Charles Pasqua est décédé.

[paulhistoire]

L'ancien ministre, président du conseil général, sénateur et ministre de l'Intérieur Charles Pasqua est décédé d'un arrêt cardiaque âgé de 88 ans.
http://www.lepoint.fr/politique/charles ... 932_20.php


Paix à son âme.

[Corondar]

Assurément un personnage truculent et haut en couleur. On rappellera qu'il entra dans la résistance à l'âge de 15 ans. Il a marqué indéniablement le ministère de l'intérieur. Il a aussi marqué les chroniques judiciaires.
Je confesse que je trouvais le personnage intéressant, voire assez fascinant.

[LeysinNight]

qu'on aime ou pas Charles Pasqua, il faut constater qu'il a laisser une empreinte indélébile dans e la vie politique française des années 1980 et 1990. Bras droit de Jacques Chirac, ministre de l'Intérieur, le non au référendum de 1992... il a fait un beaux parcours le représentant de Paul Ricard.

Résistant à 15 ans, cofondateur du SAC, député puis sénateur du 92 et enfin Président du Conseil général des Hauts-de-Seine.

Et il a failli être maire de Neully en 1983 mais un certain Nicolas S. lui prendra la place.

[Eco92]

Que le personnage soit intriguant et romanesque est une chose, comme le fait qu'il est été résistant.

Mais sur le bilan global je vois bien plus les bastonnades du SAC, la mort de Malik Oussekine, la corruption, les déclarations sur les charters...

C'est un personnage important de l'histoire politique, dans ce qu'elle a de repoussant.

Je ne danse jamais sur le cadavre des morts, ni ne m'en réjouis, mais je ne pleurerai certainement pas cet homme.

Pour dire les choses simplement : Eva Joly l'avait qualifié de "criminel" sur un plateau TV, été poursuivi pour diffamation et avait gagné.

[Corondar]

(...) la mort de Malik Oussekine(...)

Au moins vous êtes en osmose avec Emanuelle Cosse sur ce sujet. Je suis prêt à parier que lorsque Bernard Cazeneuve décèdera (le plus tard possible, je lui souhaite) personne ou presque ne rappellera la mort de Rémi Fraisse pour teinter artificiellement de sang les mains d'un ancien ministre de l'intérieur (en tout cas, d'ors et déjà, Cazeneuve a nettement moins été accusé de cela que ne le fut Pasqua après la mort de Malik Oussekine). Tout comme personne, ou presque, à la mort de Mitterrand n'a rappelé que celui-ci fut ministre de l'intérieur à l'époque de la torture pendant la guerre d'Algérie (il faut dire aussi qu'il y avait déjà tellement d'autres casseroles à rappeler à son propos, il était difficile d'être exhaustif). Mais j'oubliais, Mitterrand et Cazeneuve ont le bon goût d'être de gauche, là où Pasqua signe son forfait d'être de droite...

[Eco92]

Pasqua a un acte autrement plus actif dans les répressions et Cazeneuve est à jamais entaché, par sa réaction dégueulasse, de la mort de Rémi Fraisse. Mais il n'a pas le même passif global (je cherche le SAC, les condamnations, l'Angolagate...) et n'est pas mort à ce jour.

Quand Mitterrand est mort j'avais 6 ans vous me pardonnerez de ne pas avoir réagi. Pasqua, lui, adorait Mitterrand, c'est cohérent.

[Corondar]

Pasqua a un acte autrement plus actif dans les répressions et Cazeneuve est à jamais entaché, par sa réaction dégueulasse, de la mort de Rémi Fraisse. Mais il n'a pas le même passif global (je cherche le SAC, les condamnations, l'Angolagate...) et n'est pas mort à ce jour.

Quand Mitterrand est mort j'avais 6 ans vous me pardonnerez de ne pas avoir réagi. Pasqua, lui, adorait Mitterrand, c'est cohérent.

Plus actif ? Vous évaluez ça comment ? Des infos à nous présenter sur les morts de Malik Oussékine ou de Rémi Fraisse ? A ce que je sache, ni Pasqua ni Cazeneuve n'ont donné l'ordre d'abattre des manifestants. En ce qui me concerne, lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre il y a toujours un risque de dérapage, d'un côté comme de l'autre.
Allez accuser de meurtre le ministre de l'intérieur dans les deux cas me parait ubuesque personnellement. Quant au passif judiciaire de Pasqua, je l'ai moi même rappelé, et je n'ai aucun problème à ce qu'il soit évoqué. Mais je maintiens, lui imputer la mort de Malik Oussékine me parait au mieux hors-sujet, au pire calomnieux (ce n'est que mon avis).
Quant à la différence de traitement évident entre un homme de gauche et un homme de droite sur le sujet, ou bien encore ma digression sur Mitterrand, tout cela était d'ordre général. Je ne vous visais pas spécifiquement. Même si vous vous faites l"écho dans vos propos de cette différence de traitement entre un homme de droite et un homme de gauche : le rôle de Pasqua dans la mort d'un manifestant serait plus "actif" que celui de Cazeneuve dans celle de Rémi Fraisse selon vous (et vous n'êtes pas le seul à avoir cette vision orientée de la chose). Et honnêtement, à part leur différence de bord politique, je ne vois pas de différence dans les deux cas : on appelle ça une bavure. Et personnellement, dans ce genre de cas je l'impute plus aux hommes de terrain qu'au ministre présent à des dizaines ou des centaines de kilomètres au moment des faits.

[Eco92]

Quand je dis actif j'entends évidemment dans les déclaration préalable, dans l'attisement de la haine et dans le racisme revendiqué de certaines déclaration, pas qu'il a tenu la batte/fusil etc. Le minima dans ce genre de drame me semble en effet de faire acte d'excuse de l'état et de reconnaître la bavure, ce que ni Pasqua ni Cazeneuve n'ont fait.

