de vudeloin » Ven 28 Jan 2011 18:27
Sur la présence du FN en 1998, après consultation des archives, quelques indications de plus.
Voici le détail, par région, des candidats de second tour du parti lepéniste.
Nord Pas de Calais : 14 ( Nord 11, Pas de Calais 3 )
Picardie 21 ( Aisne 4, Oise 16, Somme 1 )
Haute Normandie 8 ( Eure 6, Seine Maritime 2 )
Champagne Ardennes 18 ( Ardennes 3, Aube 8, Marne 2, Haute Marne 5 )
Lorraine 11 ( Meurthe et Moselle 2, Meuse 2, Moselle 6, Vosges 1 )
Alsace 10 ( Bas Rhin 9, Haut Rhin 1 )
Franche Comté 12 ( Doubs 4, Jura 1, Haute Saône 3, Territoire de Belfort 4 )
Bourgogne 8 ( Côte d’Or 3, Nièvre 1, Yonne 4 )
Rhône Alpes 36 ( Ain 2, Ardèche 1, Drôme 5, Isère 6, Loire 7, Rhône 12, Haute Savoie 3 )
Provence Alpes Côte d’Azur 73 ( Alpes de Haute Provence 2, Alpes Maritimes 19, Bouches du Rhône 25, Var 20, Vaucluse 7 )
Corse 0
Languedoc Roussillon 28 ( Gard 13, Hérault 8, Pyrénées Orientales 7 )
Midi Pyrénées 4 ( Tarn 2, Tarn et Garonne 2 )
Aquitaine 6 ( Dordogne 2, Gironde 1, Lot et Garonne 3
Auvergne 0
Limousin 1 ( Haute Vienne 1 )
Poitou Charentes 0
Pays de Loire 0
Bretagne 0
Basse Normandie 0
Centre Val de Loire 9 ( Eure et Loir 5, Loir et Cher 1, Loiret 3 )
Ile de France 52 ( Seine et Marne 12, Yvelines 5, Essonne 9, Hauts de Seine 2, Seine Saint Denis 11, Val de Marne 4, Val d’Oise 9 )
Ce sont donc au total 301 candidats que le FN a pu maintenir au second tour des cantonales de 1998, c'est-à-dire 20 de plus qu’en 2004, sur la même série que nous avons déjà étudiée.
Les observations déjà produites sur la première analyse se confirment avec la même présence frontiste dans la grande moitié Nord Est du pays, selon la fameuse ligne entre Caen et Perpignan.
Notons cependant quelques aspects clés.
On constate, de 1998 à 2004, un regain de la présence FN en Nord Pas de Calais ( mais avec un transfert entre le 59 et le 62 ), en Picardie ( avec une poussée relative sur l’Aisne et la Somme ), en Lorraine et surtout dans le centre où le parti passe de 9 à 24 candidats, la percée affectant singulièrement le Loiret et l’Eure et Loir ( 8 de plus dans le premier cas et 3 de plus dans le second en 2004 ).
Poussée également en Franche Comté avec 5 candidats de plus, traduisant sans doute le recul de la droite classique dans ces départements d’origine plutôt conservateurs.
Dans les trois grandes régions du pays que sont l’Ile de France, Rhône Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur, évolutions sensibles.
En 1998, ces trois régions comptabilisaient 161 des 301 candidats FN du second tour des cantonales, soit 53,5 %.
En 2004, elles n’en accueillent plus que 108 sur 281, soit 38,4 %.
Si la chute n’a pas vraiment affecté Rhône Alpes ( moins 7 ) et PACA ( moins 8 ), elle a surtout concerné la Région Ile de France, où 38 candidats FN ont disparu en six ans.
Et le phénomène affecte la Seine Saint Denis ( passée de 11 à 1 candidat ), l’Essonne ( de 9 à aucun ) et le Val d’Oise ( de 9 à 2 ).
Cet effondrement de la présence FN au second tour en Ile de France montre que la gauche semble avoir repris suffisamment pied dans l’opinion francilienne pour dépasser les situations créées au cœur des années 80 et 90.
Mais cette situation peut trouver d’autres sources : situation organisationnelle de la droite parlementaire, niveau de vie et situation sociale de la population francilienne, même si l’on observe que le FN disparaît singulièrement de quartiers aisés comme de quartiers d’habitat populaire et notamment de locatif social.
Exemple : le candidat FN fait 1 424 voix à la Courneuve en 1998, mais son successeur se contente de 1 112 voix en 2004.
Dans la même ville canton, le candidat de droite Kamel Hamza ( dont nous avons déjà parlé par ailleurs ) fait 897 voix là où son prédécesseur en faisait 942.
Aux municipales de 2008, Kamel Hamza, sans liste FN, fera 1 202 voix…
Question : que sont devenus les électeurs FN ?
Des abstentionnistes ? Ont-ils quitté les lieux ? Sont ils retournés à d’autres choix politiques plus surprenants ?
Ce qui est vrai, c’est qu’ils ont quasiment disparu du paysage politique francilien et que leur influence s’y réduit donc comme peau de chagrin.
Enfin, en 1998, le FN avait maintenu des candidats dans 55 départements métropolitains.
En 2004, c’était le cas dans 53 départements.
Apparaissent sur la liste l’Ariège ( par repêchage sur le canton de Lavelanet ), la Haute Loire et le Cher tandis que disparaissent la Gironde, la Dordogne, la Côte d’Or, la Nièvre et l’Essonne.
Nous verrons ce qu’il en sera en 2011, en fonction des candidatures présentées et des résultats obtenus.