Régionales mode d'emploi

[cevenol30]

J'ai tenu des bureaux de vote de 2001 à 2008. Et été "délégué" aux régionales 98.
Sur cette dernière fonction, elle consiste simplement à faire la tournée des bureaux de vote (typiquement, sur une commune où il y en a en plusieurs lieux) pour voir si tout va bien. Ce qui avait plus d'utilité à l'époque où il n'y avait pas ou peu de téléphonie mobile. Je m'y étais collé parce que j'avais une carte de bus en illimité.
Pour tenir les bureaux, ça dépend de la taille de la commune mais il y en a (entre 10.000 et 100.000 habitants, pour situer) où le nombre d'assesseurs titulaires et suppléants correspond à peu près au nombre de candidats à mettre sur une liste municipale (et aussi à l'ordre de grandeur du nombre de militants dans les partis) donc bien sûr les candidats (hors tête de liste et quelques autres qui font la tournée des bureaux et serrages de mains) fournissent une bonne part des assesseurs. Parce qu'il n'y a pas plusieurs lots de militants ou proches assez motivés pour y passer la journée. Plus exactement, l'assesseur titulaire doit être là avant 8h pour l'ouverture et essayer de récupérer la clef du scrutin d'un des deux cadenas de l'urne (garantie contre certaines lubies des autres, du genre ouvrir l'urne pour réparer le compteur) et à la fermeture du bureau pour rouvrir l'urne; le suppléant est là pour le relayer une partie de la journée.
Pour les dépouillements, il est en effet bon de recruter des scrutateurs au fil de la journée; les électeurs qui passent à la fin ont plus de chance d'être disponibles après (voire d'être là exprès), il peut aussi y avoir des militants qui n'ont pas voulu/pu passer toute la journée mais qui se rendent disponibles au moins le soir (en faisant donc le sacrifice de la soirée télé, surtout pour les scrutins nationaux: les municipales et départementales, c'est moins immédiat). L'intérêt pour eux étant aussi de voir se dessiner en direct le résultat de leur quartier.
Le comptage des bulletins est un moment important, y compris pour les risques de fraude (bulletin dans la chaussette, bulletin déchiré à l'ouverture pour le faire déclarer nul,...), c'est le moment d'avoir l'oeil omniprésent et soupçonneux. C'est bien pour ça qu'il y a des assesseurs et scrutateurs de différents candidats: pour vérifier qu'on ne triche pas en leur défaveur (et dans la journée, pour se montrer). La procédure pour les bulletins blancs et nuls est bien plus longue (les 4 scrutateurs de la table, au minimum, doivent signer) que pour un bulletin exprimé: certains électeurs l'ignorent, d'autres le font exprès...
Dans les cantonales partielles, c'est plus dur d'avoir des scrutateurs mais en même temps, déjà, les électeurs, il faut les chercher (et on s'ennuie ferme, oui, alors qu'à d'autres scrutins inversement on ne touche pas terre), alors ça va plus vite au dépouillement.
Les scrutateurs signent les feuilles des enveloppes de centaines mais les assesseurs (et président) aussi, en fait il leur faut tout signer - le summum étant le bureau centralisateur (le 1 normalement) dont les assesseurs doivent aussi contresigner les résultats des autres bureaux au fur et à mesure qu'ils arrivent physiquement.

[Républicain67]

J'en profite pour demander aux contributeurs s'il y en a qui on déjà tenu des bureau de vote.

Personnellement jamais : je travaille souvent le dimanche. J'ai souvent participé aux dépouillements en revanche : j'adore l'ambiance au moment du comptage des bulletins.

Oui moi, aux présidentielles et législatives de 2012 comme assesseur. Par contre, j'ai été volontaire et non choisi sur la liste électorale. Lors du référendum alsacien et aux municipales de Strasbourg, je n'avais pas envie de le faire, vu que l'on s'ennuie ferme, lorsqu'il n'y a que peu de participation, et Strasbourg est malheureusement une ville peu participative. Aux cantonales, je n'était pas en Alsace, donc je n'ai pas le faire. Pour l'avouer, c'est aussi la seule fois de ma vie que je me suis abstenu lors d'une élection, n'ayant pas confiance en les procurations (respect de mon vote, et surtout les procurations m'énervent comme assesseur). Je suis de nouveau assesseur le 13 décembre de 8h à 12h30, le 6 je suis chez des amis en Allemagne et je ne rentrerait que tard (heureusement les bureaux ne ferment qu'à 20 h à Strasbourg). Ceci étant dit, je suis contre la fermeture des bureaux à 20h dans les grandes villes. Il n'y a jamais grand monde qui vote après 18h et ça retarde le dépouillement. En effet dans ma circonscription (la 3e du Bas-Rhin), seuls les bureaux des quartiers nord de Strasbourg (Robertsau, Cité de l'Ill, Wacken, Cronenbourg) votent encore après 18h, alors que les communes de banlieue (Schiltigheim, Bischheim, Hoenheim...) ne votent plus.

[cevenol30]

Personne, que je sache, n'est simplement "choisi sur la liste électorale", il faut forcément être volontaire (même si des malins peuvent "désigner volontaires" d'autres personnes, ce serait pour les "charrier" un peu, on est libre d'accepter). Etre assesseur sur 14h (de 8 à 22...) même avec relève du suppléant, c'est un travail, bénévole certes mais c'est du boulot.
Dans ma commune actuelle, si ce sont les adjoints ou le maire qui président les bureaux, ce sont les fonctionnaires municipaux qui tiennent concrètement les bureaux (et pas seulement la table où l'on distribue et compte les enveloppes, ce qui là me semble systématique) et des citoyens bénévoles et nombreux qui dépouillent le soir.