Mais pour Pasque, contrairement à Cazeneuve, je pense aussi à son passé de violence pour le coup au premier rang dans le SAC, et de ses dix affaires judiciaires, de ses deux condamnations etc.

[ploumploum]

Résistant à 15 ans, cofondateur du SAC, député puis sénateur du 92 et enfin Président du Conseil général des Hauts-de-Seine.

Et il a failli être maire de Neuilly en 1983 mais un certain Nicolas S. lui prendra la place.

Notons que les deux premiers mandats électoraux de Pasqua se sont achevés par une défaite.

Elu député de l'ancienne 4ème circonscription des Hauts-de-Seine en 1968 en battant le sortant communiste Parfait Jans (qui était également maire de Levallois) de 1670 voix (24 653 contre 22 983), il sera nettement battu en 1973 par M.Jans (24 838 voix pour le communiste contre 21 098 pour Pasqua)

En 1970, Pasqua sa fait élire conseiller général (ancien canton de Levallois-Perret-Sud) en battant le sortant communiste.
Mais il est battu en 1976 par...Parfait Jans. Cette défaite met fin à la présidence de Pasqua à la tête du CG (présidence qu'il occupait depuis 1973)


On connait la suite:
- sénateur (des Hauts-de-Seine) de 1977 à 1986 (président du groupe RPR de 1981 à 1986)
- conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine de 1983 à 2001.
- ministre de l'Intérieur (1986-1988)
- De nouveau conseiller général en 1988 (il succède à N.Sarkozy sur Neuilly-Nord), il retrouve par la même occasion la présidence du CG
- sénateur de 1988 à 1993 (président du groupe RPR sur la période. Il brigua le Plateau en 1992, mais fut battu de 23 voix au 1er tour par René Monory). Durant ce quinquennat sénatorial, il s'opposa à Maastricht.
- ministre de l'Intérieur de 1993 à 1995
- sénateur de 1995 à 1999.

- élu député européen en 1999 avec sa liste RPF. Il devança la liste RPR menée par N.Sarkozy. Il présida d'ailleurs le groupe "Union pour l'Europe des nations" qui regroupait à l'époque les élus du RPF, du Fianna Fail (Irlande), du CDS-PP (Portugal), ou encore les élus du Parti Populaire Danois...

- il retrouve le Sénat en 2004 en menant une liste DVD (10,73 % / un élu). Il quitte définitivement la vie politique active en 2011.

[alamo]

J'étais dans les manifs en 1986 (Devaquet si tu savais, etc, etc); c'était assez snob d'ailleurs quand on était à Dauphine.

Lors de la mort de Malik Oussekine, le Ministre de l'Intérieur s'appelait Pasqua, le Président de la République s'appelait Mitterrand; je n'ai jamais fait la distinction en matière de responsabilité. La façon dont Mitterrand s'affichait "en phase" avec les étudiants m'a toujours débecté, comme l'infiltration des manifs par de mini apparatchiks du PS devenus grands depuis (ah, Isabelle Thomas et sa robe du soir dans Paris Match...) pour que surtout aucun slogan ne soit hostile à "Tonton" comme ils osaient l'appeler.

Rappelons au passage que les deux flics auteurs de la "bavure" ont été identifiés (ils s'appelaient Schmitt et Garcia) et sanctionnés.
Pasqua ministre n'avait pas donné ordre à la police de tabasser à mort des étudiants, ce n'est pas Papon pendant la Guerre d'Algérie

Pour le SAC, police parallèle (des barbouzes à l’ancienne, quoi) créé par Debizet et Foccart, c’est semble-t-il Pasqua qui en a fait une officine de liquidation de l’OAS après l’attentat du Petit Clamart contre De Gaulle (le plus abouti des seize projets d’assassinat de De Gaulle par la CIA…). Disons que c’est une époque…
C’est ensuite devenu un joyeux mélange de barbouzes et de malfrats (braqueurs, maquereaux…) assurant les coups tordus pour le compte du parti gaulliste (assassinat de colleur d’affiche, etc…), mais Pasqua était passé à la politique au niveau au-dessus.
Malgré toutes les magouilles dans lesquelles il a trempé, ce n’était pas un homme d’argent , obsédé uniquement par le pouvoir (sur le modèle de Garraud et Juillet). Le pouvoir pour le pouvoir, quitte à s’entourer de ripoux dont il pouvait obtenir n’importe quoi vu tout ce qu’il savait sur eux (les Balkany, Schuller et même un petit à grandes oreilles qui finit par le trahir pour lui piquer la Mairie de Neuilly)

Il avait beaucoup de casseroles (et j'en connais qui n'ont pas forcément été divulguées dans la presse, l'immobilier est un univers impitoyaaaable...), mais on peut dire que c’est un personnage historique. Par rapport à des Sarkozy, Hollande, Estrosi ou Moscovici, y a pas photo comme on dit.
Il a utilisé l'argent du CG 92 pour mener une politique de logement social et de la Ville sans égale, même dans le Val-de-Marne qui lui disputait la palme en la matière, s'entendait avec tous les Maires de son département ou presque, avait connu le maire PCF de Colombes J. Frelaut dans la Résistance... Personnage complexe même si pas forcément sympathique...

Et allez, un scoop amusant : lui qui incarne à tout jamais le Ministre de l’Intérieur, le flic en chef, aura rêvé toute sa vie de devenir Ministre de l’Education Nationale. Le rêve de revanche du type sans diplôme…

Inutile aujourd’hui de chier sur sa tombe en évoquant M. Oussekine, quand on n’a même pas connu l’époque…