GrandVoyageur a écrit:Je ne crois pas une seconde à une candidature de Nicolas Sarkozy à la Présidence de l'UMP. Quel intérêt pour lui de plonger dans un véritable panier de crabes ?
De plus, il serait en totale contradiction avec sa ligne depuis le 6 mai 2012 : son discours était clair, se placer au dessus de la mêlée ... S'il fait cela, il risque de s'essouffler et de ruiner toutes ses chances de retour.
A vrai dire ... Je crois que les Français ont tourné la page Sarkozy ... l'UMP démontre son incapacité totale à se renouveler !
Le ballon d'essai de la candidature précipitée de Sarko est surtout le signe d'une certaine fébrilité dans son camp. Les derniers sondages le montrent moins hégémonique au sein des sympathisants de droite, la casserole Bygmalion (couplée à la farce du sarkothon) pourrait écorner un peu plus la stratégie du retour. Sarkozy étant plus un adepte de la guerre de mouvement que de la guerre de position, il se dit qu'il a peut-être une occasion de tuer la primaire dans l’œuf en s'emparant du parti de manière précoce.
Cela dit, je continue à ne pas croire au retour de Sarkozy. Même auprès des militants son aura a beaucoup pâli (le Sarkothon et les comptes de campagne lui coûteront mille fois plus chers que toutes les affaires Loreal, Karachi, Tapie ou Libyennes du monde). L'histoire ne repasse jamais les plats.
Quant au non-renouvellement du personnel politique, c'est plus une tradition française que purement UMPiste. Mitterrand et Chirac ont du connaître 2 défaites présidentielles avant d'emballer l'affaire, quand le peuple de gauche a eu le choix de son candidat au sein d'une primaire ouverte il a choisi le politique qui fut premier secrétaire du PS pendant 11 ans. Et même quand le corps électoral se donne l'illusion du renouvellement générationnelle (présidentielles de 2007), on choisit comme quarté d'arrivée : un quinqua ministrable depuis les années 90, une quinqua ministrable depuis les années 80, un ancien ministre de l'éducation nationale élu du Béarn éternel, et un poujadiste nostalgique de l'Algérie française qui, dans n'importe quelle démocratie occidentale lambda, aurait été poussé à la retraite au moins 15 ans plus tôt (et aurait sans doute eu un peu plus de mal à transmettre son parti en héritage à sa fille).
Même au sein des partis censément alternatifs (EELV, NPA, LO...) on voit toujours les mêmes têtes d'affiches (Cohn Bendit, Arlette Laguiller, Besancenot, Krivine, Mamère...) . A partir de là , il me parait un peu excessif de pointer là un travers propre à l'UMP. Le monde politique français dans son ensemble garde ses membres très longtemps, et se renouvelle lentement.
Pour en revenir au congrès de l'UMP, j'ai la sensation que le débat sur la ligne idéologique enflammera plus les esprits que le débat sur le casting. Les premières réunions auxquelles j'ai participé tournaient beaucoup plus sur la définition d'une ligne et d'une stratégie (ligne centriste versus ligne droite dure) que sur l'identité du futur président du parti.
Pour Sarkozy, je suis pas convaincu qu'en cas de candidature ce soit si plié que ça (beaucoup de militants sont écœurés par l'affaire Bygmalion et ne pardonneront pas aisément le sarkothon). Ira-t-il seulement ? En tout cas, il a plus à perdre qu'à gagner (et beaucoup de coups à prendre). Surtout si la stratégie retenue est circulez, je reviens, y a plus rien à voir.
Sinon, niveau bruit de couloir, il semble acquis qu'aucun présidentiable du premier cercle ne se lancera dans l'aventure de la présidence du parti. Des rumeurs insistantes évoquent Wauquiez et Le Maire... Le second aurait mes faveurs.