[Républicain67]

Vous devez alors habiter dans une petite commune, pour que ce soit le maire et ses adjoints qui président le bureau de vote.

[Relique]

Vous devez alors habiter dans une petite commune, pour que ce soit le maire et ses adjoints qui président le bureau de vote.

Ayant toujours voté dans une petite commune, avec un seul bureau de vote, il s'agissait toujours des membres du conseil municipal qui tenaient le bureau. A certaines occasions, des assesseurs complétaient, mais ils étaient rares (et parfois des conjoints des membres du conseil).

Pour le dépouillement, par contre, il était ouvert à tous les électeurs, et, à l'inverse, peu de membres du conseil dépouillaient. Ils participaient au comptage des bulletins, et certains (le maire et quelques adjoints) étaient chargés de signer les PV, il me semble.

Edit: il est vrai que plusieurs employés de mairie aidaient en faisant les décomptes des signatures d'électeurs, afin de voir s'il y avait égalité entre les signatures, les bulletins, et le nombre affiché par l'urne. Ces mêmes employés rédigeaient les PV.

[Tatu]

Les scrutateurs signent les feuilles des enveloppes de centaines mais les assesseurs (et président) aussi, en fait il leur faut tout signer - le summum étant le bureau centralisateur (le 1 normalement) dont les assesseurs doivent aussi contresigner les résultats des autres bureaux au fur et à mesure qu'ils arrivent physiquement.

Nan les enveloppes de centaine sont signées uniquement par les membre du bureau.
Les membre du Bureau Centralisateur signent les 2 PV centralisateurs, ainsi que les présidents.

Républicain67 : Ce sont les militants qui sont assesseurs, principalement.
Pour les procu, il faut que le mandataire aille vers l'employé de mairie pour qu'il lui remettre le CERFA 14952-01.
Le pire c'était les Européennes où les bureaux étaient ouvert jusqu’à 22H00. Depuis 2004 c'est 20H00.

Cevenol30 "(et pas seulement la table où l'on distribue et compte les enveloppes, ce qui là me semble systématique)" Vous avez cela chez vous !!!! Nous l’électeur se débrouille par lui même.

Républicain67 : Pas forcement, j'habite dans un arrondissement de Lyon et ce sont les élus qui sont pdt, en grande partie.

Ah la joie du décompte des émargements... Il faut recompter une seule fois. Si l'écart persiste le noter au PV.

Et bien changer de couleur de stylo bille entre les 2 tours...

[Républicain67]

J'avais une séance de formation pour les assesseurs avant-hier. D'après la responsable des élections de la ville de Strasbourg, il peut arriver (et ça semble plutôt fréquent), que suite à un manque de scrutateurs, que ce soit les membres (ou des membres) du bureau de vote qui doivent faire le dépouillement.

[ploumploum]

J'avais une séance de formation pour les assesseurs avant-hier. D'après la responsable des élections de la ville de Strasbourg, il peut arriver (et ça semble plutôt fréquent), que suite à un manque de scrutateurs, que ce soit les membres (ou des membres) du bureau de vote qui doivent faire le dépouillement.

Oui, ils sont un peu obligés dans ce cas de dépouiller, sinon pas de proclamation des résultats ;-)
Et solliciter d'autres scrutateurs d'autres bureaux plus ou moins éloignés peut s'avérer long.

Je me souviens qu'aux cantonales 2011 où j'avais assisté au dépouillement (canton de Drancy-Sud), on m'avait demandé si je voulais dépouiller (il y avait quasiment personne). J'ai dû refuser car je n'était pas électeur (je faisais mes 18 ans le jour même du scrutin...). Résultat : cela a fini par rallonger le processus de dépouillement car seule une équipe de scrutateurs avait été constituée.

[Tatu]

Ploumploum : En effet il faut avoir 18 ans révolus...


Je reviens de la soirée d'information des pdts et assesseurs de mon arr. (Lyon 6). Rien de spécial par rapport aux Européennes sauf pour la liste 100 % Citoyens où le candidat a livré 10 000 bulletins de vote sur 31 000 inscrits environ ; ils seront dispatchés à la proportionnels dans bureaux.

Pour les bulletins blancs, il faut qu'ils soient.... blancs :) Si non nuls. Une enveloppe vide est considérée comme vote blanc.

Pour les cartes NPAI, bien dire à l'électeur qui'il faut qu'il aille s’inscrire sur les listes électorales avant le 31/12, si non radiation.

[Fantasio]

Ploumploum : En effet il faut avoir 18 ans révolus...

(...)

Oui, ils sont un peu obligés dans ce cas de dépouiller, sinon pas de proclamation des résultats ;-)
Et solliciter d'autres scrutateurs d'autres bureaux plus ou moins éloignés peut s'avérer long.

Je me souviens qu'aux cantonales 2011 où j'avais assisté au dépouillement (canton de Drancy-Sud), on m'avait demandé si je voulais dépouiller (il y avait quasiment personne). J'ai dû refuser car je n'était pas électeur (je faisais mes 18 ans le jour même du scrutin...). Résultat : cela a fini par rallonger le processus de dépouillement car seule une équipe de scrutateurs avait été constituée.

Tous les présidents de bureaux ne font pas la fine bouche pour recruter de bonnes volontés : je me souviens en effet que, venant assister au dépouillement à l'occasion d'élections législatives qui eurent lieu pendant les études que j'accomplissais hors de mon département d'origine et de vote, un président de bureau m'a recruté pour dépouiller, bien que je l'aie préalablement averti que je n'étais pas électeur dans la commune! Personne n'y a rien vu à redire, même si cela aurait théoriquement pu affecter la régularité des opérations de dépouillement, comme je l'ai appris plus tard.