Je relaie ici la lettre diffusée par le conseil communautaire de
Rambouillet Territoires, adoptée à l'unanimité de celui-ci, et signée par
Jean-Frédéric Poisson (PCD), député de la 10°circonscription des Yvelines, Président de Rambouillet Territoires, conseiller municipal de Rambouillet; et
Anne-Françoise Gaillot (DVD), Vice-Présidente de Rambouillet Territoires, maire de La Boissière-École. Elle est à destination de
Pierre Bédier (LR), Président du Conseil départemental des Yvelines.Rambouillet, le 3 février 2016,
Monsieur le Président,
Depuis de nombreuses années, les élus du Sud Yvelines réfléchissent au devenir de leur territoire, au niveau du SCOT comme à Rambouillet Territoires. Cette réflexion part de leurs actions sur le terrain et de l’écoute quotidienne de leurs habitants. Nos projets sont la retranscription de leurs souhaits, de leurs préoccupations, de leurs rêves.
Nous avons construit ensemble un projet qui répond à ces demandes : le maintien de leur cadre de vie, la recherche de solutions en matière de mobilité, la création d’une dynamique économique et d’une attractivité suffisantes pour attirer vers nous de jeunes ménages. Ce projet s’inscrit dans un équilibre qui jusqu’à présent a été largement soutenu par le conseil départemental.
Le conseil départemental a joué son rôle de proximité auprès des communes et de la communauté d’agglomération et nos concitoyens n’ignorent rien de cela, et vous en remercient.
Or la vision que vous nous proposez aujourd’hui du conseil départemental et de l’avenir de notre territoire est tout autre.
Sans concertation, vous nous incluez par le rapprochement avec les Hauts-de-Seine dans un ensemble de plus de trois millions d’habitants – pour la plupart urbains.
Comment envisagez-vous de faire que des personnes attachées à la préservation de leur territoire et à leur cadre de vie puissent se reconnaitre dans le grand ensemble que vous proposez ?
Les pensez-vous prêts à croire que leurs voix rurales puissent être entendues face aux trois millions de voix urbaines ?
Après les Assisses de la ruralité que vous venez de conduire, nous avons peine à croire que vous puissiez être sourd aux spécificités de nos territoires ruraux.
Il semble que pour permettre la pérennité du département des Yvelines, nous devenions un territoire rural important qui donne à l’ouest parisien la profondeur territoriale nécessaire à son développement et à son équilibre.
L’intention est-elle de nous constituer en réserve foncière pour des projets dont nous ignorons tout et qui ne pourront que dénaturer nos campagnes ?
Et à quel prix ? Est-ce à la ruralité de porter les logements que les Hauts-de-Seine ne peuvent réaliser ? Monsieur le Président, nous n’en avons ni les moyens ni la volonté ni le droit de par les documents d’urbanisme en vigueur.
La décision que vous vous apprêtez à prendre ne peut susciter en nous que crainte et désarroi.
Un message fort a pourtant secoué nos campagnes lors des élections de mars dernier et plus dernièrement encore aux régionales. Nous nous devons de tous l’entendre et le traiter.
Nos campagnes n’ont pas besoin d’un étage territorial supplémentaire à l’heure où elles acceptent tout juste les élargissements des périmètres des communautés d’Agglomération. Nos habitants vous parlent de proximité, vous leur répondez grand ensemble, concurrence au Grand Paris… Jusqu’où ira-t-on ?
Nous, élus ruraux, sommes là aussi pour traduire un certain désarroi de nos administrés. Sachez, Monsieur le Président, qu’aujourd’hui ce désarroi est grand.
Nous vous demandons de prendre le temps de la réflexion avant de vous lancer dans ce rapprochement avec les Haut- de-Seine. Nous souhaitons obtenir des gages que cette fusion ne soit pas la fin de nos campagnes. Nous souhaitons enfin que nos administrés soient associés à cette décision que vous portez de vos voeux et a minima qu’ils en soient informés en amont de la décision et non après qu’elle aura été prise.
Le Conseil communautaire ou des représentants seront heureux de vous rencontrer pour échanger avec vous directement sur tous ces sujets.
Recevez, Monsieur le Président, l’expression de nos respectueuses salutations.
Anne-Françoise GAILLOT, Jean-Frédéric POISSON
Rien de surprenant venant de ce territoire, même si il reste assez gonflé de dire que les Yvelines sont un département rural. Certes l'ouest et le sud de celui-ci le sont, mais il n'en est rien pour toute la partie collée aux Hauts-de-Seine, cet argument reste fallacieux.
Sinon, le Conseil départemental des Yvelines a voté le principe de la fusion avec les Hauts-de-Seine, sur les 42 votants, 39 ont voté POUR et 3 CONTRE. Les contre sont (sans aucune surprise) :
-Christine Boutin (PCD)
, conseillère départementale du canton de Rambouillet.-Philippe Brillault (CNIP)
, conseiller départemental du canton du Chesnay, maire du Chesnay.-Yves Vandewalle (LR)
, conseiller départemental du canton de Maurepas.http://www.philippebrillault.fr/index.p ... -yvelines/