Jean-Philippe a écrit:L'article de Dominique Reynié semble prémonitoire à plusieurs titres (le Sénat à gauche, l'état actuel de la droite).
Et aussi le post de Républicain ci-dessus.
J'ajouterais que l'UMP avait échoué dès la première année de son existence à atteindre son principal objectif, rassembler les principales familles de la droite dans un seul parti, comme le fait le PP en Espagne. Ce n'était pas un hasard si José Maria Aznar était il y a dix ans le principal invité étranger au congrès fondateur de l'UMP. Le parti d'Aznar rassemble toutes les tendances de la droite espagnole, du centre à l'extrême : démocrates-chrétiens, libéraux, conservateurs, post-franquistes. L'extrême droite en dehors du PP est totalement inexistante (0,2% grand maximum). Depuis 1996, le PP fait toujours plus de 37% des voix et, aux dernières législatives en novembre 2011, a rassemblé 44,63% des voix, son meilleur pourcentage. L'UMP n'a frôlé les 40% qu'au premier tour des législatives de 2007, et encore, avec une forte abstention (39%), qui a surtout touché le camp adverse...
Dès l'instant où en 2002 elle ne rassemblait ni l'UDF maintenue de Bayrou, ni le FN post scission mégrétiste, qui chacun avait une audience électorale non négligeable, l'UMP échouait dans sa tâche de rassemblement des droites. La victoire de Sarkozy en 2007 a donné l'illusion de ce rassemblement. Avec le recul, elle a été le début d'un processus qui a conduit à vider l'UMP d'une bonne partie des centristes démocrates-chrétiens et de la majorité des gaullistes. Pourquoi la Droite forte est le principal courant de l'UMP (27%), alors que le courant gaulliste dépasse à peine les 12% ? Pouquoi la plupart des élus qui quittent l'UMP en ce moment rallie l'UDI ? La raison est à chercher dans la façon dont Sarkozy a construit sa victoire en 2007, et qui l'a conduit à l'échec en 2012. Sa victoire et son échec sont liés, et mettaient une partie de l'UMP dans la position de filiale de fait du FN, vouée tôt ou tard à une alliance en bonne et due forme, ou à la fusion pure est simple. Le fait qu'un ancien du FN, Guillaume Peltier, soit l'une des figures de la Droite forte est-il un hasard ?
La crise à l'UMP a atteint de telles proportions que l'unité du parti sera difficile, voire impossible à reconstruire. On est au début d'une recomposition à droite, dont on ne connaît pas encore le réél bénéficiaire à long terme...