La vie politique en Grèce

[Corondar]

Malgré les affichages et les déclaration médiatiques, je pense que l'eurogroup et l'Allemagne continue de craindre un effet domino ou au moins de très grosses turbulences en cas de sortie sèche de la zone euro.

Ah ça je vous confirme, cette sortie sèche ils la craignent. De ce côté là y a pas eu de gros changements en 5 ans. Le gros changement des derniers jours, c'est qu'ils l'envisagent comme une option désormais. Et soyons honnêtes, c'est loin d'être la plus mauvaise pour l'eurogroupe.
Tsipras a d'ailleurs sous-estimé un autre élément : il offre à l'Allemagne la possibilité d'envoyer un avertissement sans frais à tous les autres membres de la zone euro.

[Draume]

L'arrogance de certains face au vote d'un peuple me fait penser à Brecht :
"Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple."

Match
Défaite de Merkel, Schauble, C Lagarde , Juncker, Tusk, Dijsselbloem ... donc d'une conception de plus en plus rejeté de l'UE (voir sondages récents)
Victoire de Tsipras et Draghi (à vérifier)
Hollande, non noté, car confiné sur le banc de touche

[Relique]

Malgré les affichages et les déclaration médiatiques, je pense que l'eurogroup et l'Allemagne continue de craindre un effet domino ou au moins de très grosses turbulences en cas de sortie sèche de la zone euro.

Ah ça je vous confirme, cette sortie sèche ils la craignent. De ce côté là y a pas eu de gros changements en 5 ans. Le gros changement des derniers jours, c'est qu'ils l'envisagent comme une option désormais. Et soyons honnêtes, c'est loin d'être la plus mauvaise pour l'eurogroupe.
Tsipras a d'ailleurs sous-estimé un autre élément : il offre à l'Allemagne la possibilité d'envoyer un avertissement sans frais à tous les autres membres de la zone euro.

La sortie sèche reste une mauvaise solution. Par contre, la transformation de l'euro en deux monnaies, ou en plus si nécessaire, avec la France qui soit le gros pays de " l'euro-sud" permettrait aux pays comme la France, la Grêce, l'Espagne et l'Italie de retrouver des marges de manoeuvre à l'international et pour le tourisme...

[ligerien]

Solution qui n'aura pas les faveurs de l'Allemagne qui perdrait un avantage compétitif avec une monnaie se renchérissant aux yeux de ses principaux clients.
A propos du beurre et l'argent du beurre. D'un côté les grec veulent de l'Euro "fort" pour financer leurs déficits (désormais plus celui du commerce que celui du budget de l'état), mais de l'autre, l'Allemagne veut sa politique budgétaire en gardant cet euro "faible" qui lui permet d'exporter.

J'espère qu'ils se rendent compte que chacun sert de contrepoids à l'autre...

[ploumploum]

Je me demande à quoi finalement sert ce référendum.
Hormis, avec le non, renforcer la haine des créanciers dont je fais partie car français.
Comme le souligne Corondar, la question était en plus tordue...
Enfin, ce référendum aura coûté 110 millions qui s'ajoute à la dette grecque plus la gratuité des transports en commun pendant une semaine (on y retrouve toute l'utopie de l'extrême gauche à vouloir tout rendre gratuit).

http://www.slate.fr/story/103723/referendum-grece

[...]
Plus sérieusement, j'espère que nos voisins allemands, pays de l'est et du sud-ouest (Espagne-Portugal) taperont du point sur la table. Je n'attends plus rien de nos dirigeants français qui sont dans une mollesse extrême à l'égard de ce pays où règne la fraude.

Un petit exemple non exhaustif: http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

Waouh, message collector !

Je suis d'accord avec ce qu'ont dit Sammy et Zanas.
Le référendum va renforcer la haine de certains créanciers. Peut-être vous mais pas moi.
Moi j'ai plutôt la haine quand je lis ce type d'analyses qui indique que chaque français posséderait une partie de la dette grecque, tout en omettant que la France se tape 2000 milliards de dette publique dont les intérêts représentent plus de 40 milliards par an
Autrement dit :
- on a prêté en une fois l'équivalent de 2 % du PIB français à la Grèce
- on se fait tondre chaque année l'équivalent de 2 % du PIB pour payer les intérêts de la dette publique française. Mais là , il n'y a pas de réaction du français moyen.


Sur le coût du référendum, si ce sont les "experts" allemands qui le disent, alors buvons leurs paroles.
La Grèce aurait-elle un Bygmalion local ?


