de maxxx » Mar 2 Nov 2010 18:47
Il sera intéressant de suivre, dans les prochaines semaines, le positionnement de Bertrand Pancher, député UMP et ancien maire de Bar-le-duc de 1995 à 2001...
Je dirais ironiquement : savoir, s'il se présente, quel canton il fera perdre à la droite...En effet, il avait été, de manière inattendue, battu en 2004 dans son canton de Bar-Nord, le canton sur lequel il s'était appuyé pour faire basculer, en 1995, à droite la ville de Bar le Duc, à l'époque solidement tenue par la gauche...Président sortant, depuis 2001, du conseil général, son échec avait conduit à l'élection de Christian Namy...
Ragaillardi par son succès aux législatives de 2007 (aidé par le retraité du sortant PS et à contre courant du national, mais les législatives de 2002 avaient été mauvaises pour la droite dans la Meuse, laissant les deux circonscriptions dans les mains du PS dans un département où la droite domine...), il avait cru pouvoir faire son come back à la tête de l'assemblée départementale : pari un peu audacieux, car il aurait fallu que Christian Namy laisse un fauteuil dans lequel il s'était confortablement installé en 4 ans...Mais fiasco total : il avait cru pouvoir l'emporter dans un canton rural de sa circonscription (Revigny-sur-Ornain), en profitant du retrait de son sortant DVD ; il fut battu dès le premier tour par le maire PS de Revigny...
Je pense que cette nouvelle défaite en 2008 a sonné le glas de ses ambitions cantonales : surtout que Christian Namy est désormais beaucoup plus légitime, mène la barque depuis deux mandats et serait intéressé par le poste de sénateur de Claude Biwer (UC), 74 ans, que la sagesse conduira probablement au retrait (il est sous le coup d'une condamnation pour prise illégale d'intérêts depuis mars 2010, il est atteint par l'âge et a été largement défait au premier tour, aux cantonales de 2008, dans son canton-fief de Montmédy, en arrivant troisième derrière un candidat DVD-MAJ (qui l'a emporté au final) et le candidat de gauche ).
Une nuance à mon propos toutefois : Monsieur Namy vient de fêter ses 72 ans...La réduction du mandat sénatorial a 6 ans ne devrait pas l'handicaper pour le Sénat mais il ne devrait pas rester des années président du CG.
Ces 72 ans peuvent aussi conduire au retrait de la présidence de Christian Namy : je crois qu'il voudrait aller jusqu'en 2014, mais il peut aussi renoncer dès 2011 : il faudrait donc un successeur. Peut être alors que Bertrand Pancher souhaitera retenter sa chance : il pourrait dans ce cas être le plus utile dans son ancien canton de Bar-le-duc-Nord : sa notoriété dans cette ville qu'il a dirigé reste indéniable et constitue un atout - une candidature sans envergure de la droite dans ce canton conduira certainement à la réélection du sortant PS : si Pancher ne part pas, et si la droite veut reprendre un siège (bouffée d'oxygène dans une majorité qui a perdu du terrain en 2008), elle pourrait aligner l'ancienne maire UMP de Bar, qui a remplacé Pancher à la mairie à son élection à la PCG de 2001 à 2008, Martine Hurault (battue aux municipales mais son score n'avait rien d'humiliant) ou l'ancien conseiller général UMP de Bar-Sud, Gérard Abbas, battu dans ce canton en 2008 mais qui est maire d'une des trois villes du canton de Bar-Nord...
Pour rebondir sur le post de Jean-Philippe, je ne suis pas certain que Verdun-Ouest donnera lieu à un réel conflit à droite : après avoir été des années en guerre avec le RPR puis l'UMP, le maire DVD de Verdun Arsène Lux (maire depuis 1995, élu en battant le député PS Jean-Louis Dumont, ce dernier ayant échoué en 2001 et 2008 à reprendre sa ville mais a en retour battu Arsène Lux aux législatives de 1997 et 2002 : on a l'habitude des duels entre ces deux hommes) est rentré localement dans le rang en s'alliant à l'UMP et à sa représentante sur Verdun, Claudine Becq-Vinci, conseillère générale UMP de Verdun-centre (élue dans ce canton de gauche en 2001 et réélue dans un fauteuil, avec un écart plus large, en 2008) : cette alliance avait été surprenante, étant donné que Claudine Becq-Vinci s'était présentée aux législatives de 2007 avec le soutien de l'UMP et avait évincé Arsène Lux au premier tour (alors que ce dernier avait devancé au premier tour en 2002 le candidat UMP officiel, Patrick François, son challenger malheureux des municipales de 2001) - Comme en 2002, le député PS Jean-Louis Dumont avait profité de cette division pour se faire réélire...Cette alliance avait permis de garder la ville à droite, mais l'usure s'était fait sentir dans la population, la liste dissidente de droite s'étant alliée à la liste PS de Jean-Louis Dumont (qui avait encore échoué : l'avantage d'Arsène Lux était que la gauche présente toujours le même candidat depuis 1995 et que la lassitude se fait sentir dans les deux camps).
Je ne pense donc pas que l'UMP mettrait un candidat contre Arsène Lux : seulement, je suis loin d'être certain que ce dernier reparte au combat en 2011 : il aura alors 76 ans et pourrait raccrocher. Dans ce cas, reste à voir s'il trouvera un terrain d'entente avec l'UMP pour un candidat unique ou si l'UMP souhaite se passer de son avis en mettant en avant un nouveau candidat (primaire ou non à droite), sachant qu'Arsène Lux a perdu de sa superbe depuis 2007 avec son éviction au premier tour des législatives (environ 14% alors qu'il faisait encore 23% en 2002 - il n'avait jamais obtenu moins de 20% depuis 1993, que ce soit en tant que candidat officiel de la droite face au dissident de l'époque Claude Biwer (1993 et 1997) ou en tant que dissident en 2002) et son obligation de s'allier avec l'UMP pour sa reconduction difficile en 2008 (52.8% au final au second tour contre 47.2% pour le PS).
Sur Verdun, les électeurs commencent à se lasser de ce combat entre des personnalités vieillisantes : Arsène Lux (76 ans donc), Jean Louis Dumont (66 ans) et Claudine Becq Vinci (65 ans : cette dernière a renoncé à siéger au conseil municipal de Verdun en 2008 mais la défaite de la droite aux régionales l'a empêchée de siéger à la région, la liste UMP dans la Meuse, dont elle était numéro 2, n'ayant obtenu qu'un seul élu, Gérard Longuet).