Cantonales : les élections oubliées
24/01/11 | 07:00 |
GUILLAUME TABARD, Les Echos
Devant le bureau politique de l'UMP, l'équanime Dominique Bussereau s'est emporté : « Vos débats sur les 35 heures ou les fonctionnaires, c'est bien gentil, mais nous on a des élections dans deux mois ; provoquer une mobilisation de la gauche n'est pas le meilleur moyen de nous aider. » Disposant d'une majorité étroite au Conseil général de la CharenteMaritime, l'ancien secrétaire d'Etat aux Transports redoute, comme nombre de ses pairs, une nouvelle défaite électorale, pour ce dernier rendez-vous du suffrage universel avant la présidentielle.
Ces cantonales 2011, dont le premier tour aura lieu le 20 mars et le second le 27 mars, sont atypiques. C'est la première fois depuis 1988 qu'elles seront isolées c'est-à -dire regroupées ni avec les régionales ni avec les municipales. D'où la crainte d'une abstention record, proche des 50 %. Les conseillers généraux ne seront élus que pour trois ans, et non plus six, puisqu'ils céderont la place en 2014 aux conseillers territoriaux, qui siégeront à la fois dans les assemblées régionales et départementales. Ce mandat raccourci bloque le renouvellement des élus, nombre de sortants briguant un rab de trois ans avant de passer la main.
Politiquement, chaque camp marche sur des oeufs. Anticipant des résultats médiocres, l'UMP met en avant le caractère local du scrutin et s'interdit toute campagne nationale. Le PS souligne à l'inverse que la gauche avait tellement progressé dans cette série en 1998 et 2004 (10 départements gagnés à chaque fois) qu'il lui sera difficile d'accroître son avance actuelle (58 départements métropo-litains contre 37). Une vingtaine de départements seront regardés à la loupe. L'UMP mise sur la reconquête de deux départements franciliens, la Seine-et-Marne, et le Val-d'Oise, du Vaucluse, du Cher, de la Somme, de l'Allier et du Doubs. Elle rêve, sans trop y croire, d'une chute de François Hollande, qui n'a qu'un siège d'avance en Corrèze, mais peut compter sur la bienveillance de Bernadette Chirac, ou d'une bascule des Deux-Sèvres, le département de Ségolène Royal. Le PS lorgne sur les Hautes-Alpes, la Vienne, le Jura, la Côte-d'Or, la Loire, les Pyrénées-Atlantiques, voire le Rhône, présidé par le garde des Sceaux Michel Mercier, et même la Sarthe, le département de François Fillon.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0201094145810-cantonales-les-elections-oubliees.htm
vudeloin a écrit:il y a deux tours aux élections cantonales et je pense que les probabilités d'élus sont très très faibles, même si 200 à 300 candidats frontistes peuvent passer le cap du premier tour.
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