Vous voulez une Europe plus allemande ? Espérez une guerre entre peuples ? Oui, c'est un scandale que le pauvre peuple grec ose se rebeller parce qu'il ne veut pas avoir les mêmes remèdes utilisés pour fabriquer le "miracle allemand".


Sur l'Espagne et le Portugal : je suis d'accord avec vous. J'espère que peuples de ces 2 pays vont enfin se réveiller.
Ah, ce n'est pas le sens de votre phrase, désolé...

J'avais oublié que l'austérité en Espagne est un succès :
- le pays est toujours en déficit
- la dette publique est à 100 % du PIB
- le chômage dépasse encore les 20 %
- la croissance repart lentement ( est-ce dû au fait que l'on remonte une fois que l'on touche le fond ?)
- la pauvreté continue de progresser
- le PP et le PSOE se sont pris une tôle aux dernières élections et ils ont des concurrents sérieux : PODEMOS et Ciudadanos (ah non, on me dit dans l'oreillette que le PP, empêtré dans les affaires, a "résisté")

Quant au Portugal, la dette publique a grimpé de 34 pts du PIB de 2010 à 2014 mais la Troika considère le pays comme bon élève car Passos Coelho s'est fait élire par défaut avec un programme d’austérité plus violent et plus important que ce que la Troika avait prévu

[ploumploum]

Résultats du référendum

Inscrits : 9 858 508
Votants : 6.161.140 / 62,50 %
Nuls : 310 812. Ils représentent 5,04 % des votants.
Blancs : 46 341
Exprimés : 5 803 987


NON : 3 558 450 / 61,31 % (36,1 % des inscrits)
OUI : 2 245 537 / 38,69 % (22,78 % des inscrits)


Le NON l'emporte avec une marge de 1 312 913 voix sur le OUI. Il est majoritaire dans toutes les régions avec des scores allant de 57,34 % (Péloponnèse) à 69,87 % (Crète)

Le taux de participation s'élève finalement à 62,50 %, c'est moins que le taux estimé au départ (65 %) et c'est 1,4 pt de moins que le taux observé en janvier 2015.

A titre indicatif :
- les pro-référendum (au Parlement) avaient obtenu 2 927 917 voix. Si on y ajoute les voix KKE (qui a voté contre la tenue du scrutin mais dont l'électorat était pro-NON), on a 3 266 055 voix.
Le NON a donc largement dépassé son électorat "naturel"

- les anti-référendum et pro-OUI (ND, PASOK, To Potami) avaient obtenu 2 382 213 voix. On pourrait ajouter les 150 000 voix de KIDISO, le parti de Papandréou. Mais avec ou sans, le Oui rassemble moins que son "électorat naturel"

[Corondar]

L'arrogance de certains face au vote d'un peuple me fait penser à Brecht :
"Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple."

Match
Défaite de Merkel, Schauble, C Lagarde , Juncker, Tusk, Dijsselbloem ... donc d'une conception de plus en plus rejeté de l'UE (voir sondages récents)
Victoire de Tsipras et Draghi (à vérifier)
Hollande, non noté, car confiné sur le banc de touche

Oulà, il me parait très tôt pour décerner les lauriers aux vainqueurs et les bonnets d'ânes aux perdants !
Personnellement je avais attendre de voir comment évolue la situation dans les jours à venir. Si, comme je le crois, la Grèce va être poussée vers la sortie par l'Eurogroupe, Tsipras aura perdu son coup de poker (le bluff ça marche pas toujours).
Je suis d'accord pour Hollande (il est une fois de plus transparent), et pour les institutions de la Troïka (tout cela confirme pour ceux qui en doutaient encore que les institutions européennes et le FMI ont très mal géré le dossier grec).
Pour Merkel par contre je ne suis pas d'accord : au niveau intérieur, sa majorité (y compris la partie SPD) s'est ressoudée comme jamais autour de la chancelière de fer, garante de l'orthodoxie budgétaire. D'ailleurs, Tsipras lui a enlevé une belle épine du pied : avant le référendum grec, les membres CDU du Bundestag râlaient beaucoup contre l'accord qui commençait à émerger avec les Grecs (trop laxiste à leurs yeux, et puis, ils en ont marre de financer les taux d'intérêt bas de toute la zone euro à eux seuls). Et Merkel craignait beaucoup de voir le traité adopté sans une majorité d'élus CDU. Avec le référendum non seulement l'accord de la semaine dernière ne passera pas devant le Bundestag, et en plus sa majorité fait bloc derrière elle pour demander moins de concession aux Grecs et plus de fermeté. Si on ajoute le fait qu'elle a clairement confirmé son leadership sur l'Eurogroupe (l'alignement de Hollande était éclairant à ce sujet), personnellement je la mets sans hésiter dans les gagnants.
Dans les perdants, je mets également le peuple grec, mais eux ça fait déjà plusieurs décennies qu'ils sont le dindon de la farce, depuis l'escroquerie qu'a constitué leur dossier d'adhésion à l'Euro. Et depuis 5 ans, c'est de pire en pire pour eux : maintenant ils sont devenus le jouet d'institutions européennes déboussolées et d'hommes politiques grecs tous plus faibles les uns que les autres.

