Relique a écrit:Je pense sincèrement que c'est la fainéantise - en sociologie, on dirait surement individualisme (; - qui provoque ce phénomène d'abstention.
Pour moi, toutes les excuses ("tous pourris !" etc... ) sont bonnes à jeter aux ordures. Si le citoyen ne va pas voter, c'est qu'il a une vraie "flemme" d'aller voter. Parce qu'il s'en fout. Une personne qui ne s'en fout pas ira voter blanc, par principe.
Je crains malheureusement que ça ne soit pas si simple que ça. Aux dernières élections régionales, pour ne reprendre que cette référence, l'abstention a été la plus forte à Vaulx-en-Velin (66,7 %), Sarcelles (66,6 %), Roubaix (65,7 %), Tourcoing (64,6 %)… beaucoup plus forte, en tout cas, qu'à Paris 7ème (47,3 %), Caluire-et-Cuire (48,0 %), Le Vésinet (48,3 %) ou Neuilly-sur-Seine (48,8 %), pour ne citer que ces exemples. Dans certaines communes populaires et même si je n'ai pas les chiffres sous la main, je crois aussi savoir que le nombre de citoyens non inscrits sur les listes électorales est particulièrement important.
Il y a bien-sûr une part de "je-m'en-foutisme" chez un certain nombre d'abstentionnistes mais réduire ce phénomène à cela me semble être une grave erreur et même bien dangereux. Quand je vois que moi-même, qui ai toujours voté depuis que j'en ai l'âge, qui ne fais quand même pas partie de la catégorie de la population la plus défavorisée socialement et qui ai, je pense, un peu de conscience politique, il m'arrive souvent, depuis maintenant quelques années, de me traîner vers le bureau de vote les jours d'élection, je peux comprendre (ce qui ne veut pas dire que je les approuve) qu'un certain nombre de nos concitoyens n'y vont plus. L'abstention grandissante a un sens politique, celui de la désespérance d'une partie, de plus en plus importante, de la population. Traiter celle-ci avec mépris n'arrangera pas les choses.