Corondar a écrit:Républicain67 a écrit:Eco92 a écrit:Remarque pertinente, il ne faut pas oublier que Bergeron a été virée du FN pour des propos soutenant le droit de vote des étrangers aux élections locales. Bizarre à défendre dans un parti qui se situe ouvertement à la droite du FN.
Le PDF est dans la droite ligne du vieux FN: très conservateur sur le plan social et très (néo)libéral sur le plan économique. Il en vient de traiter le FN de Marine Le Pen de parti d'extrême gauche. (http://www.parti-de-la-france.fr/Carl-Lang-Parfois-Marine-Le-Pen-est-plus-a-gauche-que-la-gauche-_a189.html).
En effet, au-delà de l'effet "dédiabolisation" qui a pu gêner l'aile droite du FN, la scission du PDF revendiquait surtout une critique de l'orientation "gauchisante" du nouveau programme économique FN version Marine. Sont partis avec Lang les frontistes les plus attachés au discours néo-libéral de Jean-Marie Le Pen des années 1980-1990.
Je pense que beaucoup de frontistes d'orientation économique plus "libérale" sont néanmoins restés au FN, acceptant plus ou moins bien les nouvelles orientations du chef. De toute façon, ces éventuelles contradictions internes au FN quant au credo économique ne lui poseraient un véritable problème qu'une fois arrivé au pouvoir (c'est d'ailleurs ce qui se passe pour le PS ou l'UMP : leurs contradictions économiques ne leur posent de vrais problèmes que lorsqu'ils sont au pouvoir et qu'ils doivent trancher entre des visions plus libérales ou plus étatistes). D'ici là , si ça permet de rafler des voix auprès d'électorats composites, pourquoi se priver ?
Les contradictions internes du FN concernant l'économie et le rôle de l’État (État stratège, planification, services publics...) apparaîtront très certainement au grand jour lors du prochain congrès du parti frontiste en novembre. Même s'il n'y a (comme au PCF d'ailleurs) pas de "courants" constitués (que l'on retrouverait par exemple au PS, à l'UMP ou chez les Verts), au Front national, on peut toutefois distinguer deux tendances, qui se distinguent notamment sur le plan économique et des mœurs. Il y a bien au FN une "gauche" et une "droite. D'un côté les "nationaux-républicains" (Florian Philippot, Steeve Briois, Fabien Engelmann...) surtout implanté dans le Nord et l'Est de la France, surtout dans les anciens bassins industriels du Nord-Pas-de-Calais et de Lorraine, aux accents plus étatistes (État fort, importances des services publics, régies municipales...) et souverainistes et parlant moins d'immigration et de mœurs (ils se revendiquent notamment du gaullisme et du chevènementistes, voire sont d'anciens militants socialistes, comme Valérie Laupies ou même dans quelques cas de la gauche de la gauche comme Fabien Engelmann, voire de la démocratie-chrétienne, comme l'Alsacien Jean-Luc Schaffhauser).
A l'opposé, il y a ceux que Le Monde appelle les "libéraux-conservateurs" (plutôt du sud-est de la France, mais pas que: la Lorraine Françoise Grolet ou le couple Binder de Mulhouse pourraient aussi se rattacher à ce courant informel). (http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/09/27/au-front-national-des-sensibilites-opposees-s-organisent-en-vue-du-congres_4495424_823448.html). Il s'agit plutôt de militants et de cadres plus attachés aux valeurs conservatrices sur le plan social (immigration, sécurité, Manif pour Tous) et sont plus libéraux sur le plan économique: Marion Maréchal-Le Pen, Bruno Gollnisch...