Concernant la parité à l'AN, il n'y a pas obligation de parité dans les candidatures et bien sûr, s'agissant d'un ensemble de scrutins uninominaux, la répartition entre sexes a nécessairement un petit côté aléatoire selon les votes dans chaque circonscription.
Il y a simplement une incitation financière lors de l'attribution du
financement public (basé uniquement sur les législatives) sous forme de malus proportionnel à l'écart à la parité (au-delà de 2% ou un candidat d'écart). Ce malus joue apparemment sur la première tranche basée sur le nombre de voix et concerne donc même les "petits" partis sans députés (formations dont des/les candidats ont atteint le seuil de 1% des exprimés dans suffisamment de circonscriptions - 50 ou, dans le cas d'un parti ultramarin, toutes celles où ils ont essayé, cf. art.9 loi 88-227 - les voix des candidats ayant raté le seuil des 1% comptent quand même pour leur parti s'il se qualifie à l'aide par ailleurs). Bref, il y a une incitation à la parité dans les candidatures.
La seconde tranche basée sur les parlementaires et leur rattachement partisan déclaré chaque année (qui peut donc changer, contrairement à la première tranche, dont la répartition est fixe pour la législature - on l'a vu de façon éclatante avec la création d'un groupe UMP dissident filloniste) ne tient pas compte de la parité. Il me semblait me rappeler que le malus lié à l'écart jouait aussi sur les nombres d'élus, pour éviter que des partis ne présentent des candidates que là où elles n'ont aucune chance; ce n'est en fait pas le cas.
Reste que les partis ayant beaucoup de sortants hommes, l'UMP notamment, ont bien intérêt financièrement à faire en sorte que certains de ces sortants ne se représentent pas afin de pouvoir plus souvent (pas toujours) laisser la place à des candidates. Caser ces députés bientôt sortants en haut de section départementale dans les listes aux régionales est un moyen peu risqué pour les "exfiltrer", a fortiori en comptant que la liste gagne. Il ne s'agit là pas tant de préserver l'indemnité de l'élu pris à titre individuel que, du point de vue du parti, de gérer au mieux ses ressources financières (financement pour une législature) et humaines (élus expérimentés) au service de projets politiques (et là c'est celui de l'UMP, trois fois hélas diront ceux qui ne s'y reconnaissent pas)