de vudeloin » Jeu 13 Jan 2011 17:14
Un nomadisme électoral ma foi assez relatif, quand on regarde la carte de l’île.
Saint Denis et Sainte Suzanne sont en effet proches l’une de l’autre et que Nadia Ramassamy tente sa chance dans l’une ou l’autre de ces deux communes est somme toute assez plausible.
Autre chose étant d’y être élue, puisque Sainte Suzanne s’apparente assez nettement à un fief du Parti Communiste Réunionnais et Saint Denis vient de se redonner un maire socialiste, après un retour à droite faisant suite à une première gestion PS quelque peu marquée par des problèmes divers en matière judiciaire.
L’enjeu de l’élection cantonale de cette année est en fait assez clair : la droite, un peu éclatée en chapelles et sous chapelles ( en gros derrière chaque Maire important restant de droite dans le département ) va-t-elle confirmer sa surprenante victoire des régionales, ou bien l’île va-t-elle continuer de connaître la situation atypique qu’elle connaît ?
C'est-à-dire d’avoir une Présidente de Conseil général issue de l’UMP, mais soutenue par les élus de gauche ( et singulièrement du PCR ) face aux autres élus de droite, restés fidèles à Paris.
Le conseil général regroupe aujourd’hui 30 élus de la majorité Dindar, dont 9 élus PCR, 12 élus PS ( dans deux groupes ), 3 élus Modem ( élus avec le soutien du PCR ) et 6 élus UMP face à 19 élus de droite dont 15 UMP, 2 divers droite et 2 centristes.
Ces points ont déjà été évoqués par d’autres messages et je ne reviens pas trop dessus.
Sur la liste renouvelable, il est évident que les projecteurs vont être braqués sur les cantons dont la composition est celle de certains secteurs des communes ayant changé de couleur aux municipales de 2008.
Ainsi en est il de Saint Denis, avec le 6e canton, du second canton du Port où l’on peut prédire des lendemains difficiles à la candidate sortante passée du PCR à l’UMP, des trois cantons de Saint Paul, du canton de Saint Louis et du canton de Sainte Marie, même si le candidat investi par l’UMP est issu d’une des plus vieilles familles politiques de l’île.
Ce qui pourrait se traduire par un gain de 7 sièges pour la majorité départementale.
Et un gain dont profiteraient essentiellement les forces de gauche de cette majorité, et singulièrement le PCR.
Mais il faut aussi que les positions détenues soient préservées et cela n’est pas tout à fait acquis, notamment sur Saint Pierre, où le PCR a échoué à reprendre la grande ville du Sud.
Un retour de Paul Vergès, le vieux patriarche du PCR, constituerait tout de même une sacrée affaire dans le cadre de ces élections et je crois plus, malgré tout, en un passage de témoin et de génération qu’au retour de celui qui, manifestement, aura autant marqué la vie politique locale que Michel Debré, et sous certains aspects, plus encore, de par la nature de ses initiatives politiques passées.
Paul Vergès, même si d’aucuns peuvent lui reprocher son goût des combinaisons politiques, est tout de même un drôle d’animal politique, même s’il appartient déjà à l’Histoire, au même titre qu’un Aimé Césaire pour la Martinique.