de Herimene » Ven 28 Aoû 2015 18:47
Personnellement, je trouve aussi que l'argumentation des ex-EELV est plutôt bancale. Et pourtant je pense comme eux que l'alliance entre le Front de Gauche et EELV est très imparfaite tant il y a d'énormes différences programmatiques entre EELV et la plupart des composantes du Front de Gauche (cela atteignant son paroxysme entre EELV et le PCF, qui ont selon moi très peu en commun, même si le PCF parti longtemps ultra-productiviste a cherché à modérer un peu son discours en la matière).
De Rugy cite aussi à juste titre la philosophie totalement différente d'EELV et du Front de Gauche (particulièrement le PG mais aussi le PCF) dans leur manière d'aborder les compétences des collectivités locales et particulièrement des régions. Pour des Municipales, cela ne pose peut être pas énormément problème. Mais pour des Régionales, comment peut-on défendre un projet commun entre un mouvement jacobin et ultra-centralisateur et un autre fervent partisan de la décentralisation et de régions fortes, cohérentes et dotées de réelles compétences ?
Aussi, je comprends tout à fait que des militants et des cadres écologistes n'acceptent pas le rapprochement opéré par la direction du mouvement avec le Front de Gauche.
Seulement, si De Rugy et Placé étaient réellement sincères et n'étaient pas opportunistes, ils quitteraient certes EELV pour entamer une nouvelle démarche politique, mais ils ne se rapprocheraient pas du PS et du gouvernement. Car le PS a rarement été aussi peu axé sur les sujets écologiques depuis 30 ans. Et ce n'est pas la publicité que le gouvernement fait à la COP21 (à des fins n'en doutons pas essentiellement de pur marketing politique) qui va changer cela. Ségolène Royal a un bilan certes pas déshonorant en tant que ministre de l'écologie mais elle est la seule au gouvernement à défendre un peu les dossiers écologiques. On l'a vu sur pas mal de dossiers (Sivens, Notre-Dame-des-Landes, les autoroutes du Marais poitevin et du Grand contournement de Strasbourg, et même Roland Garros), Manuel Valls ne se soucie pas du tout des questions écologiques et est plutôt dans la veine des aménageurs des années 60-70 : pour lui, quasiment tout aménagement est bon à prendre et peu importe ses conséquences écologiques.
Si j'ai écrit ce message, c'est car je peux comprendre que des écologistes n'acceptent pas que leur parti se rapproche fortement du Front de Gauche, mais je trouve tout aussi incohérent, voire davantage, de le faire pour se rapprocher du PS et du gouvernement, pour qui l'écologie est aujourd'hui loin d'être une question essentielle, à part quand il s'agit de s'attirer les projecteurs sur soi (cf la publicité faite autour de la COP21).