Corondar a écrit:Attention, je ne nie pas que la dette souveraine est devenue un businness, et que de nombreux créanciers se sont engouffrés dans la brèche d'un système juteux, et que ce système porte bien une lourde responsabilité dans le sort actuel de la Grèce.
Mais le problème d'origine est bien que désormais tous les pays (ou presque, à quelques exceptions près) dépensent plus qu'ils ne gagnent. Et sont donc obligés d'accumuler de la dette si ils ne souhaitent pas réduire leurs dépenses. Et tous ont fait ce choix car l'opinion publique (qui élit les décideurs politiques) était prête à accepter l'endettement (jugé à tort indolore et invisible) plutôt qu'une priorisation des dépenses. Tant que la dette reste à un niveau raisonnable et que les taux d'intérêt ne flambent pas, ce petit jeu de la lâcheté peut tenir. Hélas, quand la dette devient trop importante le système s'emballe, et les créanciers s'engouffrent dans la brèche du taux d'intérêt élevé.
Personnellement je blâme plus la lâcheté et la facilité des Etats dans ce processus que la curée des profiteurs (on leur offre une combine légale et rentable sur un plateau : pourquoi s'en priveraient-ils ? par bonté d'âme ?). On ne peut espérer de quelqu'un qu'ils vous prêtent des milliards pour rien (ou alors il faut être bien naïf).
Moi ce que je retiens c'est que tout le monde dénonce à tue tête la "rigeur" imposée par Bruxelles et le diktat de Maastricht. Mais combien de pays de la zone euro ont réellement respecté ces critères ? Combien les respectent encore à l'heure actuelle ? Et pourtant, Maastricht a bien été ratifié par référendum en France, comme quoi...
PS : je vous confirme Alamo que la définition que vous rappelez correspond bien au libéralisme. Bienvenue au club camarade :)
camarade patron en l'occurrence, comme aurait dit Coluche (mon CV est un vrai fantasme madelinien...)
reste juste à définir la limite entre ce qui
doit être public et ce qui
peut être privé; limite qui s'est beaucoup déplacée dans le mauvais sens depuis quelques décennies ...
pour le reste, en effet, les spéculateurs et banquiers rapaces sont moins blâmables (puisqu'ils sont dans leur rôle) que les politiques qui leur ont remis les clés du pouvoir en jouant contre leur camp (en tout cas contre les intérêts de ceux qui les ont élus) ; la différence entre l'ennemi et le traître, en quelque sorte...
et c'est vrai qu'après la dictature des colonels made in CIA, les dirigeants grecs ont du choyer l'armée par peur d'un bis repetita.