Elections régionales et locales 2015 en Espagne

[Corondar]

Tout cela nous donne un paysage politique espagnol très fragmenté. Le problème c'est que la culture espagnole n'est pas vraiment à l'exercice politique de la coalition (on le voit bien avec ce qu'il se passe en Andalousie depuis 2 ou 3 mois). Le PSOE et le PP vont devoir mettre de l'eau dans leur vin des critiques envers les nouveaux partis, lesquels vont devoir choisir entre le rejet du système ou l'alliance avec les partis traditionnels (qui si ils sont en très net recul ne s'effondrent pas non plus complètement dans un scénario à la grec). On verra bien dans les jours à venir ce qu'il en est...

[Draume]

Une des questions est aussi qu'un 2° pays de l' Europe du Sud émet depuis le début 2015 un vote assez hostile à l'austérité, sans tomber dans les bras de l'extrême droite

[ligerien]

Une des questions est aussi qu'un 2° pays de l' Europe du Sud émet depuis le début 2015 un vote assez hostile à l'austérité, sans tomber dans les bras de l'extrême droite

Partageant le fait d'avoir été récemment des dictatures.

[Eco92]

C'est là un marqueur absolument central en effet.

Après on peut comparer avec le Portugal, "bon élève" de la Troïka, qui a subi la même dure crise et la dictature salazarienne. La gauche radicale y est absente (l'extrême droite aussi d'ailleurs).

[manudu83]

Au portugal, à la sortie de la dictature, la gauche radicale a été au pouvoir et n'a pas laissé de si bons souvenirs que ça, ce qui peux expliquer que les deux extrêmes sont presque absent au portugal.

[ploumploum]

C'est là un marqueur absolument central en effet.

Après on peut comparer avec le Portugal, "bon élève" de la Troïka, qui a subi la même dure crise et la dictature salazarienne. La gauche radicale y est absente (l'extrême droite aussi d'ailleurs).

La gauche "radicale" n'est pas totalement "absente".
Les communistes (PCP) disposent de 14 sièges à l'Assemblée.
- le Bloco de Esquerda (équivalent de Syriza et de Podemos) dispose de 8 sièges.

N'oublions pas que le Bloco de Esquerda est apparu en 1999 par fusion de partis de gauche et qu'ils ont un temps séduit en incarnant une 3ème voie à gauche (entre l'orthodoxie du PCP et la sociale-démocratie incarnée par le PS de Socrates) :
9,8 % et 16 sièges à l'AR en 2009.
Aujourd’hui, le parti est en crise parce qu'il a mal géré le tournant de 2011 (notamment le soutien au candidat PS à la présidentielle)

Il y a quelques semaines, le quotidien portugais Publico s’interrogeait sur l'absence d'émergence de mouvements équivalents à Podemos/Syriza, M5E...

Plusieurs réponses ont été données :
- le PCP, par son orthodoxie, incarne encore l'anti-système
- révolte citoyenne se fait par l'abstention
- vieillissement de la population et l'émigration des jeunes conduisent à l'apathie de la société portugaise.
- l'élection du Président de la République au Suffrage universel direct lui donne une légitimité plus importante et la Constitution lui donne un rôle plus important qu'en Italie ou en Grèce.
- le verrouillage des médias où la plupart des commentateurs politiques sont d'anciens membres de gvt (PSD ou PS)
- le 25 Avril et la période post-révolutionnaire (jusqu'en 1976). La Révolution est issue des Jeunes Capitaines alors qu'en Espagne les troupes franquistes ont tenté de préserver l'héritage de la dictature durant la Transition démocratique.
- PS-PCP-BE sont unis concernant la défense de la Constitution d'avril 1976, ce qui permet aux socialistes de ne pas être totalement pénalisés. Seule la droite critique la Constitution.


http://www.publico.pt/politica/noticia/ ... =3#/follow

Tout cela nous donne un paysage politique espagnol très fragmenté. Le problème c'est que la culture espagnole n'est pas vraiment à l'exercice politique de la coalition (on le voit bien avec ce qu'il se passe en Andalousie depuis 2 ou 3 mois). Le PSOE et le PP vont devoir mettre de l'eau dans leur vin des critiques envers les nouveaux partis, lesquels vont devoir choisir entre le rejet du système ou l'alliance avec les partis traditionnels (qui si ils sont en très net recul ne s'effondrent pas non plus complètement dans un scénario à la grec). On verra bien dans les jours à venir ce qu'il en est...

La culture espagnole n'est pas vraiment à l'exercice politique de la coalition parce que le mode de scrutin favorise le bipartisme MAIS au niveau régional, il y a de nombreux exemples de coalition. Récemment il y a eu :
Cantabrie (2003-2011), Asturies (depuis 2012), Galice (2005-2009), Andalousie (2012-2015), Catalogne (cas particulier), Canaries, Aragon (des coalitions depuis 1995), Navarre (2011-2014)....

[Eco92]

La gauche "radicale" n'est pas totalement "absente".
Les communistes (PCP) disposent de 14 sièges à l'Assemblée.
- le Bloco de Esquerda (équivalent de Syriza et de Podemos) dispose de 8 sièges.

C'est vrai, mais il 'y a aucun mouvement comparables aux marées électorales de Syriza, Podemos ou - de l'autre côté - du FN, de l'AFD, d'UKIP...

Mediapart avait fait un bon papier là dessus http://www.mediapart.fr/journal/international/060215/le-portugal-au-miroir-de-la-grece-suis-je-syriza

Il y a l'Irlande qui a connu une grave crise, là aussi un parti plus à gauche à émergé mais très loin de prendre le pouvoir (après, ça peut aller vite)

[MiniM]

Et, puis, concernant l'Irlande, si j'étais la gauche alternative européenne, je me tiendrais loin de ce qui était, à l'origine, la branche politique du groupe terroriste IRA.

[Zanas]

Et, puis, concernant l'Irlande, si j'étais la gauche alternative européenne, je me tiendrais loin de ce qui était, à l'origine, la branche politique du groupe terroriste IRA.

Le Fianna Fail a lui aussi son origine dans les mouvements nationalistes irlandais qui ont affronté les britanniques au début du 20e siècle. Ça n'a plus grand sens aujourd'hui. Et de toute façon le Sinn Fein est loin d'être en réalité un parti de "gauche radicale" telle qu'on peut la concevoir en Europe du sud-ouest.

[MiniM]

Et, puis, concernant l'Irlande, si j'étais la gauche alternative européenne, je me tiendrais loin de ce qui était, à l'origine, la branche politique du groupe terroriste IRA.

Le Fianna Fail a lui aussi son origine dans les mouvements nationalistes irlandais qui ont affronté les britanniques au début du 20e siècle. Ça n'a plus grand sens aujourd'hui. Et de toute façon le Sinn Fein est loin d'être en réalité un parti de "gauche radicale" telle qu'on peut la concevoir en Europe du sud-ouest.

Sauf que dans le cas du Sinn Fein et de l'IRA, le cessez-le-feu remonte à 1997 et la renonciation au terrorisme remonte à 2005, pas au début du 20e siècle.