Régionales de 2015 en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

[manudu83]

Estrosi a un profil très compatible avec l'électorat de droite agé du Sud-Est. Il mordra même un peu sur l'électorat "FN compatible" dans le 13 et le 83.


Pour en revenir à LRMP, je pense que la gauche récuperera au second tour des électeurs hollandistes déçus et abstentionnistes.

[cevenol30]

Les propos de Bay sont effectivement électoralistes: l'électeur FN a besoin de perspectives de victoire pour se mobiliser; le FN a intérêt à ce que les media se focalisent sur ses possibilités (même infimes) de victoire afin qu'on parle de lui voire que le débat se cristallise autour de lui.
Pour revenir à LRMP, les électeurs indécis ou peu motivés (dont ceux qu'indique manudu83 mais pas que) vont probablement se remobiliser au second tour et ce d'autant plus que la vague perspective d'une victoire FN (ou UMP dans une moindre mesure, pour les électeurs de gauche) se profilera(it). Autrement dit, plus le score FN sera fort plus le barrage en face le sera. En cas de forte apparence de danger, des électeurs vont peut-être même basculer de camp.
Les divisions d'un côté ou de l'autre vont peut-être fausser la vision, notamment quant à la fameuse question "qui est en tête au premier tour" (en comptant ou pas les réserves, ...), position assez recommandée pour attirer le vote anti-FN.
En particulier, si la droite arrive devant toutes les listes de gauche, elle peut faire mousser une petite chance. Je parle bien là non de la réelle arithmétique électorale mais de la façon dont les candidats peuvent tirer la couverture à eux à partir des résultats du 1er tour.

[ALAL2]

Pour en revenir à Nicolas Bay, en tant que spécialiste de la carte électorale qu'il est, il n'y a aucune maladresse de sa part dans ses propos. Je pense même que vous n'avez pas pris le le temps nécessaire pour analyser ou même lire ses propos. En effet, il dit bien "en cas de forte poussée du vote frontiste" la Région LRMP pourrait être gagnable. Cependant, aujourd'hui, rien ne dit que le FN connaîtra encore une "forte poussée". Le but de son message était avant tout d'informer sur les régions où le FN sera en mesure de réaliser de très gros scores en taquinant la barre des 30%, dans le but de mobiliser les électeurs, comme vous l'avez rappelé.

Pour ce qui est de la région éponyme de ce sujet, je persiste à penser que l'absence de l'UMP dans beaucoup de cantons de la région (notamment Aude, Ariège) leur sera largement préjudiciable. Cette région étant une des plus pauvres de France, voir un Parisien, d'origine aveyronnaise (donc rien à voir avec toute la partie sud de la région) débarquer, je ne vois pas ce qui pourra empêcher l'électorat populaire de droite de voter FN au second tour (les reports de voix ne se feront pas que vers la gauche). Le Tarn et le Tarn-et-Garonne en Midi-Pyrénées, vont également apporter leur lot de voix au FN. En dépassant les 30%, le FN tentera de terminer devant l'UMP dans cette méga-région.

Quant à Estrosi, nul doute que Sakozy a, entre autres, choisi le candidat disposant de la plus grande notoriété. Cependant concernant Estrosi, la question se pose, à savoir, si sa notoriété attirera ou fera fuir certains électeurs... En tout cas, je suis peut-être naïf, mais rien ne dit que dans les Alpes-Maritime, en dehors de Nice, sa candidature sera particulièrement appréciée. Je pense que la clé du match entre Marion Maréchal et Christian Estrosi sera la répartition des voix de l'électorat âgé de la Côte d'Azur. Dans les Bouches du Rhône, département plus populaire, je ne pense pas qu'un Niçois puisse tant attirer un électorat hésitant entre FN et UMP... Dans le Vaucluse, Marion fera le plein, elle titillera les 40% au second tour, c'est une certitude. Le poids des Alpes est certes très faible, mais en cas de duel très serré, on ne pourra pas négliger le comportement des électeurs.

[levasseur]

Quand vous dites que Midi-Pyrénées viendra contrebalancer le score du FN en LR, en regardant de près les résultats, le FN a fait de très bon scores en MP (certes pas aussi élevés qu'en LR) mais il fera à mon humble avis plus de 30% en LRMP réunie. Le PS fera quant à lui près de 20% car il y est historiquement implanté (sauf berezina).

[spinto]

Quelques éléments sur la sélection de la tête de liste UMP en LRMP, qui a surpris beaucoup d'entre nous. Pour les élus locaux, la victoire de Dominique Renié était clairement téléguidé, mais par qui et pour quoi, la réponse n'est pas apportée.

http://france3-regions.blog.francetvinf ... cions.html

Par ailleurs, Stephan Rossignol et Bernard Carayon auraient été assurés par N. Sarkozy d'obtenir la tête de liste dans leur département respectif (Hérault et Tarn). Cela pose problème à l'UDI dans le Tarn, où Philippe Bonnecarrère espérait bien négocier une tête de liste UDI (ce qui n'était pas dénué de sens, le département ayant un certain nombre d'élus UDI de poids).

A voir comment les discussions évoluent, mais avec 13 départements dans cette nouvelle région, l'UMP aura du mal à prétendre à 13 têtes de liste départementales.

[Eco92]

Sans surprise Gérard Onesta, vice-président du conseil régional de Midi-Pyrénées et ancien vice-président du Parlement européen, a été officiellement désigné tête de liste EELV.

[christophe91]

Spinto, pour qui s'intéresse à la politique tarnaise, le deal scellé entre l'UDI et l'UMP avant les départementales de mars dernier était le suivant : au député UDI Philippe Folliot le leadership aux départementales avec à la clé la présidence du département à Albi et à l'ancien député UMP Carayon les régionales ...

