Retour du débat sur les 35h

[Jean-Philippe]

Comme le thème de la sécurité, celui des 35h fait des allers-retours sur le devant de la scène, en fonction des intérêts de celui qui relance le débat. Ici, l'intérêt de Valls est clair : faire parler de lui et séduire les modérés susceptibles de voter lors des primaires et qui pourraient se trouver sans candidat correspondant à leurs aspirations en cas de non candidature de DSK.

Cinquante-deux pour cent des Français se déclarent opposés à la suppression des 35 heures, selon un sondage Ifop publié par le quotidien régional Sud Ouest dans son édition de demain. D'après cette enquête, 25% se disent "plutôt opposés" et 27% "tout à fait opposés" à "l'abrogation, c'est-à-dire à la suppression de la Loi Aubry instaurant les 35 heures".

A l'opposé, 15% sont "tout à fait favorables" à la fin des 35H et 33% "plutôt favorables", soit un total de 48% pour la suppression du dispositif. "Le principal clivage observé est de nature politique, les sympathisants de gauche refusant très nettement un retour sur les 35 heures (64% y sont opposés) contrairement aux sympathisants UMP (71% se disent favorables à l'abrogation", analyse l'institut de sondage.

Parmi les proches du parti socialiste, "un tiers (34%) semble tout de même appuyer la position" du député-maire PS d'Evry Manuel Valls "qui insiste depuis une semaine sur la nécessité de +déverrouiller+ la Loi Aubry.

57% des 25-34 ans "rejettent une éventuelle suppression de la loi" tandis que 56% des plus de 65 ans "se prononcent davantage pour son abrogation", selon l'Ifop.
Par ailleurs, 57% des salariés du secteur privé sont opposés à une abrogation, contre 61% de leurs homologues du public.

Enfin, 70% des indépendants sans salariés et des employeurs se disent favorables à l'abrogation. Le débat sur les 35 heures, relancé dimanche dernier par Manuel Valls, suscite la controverse au sein de la gauche mais embarrasse également la majorité, tiraillée entre partisans de leur abolition, comme Jean-François Copé et ceux qui, à l'image du ministre du Travail, Xavier Bertrand, jugent le débat dépassé.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/01/08/97001-20110108FILWWW00366-35-heures-les-francais-partages.php

[vudeloin]

je suis toujours surpris qu'on demande aux retraités et aux inactifs s'ils sont ou non favorables à la réduction du temps de travail...

La vérité des faits commande tout de même de dire que les salariés sont majoritairement favorables au maintien de la réduction du temps de travail, autre chose étant sans doute de constater que ceux qui n'y sont pas favorables viennent d'entreprises où elle ne se pratique pas toujours ( notamment dans les PME ) et elle a été assortie du gel ou du quasi gel des salaires et des embauches.

Ce que la loi Aubry I appelait le volet défensif de la réduction du temps de travail.

L'expérience des heures sup' défiscalisées de Sarkozy n'a pas été plus probante ( au contraire, même puisqu'aucune étude n'est venue corroborer ni la relance de la croissance ni celle de l'emploi du fait de l'adoption de la mesure ).

je crois même que les études du Ministère du Travail sur le sujet ont confirmé l'effet d'éviction de la défiscalisation à l'encontre des intérimaires et des chômeurs, et que la Cour des Comptes a évalué le coût de l'article premier de la loi TEPA supérieur à son apport à la croissance.

Peut être pourrait on inviter Valls à aller sur les chaines des entrepots de Carrefour, en pleine nuit, pour préparer les livraisons des supermarchés le lendemain pour voir s'il faut déverrouiller les 35 heures, ainsi que lui a proposé, sans citer d'entreprise, François Chérèque ? ;)

[Zimmer]

Durée du travail : Rocard suggère de passer sous la barre des 35 heures

L’ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard a préconisé hier de remettre le thème du temps du travail « sur la table des négociations entre syndicats et patronat »...

http://www.leprogres.fr/fr/france-monde/article/4504005/Duree-du-travail-Rocard-suggere-de-passer-sous-la-barre-des-35-heures.html

[vudeloin]

Le sens de l'histoire, c'est de travailler moins, et pour le coup, autrement...
Mais les 32 heures, ce ne serait pas un scandale authentique, pour peu que cela facilite effectivement la réduction du nombre des sans emploi... En l'espèce, j'ai quand même l'impression que la seule réduction du temps de travail ne suffira pas

[Zimmer]

Le sens de l'histoire, c'est de travailler moins, et pour le coup, autrement...

