Des régions conquises par le FN en 2016 ?

[ploumploum]

Rien que la première partie sur l'abstention montre les limites de son exercice : il s'est visiblement contenté de calquer les résultats des européennes sur le nouveau périmètre régional, car prévoir que l'abstention la plus forte sera en Corse révèle une bien piètre connaissance des scrutins locaux...

Je rejoins les propos de Spinto et j'ajoute que je doute de listes d'union entre UDI et UMP et entre PS et EELV dès le 1er tour.

Le politologue se trompe partiellement avec la barre des 10 % puisqu'une liste ayant fait 5 % au premier tour peut fusionner.
La suite de son raisonnement est impactée par cette erreur.

En outre, puisque le gouvernement ne prévoit pas de toucher aux règles de vote, mes prévisions n’y touchent pas non plus. Cinq règles en particulier sont cruciales:
[...]
2. une liste doit avoir atteint au premier tour au moins 10% des suffrages exprimés pour avoir le droit, au second tour, de se maintenir ou de fusionner avec une autre liste

Cependant, à l’issue de mes premiers calculs, trois forces politiques flirtaient dangereusement avec la barre disqualifiante des 10% en présentant des listes indépendantes au premier tour: l’Alternative UDI-MoDem, Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche.

J’ai donc ajouté trois hypothèses à mes calculs:

1. Pour éviter de multiples disqualifications, les centristes feront liste unique avec l’UMP dès le premier tour.

2. Les écologistes ont l’habitude des accords électoraux avec le PS, tandis que l’idée d’accords avec le Front de gauche les divise. Donc, pour les mêmes raisons que les centristes, les écologistes feront liste unique avec le PS dès le premier tour.
[...]

[Zanas]

C'est une vaste fumisterie que tout bon pséphologue doit écarter d'un nonchalant revers de la main.

[Républicain67]

Il faudra voir pour la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne (à moins que l'on "retourne" au Conseil unique d'Alsace, comme le veut la grande majorité des élus alsaciens, les socialistes locaux soutienne une région Alsace-Lorraine, sans la Champagne). Je ne pense pas, sauf surprise, que la région bascule au FN. La gauche ne gagnera certainement pas la région. La réforme territoriale va laisser de profondes traces, notamment en Alsace, comme la récente et énième crise de la sidérurgie en Lorraine (fermeture des hauts-fourneaux Arcelor Mittal d'Hayange, ralliement d'Edouard Martin au PS, vécu comme une trahison par beaucoup d'ouvriers dans la vallée de la Fensch et en Lorraine). La droite parlementaire devrait prendre la nouvelle grande région ALCA. Reste à savoir qui sera candidat pour le FN: Florian Philippot lui-même ou un des leaders régionaux du FN: Thierry Gourlot (Lorraine), Martine Binder (Alsace, son époux Patrick, président du groupe FN au CR d'Alsace s'étant un peu mis en retrait de la politique locale), Bruno Subtil (Champagne-Ardenne). Pour Fabien Engelmann, maire d'Hayange cela semble maintenant exclu. Il faudra voir, si les affaires repétées autour de la mairie d'Hayange (Moselle) auront un impact sur le vote FN en Moselle, en Lorraine et dans l'Est de la France à l'avenir.

[Républicain67]

Mais en cas de forte poussée (certainement plus du côté de la Lorraine et de la Champagne que de l'Alsace, terre de tradition centriste et démocrate-chrétienne), il n'est pas impossible que la nouvelle région ALCA bascule au FN, mais j'ai un peu de mal à y croire.

[Corondar]

Pour d'éventuelles conquêtes frontistes, je continue plutôt à parier sur le Nord-Pas de Calais-Picardie (va vraiment falloir trouver de nouveaux noms, parce que là c'est vraiment pas terrible, un poil longuet en tout cas), et PACA éventuellement (là, il faudra voir les différentes têtes de liste pour se faire une idée plus précise de la possibilité de bascule).
Pour la grande région Est je suis un peu plus sceptique quant à un basculement dans l'escarcelle FN . Le poids de l'Alsace, et une droite assez bien implantée dans ses bastions lorrains ou champenois devraient résister je pense à une forte poussée FN. Après, si la gauche s'effondre complètement et que de nombreux électeurs de ce côté là de l'échiquier se reportent sur le FN, tout est possible.

[paulhistoire]

Si la nouvelle carte est mise en place, le Languedoc-Rousillon est promis au FN, la gauche est divisée, la droite est divisée également (par exemple dans l'Hérault).
En revanche, le PS peut garder la région Midi-Pyrénées mais il ne fera pas 67% des suffrages comme en 2010.

[Herimene]

Une analyse du politologue Thomas Guénolé sur ce sujet :
http://m.slate.fr/story/91895/regionale ... previsions

Il indique qu'il pense une victoire possible du FN dans les futurs régions "Nord-Pas de Calais-Picardie" et "Provence Alpes Côte d'Azur".

J'ai noté une erreur dans l'analyse, il indique que le PS conserverait la Bretagne avec 31% au 2nd tour, ce qui n'est mathématiquement pas possible (vu ses hypothèses d'union UMP/UDI et PS/PRG/EELV), pour être en tête il faut forcément faire plus de 33%.

