Elections générales de 2015 en Espagne

[Fabien]

Le Roi a commencé à consulter les différents partis. Pas de déclarations de sa part bien sûr mais les représentants des partis déjà consultés indiquent que le Roi est conscient que l'investiture de Rajoy sera très compliquée voire impossible mais il devrait quand même le proposer pour voir comment les choses vont se décanter.
S'il y a rejet de cette proposition par le Congrès, il pourrait proposer Pedro Sanchez (PSOE).

http://www.elmundo.es/espana/2016/01/21 ... b4608.html
Sur ce point, le chef de l'Etat espagnol semble plus modéré/ moins braqué que son voisin portugais...

On se doute bien que l'héritier de l'héritier de Franco n'est sans doute pas un homme de gauche... Mais il est tout de même tenu de par sa fonction à un minimum de neutralité, d'autant que si ma mémoire est bonne, la monarchie espagnole ne fait pas l'objet du même consensus que la plupart de ses homologues européennes. Ne pas faire profil bas n'arrangerait pas ses affaires.
Et politiquement, il n'aurait pas été très malin de sa part d'aller claironner la préférence qu'on lui prête pour un gouvernement Rajoy (soutenu par le PSOE et Ciudadanos), au risque de mettre dans l'embarras le PSOE, fidèle jusqu'à maintenant à la monarchie!

[ploumploum]

Pablo Iglesias, leader de PODEMOS, n'y est pas allé par quatre chemins durant son entretien avec le Roi : il propose un "gouvernement du changement" PSOE-PODEMOS-IU dont il serait le vice-président.

Une proposition qui n'a pas été rejetée par Pedro Sanchez, le patron du PSOE. Mais ce dernier attend l'échec de l'investiture de Rajoy pour entamer les négociations avec les autres forces de gauche.
Il estime, à juste titre je pense, que "les électeurs PSOE et de Podemos ne comprendraient pas que le deux leaders ne s'entendent pas"

http://politica.elpais.com/politica/201 ... 98827.html

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html

Petite remarque : il y a un grand absent dans les médias depuis quelques semaines : Felipe Gonzalez, l'ancien patron du PSOE et ancien président du Gvt. Lui qui est d'habitude assez actif, se fait plutôt discret depuis le 20 décembre.
On connait sa position concernant PODEMOS, qualifié "de parti extrême-gauche" aussi dangereux que le PSUV ou le FN. Comme quoi l'exercice du pouvoir transforme réellement les gens car P.Iglesias est souvent comparé au F. Gonzalez des années 70- début 80. (sur les thème de la jeunesse et et du renouveau)
Cette discrétion est t-elle due à une demande de P. Sanchez (ne pas polluer les éventuelles négociations) ou bien au choc du 20 décembre où son parti, autrefois si puissant, a connu un nouveau plus bas historique ?

[ploumploum]

Le Roi va de nouveau consulter les partis la semaine prochaine : Mariano Rajoy décline la proposition du Roi (être le candidat à la présidence du Gvt) et renonce donc à former le Gvt

http://politica.elpais.com/politica/201 ... 32444.html

http://www.leparisien.fr/flash-actualit ... 476681.php

[Corondar]

Étonnant, personne n a encore commenté le feuilleton du week-end.
Après l'offre déclinée par Rajoy, Podemos a fait une offre appuyée en direction du PSOE, leur leader se donnant déjà le rôle de vice premier ministre et en proposant un partage des ministères. Les socialistes ont répondu qu'avant de parler répartition des postes il faudrait déjà se mettre d'accord sur un programme de gouvernement. Du coup, les barons socialistes ont sonné le tocsin en rappelant leur opposition à toute alliance avec Podemos (IU semblait également prête à l'aventure, même si le compte n'y est toujours pas sans l'appoint des partis régionaux, dans le contexte difficile que l on sait avec la Catalogne).
Bref, retour à la case départ ? Pas totalement, les socialistes mettent la pression sur Rajoy en disant que puisqu'il a décliné l'offre du roi, il n'est plus légitime à mener les pourparlers. Une tentative d'offre au PP ? Si vous virez Rajoy de l'équation on peut peut-être s'entendre ?
De mon point de vue, c'est soit une alliance PSOE-PP (éventuellement avec C's) ou de nouvelles élections. Je ne crois vraiment pas une majorité de "gauche" possible en l'état. En tout cas, ça a l'air de coincer entre PSOE et Podemos...

