de Sergent Bauchat » Sam 4 Oct 2014 08:28
Après quelques calculs sur les résultats de dimanche dernier, je suis arrivé à la conclusion que la désunion de la gauche, et aussi certaines dissidences, lui ont fait perdre 11 sièges...
Au lieu de 156 sièges, elle aurait pu être à 167.
La droite et le centre auraient été à 179 au lieu de 190.
Voilà les détails :
- ALLIER : Gauche majoritaire : la "logique" politique aurait été que le PS laisse au PC un siège de sénateur (Le PS a 2 députés sur 3, le troisième est PRG). Un siège perdu. Mais il est vrai que les relations PS-PC dans l'Allier ont toujours été très conflictuelles, et ceci depuis la scission de 1920...
- ARDECHE : Le choix du candidat socialiste Hervé Saulignac lui coûte le siège. Saulignac n'a pas suffisamment d'expérience de terrain. Il y avait sans doute des élus mieux implantés dans ce département rural où la gauche est bien implantée.
- EURE : Désunion de la gauche. Une liste unique PS-PC-EELV aurait permis de décrocher un siège.
- GARD : Même situation que dans l'Eure. Dans le Gard, le PC a naguère eu des députés (notamment en 1978-1981). Le PS, un peu comme dans l'Allier, a toujours été un peu réticent à l'union...
- HAUTE-GARONNE : Là aussi, une seule liste de gauche aurait pu décrocher un troisième siège. Le PS est en perte de vitesse en Haute-Garonne, il est de plus en plus concurrencé par un PC et des Verts-EELV en progression.
- GERS : La gauche pouvait gagner le deuxième siège. Le "problème" du sénateur PRG Raymond Vall est qu'il avait été élu en 2008 avec l'aide d'une partie de la droite... ce que certains socialistes n'ont pas digéré. A noter quand même que pour déboulonner Aymeri de Montesquiou-Fézensac, sénateur UDI, il aurait fallu une sacré dynamique (peut-être Philippe Martin en personne aurait pu essayer...)
- HERAULT : Multiplication des listes. "Cas" Robert Navarro. C'était compliqué dans ce département, naguère place forte de la gauche, mais qui, petit à petit, glisse vers la droite et même l'extrême-droite (Béziers...).
- RHÔNE : Une liste PS-PC avait été envisagée. Le PC a beaucoup perdu aux dernières municipales. Cette liste d'union lui aurait permis de sauver son siège.
- HAUTE-SAVOIE : La gauche avait une chance de décrocher son premier siège de sénateur dans ce département très conservateur. Le PS (et lui seul, car le PC a disparu depuis longtemps dans ce département...) a joué à qui-perd-gagne entre Mmes Gillet de Thorey et Donzel... Une candidature de Marie-France Marcos (PRG très populaire dans la région du Mont-Blanc, pouvait aboutir.
- HAUTE-VIENNE : On retrouve un peu la situation de l'Allier. Département fief de la gauche depuis très longtemps, forte concurrence entre PS et PC depuis longtemps, relations très mauvaises depuis quelques temps entre le PS (qui veut tout) et le PC et ses alliés qui veulent continuer d'exister. Le PS aurait pu "offrir" le siège à Pierre Allard, candidat du Front de gauche, afin de rééquilibrer la représentation parlementaire de ce département (Le PS a 3 députés sur 3 et une sénatrice). De plus, le candidat PS n'était peut-être pas le meilleur...
- FRANCAIS de l'ETRANGER : Une liste PS-EELV aurait permis aux écologistes de retrouver le siège qu'ils occupaient quand Hélène Conway-Mouret était au gouvernement.
Tout ceci est évidemment de la politique-fiction, mais témoigne aussi de la lente désagrégation de la gauche. Ceci risque de s'amplifier lors des prochains scrutins de 2015, et d'entraîner de grosses pertes en terme de départements et de régions...