Guénolé ne l'indique pas expressément mais j'imagine qu'il envisage une liste Troadec atteignant les 10% et se maintenant au second tour, provoquant ainsi une quadrangulaire. Mais ce scénario-là handicaperait selon moi davantage la gauche que la droite, et compte tenu de la très faible popularité de l'exécutif en Bretagne, je pense que la région a toutes les chances de basculer à droite.

Sinon je ne m'attarderai pas davantage sur l'analyse de Guénolé, qui est beaucoup trop légère et basée uniquement sur les Européennes.

Je pense que potentiellement le PS peut perdre l'ensemble des futures grandes régions (si elles sont mises en place en suivant la carte gouvernementale). S'il en garde une, ce sera probablement l'Aquitaine élargie. Si la carte du Sénat devenait la carte finale des nouvelles régions, Midi-Pyrénées restera aussi très probablement socialiste.

Le FN est selon moi favori pour gagner la région Nord-Picardie. Après, pour PACA je donnerais la droite légèrement favorite malgré tout. Comme paulhistoire, je pense que si la carte du Sénat venait à être mise en place, le FN serait également favori pour remporter Languedoc-Roussillon, et un outsider très très sérieux pour Lorraine-Champagne.

[spinto]

Guénolé ne l'indique pas expressément mais j'imagine qu'il envisage une liste Troadec atteignant les 10% et se maintenant au second tour, provoquant ainsi une quadrangulaire. Mais ce scénario-là handicaperait selon moi davantage la gauche que la droite, et compte tenu de la très faible popularité de l'exécutif en Bretagne, je pense que la région a toutes les chances de basculer à droite.

Guénolé ne l'a pas envisagé puisqu'il a simplement calqué les résultats des européennes, qui n'auraient pas permis un maintien de la liste Troadec. Trop occupé sans doute à livrer des "analyses politiques" sur les plateaux d'iTélé pour peaufiner ses simulations. Je suis un peu vindicatif, mais voir cette personne avoir accès à tant de médias, alors que ces propos reposent généralement sur des analyses d'une légèreté confondante tend à m'irriter.

[Kerxizor]

Voilà une des possibles conséquences d'une candidature de MLP l'année prochaine :

http://www.lavoixdunord.fr/region/regio ... b0n2486993

Honnêtement l'entretien est, comme toujours avec Lecerf, intéressant sur le fond, mais la forme me semble maladroite. Un éventuel rassemblement Droite-PS ne pourrait se faire qu'au 2ème tour avec des déperditions du côté gauche (FG et EELV) et également à Droite. Il est certain qu'il va falloir trouver une candidature crédible si l'hypothèse FN vient se confirmer dans cette nouvelle région. A part un leader national : Martine Aubry ? Impensable. Un retour de Jean-Louis Borloo en rassembleur ? Déjà plus envisageable. Les autres (Saintignon, Roman, Darmanin, Létard) ne seraient candidats qu'aux 2ème et 3ème places du podium.

[Républicain67]

L'idée d'une fusion PS-droite pour contrer le FN dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie est suicidaire, puisqu'elle renforce encore plus ce Marine Le Pen condamne comme "système UMPS" et risque de faire encore plus progresser le FN. De plus, comme PS et UMP qui ne font que se disputer au niveau national pourront gérer la grande région tous les deux. Une fusion fera partir FDG et EELV. Le PCF-FDG est bien ancré dans le Nord-Pas-de-Calais (Alain Bocquet conduira-t-il de nouveau la liste FDG). En 2010, il y avait côté communiste en Picardie deux listes, la liste "Colère et espoir" du dissident Maxime Gremetz (avec un score très honorable dans la Somme) et la liste FDG de Thierry Aury. Si les communistes étaient partis unis, il aurait dépassé le 11%. Gremetz ne fait plus de politique, je crois, et il n'est pas impossible qu'une liste Front de gauche arrive à se maintenir au second tour dans la grande région Nord (alliance avec les Verts). La quadriangulaire ferait alors gagner Marine Le Pen à coup sûr. Sinon pour l'Alsace (bien qu'en temps qu'Alsacien j'aurai préféré le maintien de ma région ou une région Alsace-Moselle, mais bon on va pas changer maintenant), je doute fort que l'Assemblée nationale (qui à toujours le dernier mot) va laisser la carte sénatoriales en état. L'Alsace sera très certainement fusionné avec la Lorraine et la Champagne. Tout comme d'ailleurs le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Si l'Alsace reste seule, il est probable qu'il y aura (alors qu'on croyait l'autonomisme alsacien mort et enterré, bien que David Heckel d'Unser Land, autonomiste, avait été élu contre tout attente à Sarre-Union lors des cantonales de 2011), une poussée régionaliste, suite à la réforme territoriale très impopulaire en Alsace. Une liste autonomiste au second tour en Alsace est envisageable (plutôt Unser Land qu'Alsace d'abord, formation d'extrême droite régionaliste et identiatire), ce qui rendrait . Mais ce scénario n'est pas envisageable dans une grande région ALCA. Si Lorraine et Champagne-Ardenne reste entre elle, il n'est pas impossible que le FN l'emporte (Philippot, président de région?). Avec l'Alsace rattachée, plutôt de tradition centriste et démocrate, le basculement de la région au FN est moins probable, vu le bloc de droite alsacien (la "majorité alsacienne" est d'ailleurs renforcée par le positionnement régionaliste du Président Richert.