A la fin du 19ème siècle, Paul Lafargue avait écrit "Le droit à la paresse" et en 1977, était paru un bouquin dont on avait beaucoup parlé, à l'époque : "Travailler deux heures par jour". Le gouvernement du Front Populaire avait créé un sous-secrétariat d'Etat à l'organisation des loisirs et un ministère du temps libre avait vu le jour en 1981. C'est en effet un autre choix de société qui ne vaut certainement pas moins que celui prôné par les adeptes du "travailler toujours plus pour gagner toujours moins".

[vudeloin]

Le droit de rien faire, très important par les temps qui courent...

[Artisan-Politologue]

La réduction du temps de travail, quand on y réfléchit à deux fois, semble en effet aller dans le sens de l'Histoire: plus les technologies progressent, moins on a besoin de travail pour produire...
Rocard ne dit rien de bien nouveau. Au début des années 90, deux écologistes, Guy Aznar (GE) et Alain Lipietz (Les Verts), s'étaient assez sérieusement penchés sur cette question du partage du travail. En 1999, Pierre Larrouturrou s'était présenté aux Européennes à la tête d'une liste "Union pour la semaine de quatre jours".
L'une des idées-force en vogue alors était de se servir de l'Unedic non plus pour indemniser les chômeurs, mais pour compenser la perte de revenus consécutive à la baisse du temps de travail ("deuxième chèque"). La baisse massive du taux de chômage aurait permis un tel financement.
Bien sûr que le partage du travail n'est pas le remède miracle au chômage de masse. Certains, souvent à juste titre, objecteront que c'est la croissance qui génère des emplois, mais en période de baisse de l'activité cela pourrait permettre de sortir de cette société dualiste qui est en train de se construire, avec une partie de la population exclue pour longtemps, et quelquefois définitivement, du travail.
Allez, finissons le week-end avec un peu d'utopie (et venant de moi le terme n'est pas péjoratif).
Le système idéal serait bien sûr un revenu minimum universel rendant le travail facultatif, ou tout au moins pas tout le temps nécessaire. Chacun aurait alors la liberté de travailler ou non, et même de gagner plus... en travaillant plus!
Manu

[Laurentanamarre]

Pour moi qui travail dans le bâtiment, les 35h ont causés un rendement plus élevé et une entante entre corps de métiers exécrable. Je suis peu être le seul a penser comme ça, mais temps qu'il y aura de tels charges sociales, il ne sera pas possible de baisser les heures de travail, je trouvais les 39 heures honnêtes, pour les ouvriers comme pour les patrons.je n'ai jamais entendu au temps de personnes se plaindre de tout que depuis le passage aux 35 heures, comme si moins ont travaillait, plus ont déprimait !!!

[vudeloin]

Quelles charges sociales ?
Parce que bon, sans vouloir être méchant, mais un de ces jours, il faudra faire en sorte que l'on cesse d'appeler charges ce qui est le moyen de financer ce qui nous soigne, nous aide à payer la retraite de ceux qui sont en retraite, qui nous laisse de quoi mener l'éducation de nos enfants et qui nous permet d'avoir quelques moyens de faire face à l'invalidité ou au handicap...
D'ailleurs, quand on exonère les entreprises de cotisations sociales, on prive aussi les salariés d'une partie du fruit de leur travail, parce que les charges sociales, comme on les appelle si mal, ce n'est jamais que du salaire socialisé...

[ploumploum]

Ca fait dix ans que la droite rabache "trop d'impôts sur les patrons"
10 ans que la droite tape sur Jospin
Mais depuis 2002 pas un excédent budgétaire pour la Sécu, c'est un constat
(le dernier sous Jospin) Celui-ci avait prévu le Fond de Réserve des Retraites "Gouverner c'est prévoir"
De plus depuis 2002 c'est plus de 50 Mds d'euros en allégements fiscaux par an

Les 35 heures sont une des solutions pour la baisse du chômage (prouvée car 800000 chômeurs en moins sous Jospin avec cette mesure)On peut effectivement descendre à 32 heures car nous ne pouvons plus produire comme avant. Enfin la réduction du temps de travail permettra des économies de soins une relance de la consommation et une nouvelle croissance.... :)