[Flo34]

Philippe Saurel, actuel maire DVG de Montpellier n'a pas encore proclamé sa candidature mais elle semble ne plus faire beaucoup de doutes puisqu'il a annoncé hier à Toulouse : "il y a deux chances sur trois pour que je me présente".
Source: http://www.midilibre.fr/2015/05/19/saurel-et-les-regionales-il-y-a-deux-chances-sur-trois-pour-que-je-me-presente,1163084.php

Rappelons qu'il a fait plié le PS lors des dernières élections départementales, en rapportant 4 des 5 cantons de (l'actuelle) capitale régionale. Le maire de Montpellier va probablement chercher des soutiens en Midi-Pyrénées. Il pourrait avoir plus facilement des soutiens d'élus du Languedoc et notamment des Divers Droite qui ne voient pas d'un très bon œil la candidature de Dominique Reynié, imposé par le parti. Et pourquoi pas les radicaux de gauche également qui réclament au PS la tête de liste depuis un bon moment. Ainsi s'il arrivait à créer une liste plus ou moins neutre politiquement, s'appuyant sur des élus de gauche et de droite et que la mayonnaise prenait (c'est loin d'être fait à l'heure actuelle), il pourrait s'imposer dans cette nouvelle région.

En tout état de cause, s'il va au bout de sa candidature et qu'il arrive à fédérer une partie des adversaires de la fusion et une partie des déçus du PS et de l'UMP, je ne vois pas comment il ne pourrait pas dépasser les 10% au premier tour. Et donc se maintenir au 2nd tour. Cela pourrait provoquer une quadrangulaire incertaine avec le PS, UMP, FN et Saurel. Dans cette configuration, je ne vois quel parti pourrait arriver en tête si ce n'est que ça devrait avantager la droite en Midi-Pyrénées et le FN en Languedoc-Roussillon. Ce dernier n'a presque aucune chance de gagner en cas de triangulaire mais en cas de quadrangulaire, je serais beaucoup moins catégorique.

[spinto]

Mouais, je ne sais pas trop qu'en penser, mais j'ai du mal à imaginer un succès époustouflant. N'est pas Frêche qui veut. Et il faut bien voir que derrière tout, c'est uniquement la rivalité Toulouse/Montpellier qui se joue (je suis quelques forums d'architecture et d'urbanisme, et je suis ébahi par la haine, je dis bien la haine, créé par cette fusion dans certains cercles - je ne doute pas que l'essentiel de la population s'en moque éperdument pour l'instant, mais les rivalités locales se réveillent facilement).

En Midi-Pyrénées (qui représente tout de même plus de la moitié des électeurs), il est soit totalement inconnu, soit celui qui cherche à tirer la couverture de la nouvelle région sur Montpellier, au détriment de Toulouse. Même avec quelques relais locaux, c'est pas très vendeur. Face à une Delga du coin (et qui ressortira d'autant plus comme pro-Toulouse du coup), je ne donne pas chère de son score.

En Languedoc-Roussillon, alors que Frêche avait réussi à incarner toute la région, avec le soutien d'un bon réseau d'élus locaux, Saurel n'est (pour l'instant) que le maire de Montpellier. S'il se lance dans la bataille pour ne défendre qu'elle et que cela est trop flagrant, ses score du côté de Perpignan ou Carcassonne par exemple ne seront pas mirobolants. Le comportement de Alary dans le Gard serait déterminant également.
Après, il peut profiter d'un candidat UMP qui ne démarre pas sur les chapeaux de roue pour l'instant, siphonner suffisamment de voix de gauche dans l'Hérault et les alentours, sans doute prendre un peu sur le FN. Est-ce que cela peut suffire à dépasser les 10 % sur l'ensemble de la région ? Possible, mais pas évident tout de même. Difficile de prévoir surtout, à l'échelle de la nouvelle région, au détriment de qui cela se ferait.

[cevenol30]

Celle qui l'a précédé à la mairie de Montpellier (et qui l'a soutenu là) avait fait 7% sur liste PS officielle contre feu Frêche (et malgré les âneries dites par ce dernier).
Sur une région plus large, ce serait déjà une performance de faire autant.
Il peut effectivement jouer la carte "Montpellier contre Toulouse", cette dernière ayant gagné (?) le titre de capitale (enfin, son département celui de chef-lieu si on veut être exact). D'autant qu'il avait fait valoir que son amitié avec Valls permettrait une issue plus favorable pour Montpellier.
Les guéguerres locales y compris de clans au même endroit peuvent être assez impressionnantes.
Quant à Alary je vois mal ce que vous voulez dire. Il sera fidèle à Valls et Delga c'est sûr. Son implantation permettra de garder/capter des voix sur sa liste - à quelle distance de sa commune de Pompignan, dont il fut maire, cela jouera, côté gardois et côté héraultais, c'est la question...
L'attitude du PRG est une autre question posée. J'avais dit que la candidature de la ministre Pinel contre son homologue Delga était improbable, Valls n'allant pas laisser faire ça. En tous cas, le PRG peut regretter l'absence de tête de liste aux régionales contrairement aux européennes (certains, au PS surtout, diront qu'ils ont déjà eu assez du coup). L'alliance gouvernementale PS-PRG serait mise en danger or les deux côtés ont à y perdre. Une (re)négociation serrée est donc probable. Inversement, Saurel et son implantation à l'est de la grande région peut être un point d'appui complémentaire pour les PRG (plutôt forts en Midi-Pyrénées) qui veulent en découdre.