sont pas des politiques à vie, et beaucoup ont eu une activité professionnelle (j'en ai cotoyé dans mon entreprise). En plus, ils ont des entourages au travail et ils rencontrent des citoyens eux-mêmes au travail

idem pour les membres des cabinets ministériels qui ne sont pas longtemps attaché à un ministère

-de même pour les représentants syndicaux salariés ou patronaux

On peut dire aussi que le code du travail (moins épais qu'on le dit si on excepte les annexes )est le résultat d'un "continuum" dans le temps, et pas élaborés forcément par des ignards ....

[breizh_skolier]

Cet article du Figaro daté du 4 mai nous informe que la droite parlementaire (LR + UDI) n'exclut pas de déposer une mention de censure si le gouvernement recourt au 49.3 pour faire passer la loi Travail.
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2016/05/03/25001-20160503ARTFIG00248-loi-travail-la-droite-fourbit-ses-armes-contre-l-executif.php

Déjà, en février dernier, Christian Paul, le chef de file des députés frondeurs déclarait de son côté sur France Info que la question se poserait en cas de passage en force.
http://www.franceinfo.fr/emission/l-interview-politique/2015-2016/reforme-du-code-du-travail-si-le-49-3-est-utilise-la-question-de-la-motion-de-censure

Je signale également cette initiative d'un master de l'UCO d'Angers, où depuis quelques mois les étudiants effectuent un jeu de rôle en conditions réelles. Le scénario postule une dissolution de l'Assemblée Nationale par François Hollande après un renversement de son gouvernement, suite au débat d'une loi Macron II en octobre 2016. Cette dissolution s'est vue suivre, selon le scénario, d'une arrivée de Marine Le Pen comme 1ère ministre suite à la victoire du FN aux législatives, avec une alliance avec la frange la plus à droite des Républicains pour former un gouvernement.

http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/angers-un-jeu-de-role-ou-marine-le-pen-devient-premier-ministre-4135851
https://twitter.com/D_S_officiel

Je me demande si la fiction ne risque pas de rejoindre la réalité. Pensez-vous que le recours au 49.3 par Manuel Valls pourrait être probable dans les semaines à venir ? Auquel cas une motion de censure, suivie d'une dissolution de l'Assemblée Nationale arriverait ? Dans tout les cas, je pense que la victoire du FN aux législatives qui suivraient est toutefois assez improbable...