[Draume]

Merkel rêve d'entrer dans l'histoire, au moins allemande après Adenauer (le reconstructeur d'une Allemagne pacifique) et Kohl (l'homme de la réunification).
Va t elle être cataloguée comme celle qui n'a pu évité de "détricoter" l'Europe ?

[alamo]

Le Ministre des Finances grec Yanis Varoufakis a annoncé sa démission.

"Peu de temps après l'annonce des résultats du référendum, on m'a informé d'une certaine préférence de certains membres de l'Eurogroupe, et de partenaires associés, (...) pour mon absence des réunions, une idée que le Premier ministre (Alexis Tsipras) a jugé potentiellement utile à l'obtention d'un accord. Pour cette raison je quitte le ministère des Finances aujourd'hui", a-t-il expliqué sur son blog.

Prenant acte que la cristallisation de la haine des Eurocrates sur sa personne peut être un obstacle à l'obtention d'un accord, il se retire.

"La grande légitimité apportée à notre gouvernement" doit être "investie immédiatement dans un OUI à une solution adéquate", [i]a-t-il ajouté, appelant à un accord comprenant "une restructuration de la dette, moins d'austérité, une redistribution en faveur des plus démunis, et de vraies réformes".[/i]

pas d'aigreur ni de rancoeur en apparence, même si c'est Tsipras qui a suggéré de changer d'interlocuteur dans les négociations, tant le style de son Ministre était devenu un point de crispation pour A. Merkel et autres.

Mettre de côté son ego (portant visiblement assez fort) et lâcher son portefeuille ministériel pour favoriser ce qu'il estime être bon pour son pays, c'est une belle leçon de comportement politique pour beaucoup.
Surtout en partant sur une victoire (celle du Non au référendum qu'il a défendu)

"Le dégoût que j'inspire aux créanciers restera ma fierté"
ça, c'est presque mot pour mot une phrase de Roosevelt parlant des grands capitalistes de son époque. La référence est forte, une façon de signifier aux Schaüble, Shultz ou Moscovici que face à l'histoire ils ne jouent pas dans la même cour. c'est quand même plus élégant que de scotcher son chewing gum sur la tête d'un nain (ce qui n'est pas bien, je le précise pour les sourcilleux du politiquement correct), même si de sa part ça doit s'y apparenter un peu

Personne ne sait comment va évoluer la situation à court terme, mais le geste ne manque pas de panache

Je me demande à quoi finalement sert ce référendum.
Hormis, avec le non, renforcer la haine des créanciers dont je fais partie car français.

Ouah !
je ne pensais pas que ce forum était fréquenté par des magnats de la banque et ses actionnaires du CAC 40, c'est vachement sélect !
enfin je suppose que c'est ça, parce que se croire "créancier" de la Grèce si on n'a qu'un salaire de pékin moyen, c'est particulièrement présomptueux.

maintenant à la relecture du message, en voyant la référence à Slate, je trouve des excuses à notre camarade.
moi aussi, ce matin, j'ai pu lire les élucubrations haineuses de JM Colombani, qui a pris une fausse retraite sur Internet après des années dans la presse en gilet rayé, complaisamment relayées par la presse gratuite (ça s'appelle comme ça) de l'oligarque Bolloré (bien fait pour moi, je n'ai qu'à pas prendre le métro)

et il est vrai que si on n'a pas un sérieux blindage d'esprit critique et de réflexion personnelle, le matraquage quotidien tous azimuts de propagande de ce type peut faire péter un câble...

nous pardonnerons donc, ce qui fera plaisir à François (le Pape, pas le livreur de pizzas)

[manudu83]

Pour le moment les gouvernements belges, italiens et espagnol ont pris position pour une reprise des négociations, les néerlandais, autrichien et allemand restant sur une position intransigeante.

Je ne crois toujours pas à la sortie de la grèce de l'eurogroupe qui créerait un précédent, si économiquement l'Allemagne a raison le cout du grexit est absorbable, le cout politique pourrait lui être énorme, et entrainer rapidement un éclatement de la zone euro.