de vudeloin » Ven 21 Jan 2011 18:14
La carte cantonale du Val d’Oise est ainsi faite que nombre de sièges sont aujourd’hui « sur la tranche « .
Elle est d’ailleurs particulièrement imparfaite, et la représentation démographique des populations est fort incertaine.
Ainsi, on compte 10 155 habitants dans le canton de Vigny, qui a constamment voté à droite depuis 1976 – il fut longtemps représenté par Yves Le Coat de Kerveguen, châtelain de Vigny et suppléant de Michel Poniatowski – mais on en compte 59 227 dans le canton de Cergy Nord qui aurait de longue date du être coupé en deux entre Cergy d’un côté et les autres communes qui le composent.
Produit d’un redécoupage du canton de Cergy, ce canton était donc à gauche en 1976 sur Cergy et à droite sur Osny et il est passé à droite depuis.
La moyenne d’un canton valdoisien est de 30 000 habitants environ et chacun appréciera donc les écarts.
Notons que, parmi les 19 cantons actuellement de gauche, 11 dépassent cette moyenne…
Je souhaite d’ailleurs bien du plaisir au découpeur génial qui devra se farcir la définition de 25 ou 26 territoires de conseillers territoriaux au milieu des 185 communes du département dont un nombre croissant dépasse les 20 000 habitants.
Sur les évolutions politiques, notons que les choses étaient bien plus simples en 1976.
A l’époque, pour aller à l’essentiel, la gauche était élue au premier tour à Argenteuil ( en l’occurrence le PCF ), à Garges les Gonesse, Goussainville ou à Sarcelles.
Elle gagnait sans problème à Beaumont, à Villiers le Bel.
On avait des cantons « sur la tranche « : Gonesse, Taverny, Saint Ouen l’Aumône, Viarmes même, Cergy, Luzarches – soigneusement re découpé en 1976 pour faire passer le siège à droite -.
Et il y avait les bastions de la droite : le Vexin dans son ensemble où traîner un élu de droite au second tour était déjà un exploit, l’Isle Adam, forteresse autour de Poniatowski, Enghien les Bains, Montmorency, Soisy, Eaubonne, Beauchamp…
Il y avait eu des surprises : ainsi, en 1979, le canton de Sannois avait élu le poète communiste Francis Combes alors même que la ville de Sannois était à droite et Saint Gratien au PS.
Mais le PCF était alors suffisamment influent dans les deux villes pour s’imposer face à un PS faible près du Moulin et plus fort près du Lac d’Enghien.
Et des cantons sur mesure comme celui qui avait adjoint le vieux village de Sarcelles à la commune de Saint Brice sous Forêt, alors plus à droite et moins développée qu’aujourd’hui.
Il y avait aussi le cas Méry sur Oise.
Là , vous n’allez peut être pas me croire mais voici une ville qui n’a jamais voté aux cantonales de 1976 à 1985.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les ajustements de découpage électoral l’ont fait passer d’un canton à l’autre entre deux renouvellements et qu’elle se retrouvait à chaque fois dans le canton qui ne votait pas…
Pourquoi encore ? Tout bonnement parce que Méry sur Oise était une municipalité communiste et que l’on craignait en haut lieu que l’avance que la gauche prendrait dans cette commune ( et singulièrement le PCF ) fasse tomber à coup sûr soit le canton de Taverny, soit le canton de l’Isle Adam, soit celui de la Vallée du Sausseron, soit encore le canton de Beauchamp, soit encore le canton de Saint Ouen l’Aumône tous cantons auxquels elle fut parfois un temps rattachée, mais chaque fois à contretemps.
Elle est désormais dans le canton de Saint Ouen l’Aumône avec la ville d’Alain Richard.
Aujourd’hui c’est un peu étrange mais l’impression progresse de la perte d’influence de la droite dans le Vexin, de son recul sur la ville Nouvelle, sur la vallée de Montmorency comme de la stagnation ou du recul de la gauche sur ce qui était une de ses zones d’influence clé, c'est-à -dire Argenteuil ou la partie Est du Val d’Oise.
Ceci dit, pour donner un exemple, de 1965 à 1984, Sarcelles a eu un maire communiste, Henry Canacos ( il fut député de 1967 à 68 puis de 73 à 81 aussi ) qui n’a jamais été élu avec la même influence que celle rassemblée par la liste Pupponi en 2008.
Pour mémoire, 68,8 % contre seulement 17,2 % à la liste UMP d’ailleurs pilotée par le Président de la Chambre des Métiers de Seine Saint Denis, Patrick Toulmet, dont il fut un temps question pour les régionales 2010 et qui avait renoncé, refusant de servir de caution – ce chef d’entreprise artisanale est en effet handicapé -.
Comme quoi, voici un département qui n’a pas fini de faire couler de l’encre ni de l’eau sous les ponts de l’Oise et de la Seine.
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