[MiniM]

En fait, ça bloque au PSOE tout court, le parti étant divisé entre pro-grande coalition et pro-coalition de gauche.

[ligerien]

En fait, ça bloque au PSOE tout court, le parti étant divisé entre pro-grande coalition et pro-coalition de gauche.

La grande coalition, politiquement ça mène au Pasok ou au SPD, 2 partis désormais seulement capables de n'être que des forces d'appoint.
L'alliance à gauche est peut être moins risquée, on devine moins quel parti centrifugerait l'autre.
De nouvelles élections est peut être bien l'option qui fait le moins peur au PSOE...

[Fabien]

En fait, ça bloque au PSOE tout court, le parti étant divisé entre pro-grande coalition et pro-coalition de gauche.

La grande coalition, politiquement ça mène au Pasok ou au SPD, 2 partis désormais seulement capables de n'être que des forces d'appoint.
L'alliance à gauche est peut être moins risquée, on devine moins quel parti centrifugerait l'autre.
De nouvelles élections est peut être bien l'option qui fait le moins peur au PSOE...

Mais c'est très risqué. Il est parfaitement envisageable que la droite (PP+Ciudadanos) profite du blocage pour retrouver une majorité, que le PSOE se fasse dépasser par Podemos... ou pourquoi pas les deux à la fois!

[Eco92]

Le PSOE est clairement piégé.

Il ne peut pas s'allier dans une coalition avec le PP et Cds sous peine de disparition. Les précédents l'indiquent.

Il ne peut pas s'allier avec Podemos car les conditions sont trop dures, sur la question nationale. Un accord ferait exploser le PSOE et, de toute façon, ne suffirait pas à la majorité. Iglésias a très bien manœuvré en réussissant à affirmer se radicalité tout en passant pour le type ouvert et tendant la main (d'autant qu'il considère un accord possible que si IU et le mouvement Catalan ont des ministres, donc il se place en acteur central d'union).

Dès lors de nouvelles élections, qui risquent fort de les mettre derrière Podemos selon les études récentes, est peut-être en effet le moins risqué sur le long terme. Cela peut pousser Podemos à affronter le réel sans les "salir" avec le PP, tout en restant ouvert à Podemos si c'est eux qui sont devant. Le PSOE ne peut pas tout céder dans la position actuelle.

Bref c'est un peu bordélique pour le PSOE, mais je crois qu'on retournera aux élections, c'est le moindre mal quel qu'en soit le résultat.

[ploumploum]

Pour le coalition de gauche, c'est cuit je pense. C'est le Comité Fédéral du PS qui décidera et vu la pression exercée par les barons, un accord avec PODEMOS sera rejeté.

En fait, ça bloque au PSOE tout court, le parti étant divisé entre pro-grande coalition et pro-coalition de gauche.

La grande coalition, politiquement ça mène au Pasok ou au SPD, 2 partis désormais seulement capables de n'être que des forces d'appoint.
L'alliance à gauche est peut être moins risquée, on devine moins quel parti centrifugerait l'autre.
De nouvelles élections est peut être bien l'option qui fait le moins peur au PSOE...

Mais c'est très risqué.

Très risqué certes mais le choix est simple et compliqué à la fois : tenter de sauver l’honneur en tentant une coalition de gauche "à portuguesa" (qualificatif repris par certains médias depuis la visite de P.Sanchez à Lisbonne mais il y a d’énormes différences entre les deux cas) ou perdre le reste de l'honneur en s'alliant avec le PP, plombé par la corruption, pour faire une grande coalition PPSOE ( à l'allemande) appréciée par Bruxelles.
Le PSOE sera alors phagocyté à sa droite par C's et à sa gauche par Podemos...


Sinon, la répartition des groupes au sein du Congrès fait déjà l'objet d'une polémique : le Bureau de la Chambre, dominé par la droite, a décidé de faire une exception à la règle de la répartition par tranche : il expédie les députés PODEMOS aux derniers rangs, derrières les élus PSOE, PNV et DiL.
http://politica.elpais.com/politica/201 ... 71121.html

[MiniM]

Sinon, deux nouvelles options seraient sur la table.

Un gouvernement minoritaire PSOE (encore faut-il trouver les votes/les abstentions pour l'investiture)
Un gouvernement minoritaire PP/C (avec abstention du PSOE lors de l'investiture). C'est l'option voulue par Felipe Gonzalez, l'ex premier ministre PSOE.