Cartes, cartes, cartes...

[Hashemite]

Je tiendrais aussi, pour vraiment prêcher pour ma paroisse, a vanter mon blog, toujours en anglais, sur les élections dans le monde. Vu les plus de 110,000 visiteurs depuis octobre 2008, j'en suis très fier. Le voici: http://welections.wordpress.com/

[Jean-Philippe]

Autre site connu de la plupart des fidèles, http://atlaspol.com/, celui de Manu, mais qui est ancré sur la situation actuelle.

[maxxx]

Au passage, c'est l'occasion de tirer un grand coup de chapeau aux rédacteurs des deux sites susmentionnés : ce sont vraiment des pépites et je prends à chaque fois grand plaisir à lire les analyses en anglais (pour hashemite) ou à constater qu'un nouveau département est couvert (pour Manu)....

[Artisan-Politologue]

Merci j'en rougis!
Jean-Philippe me cite, mais sans sa veille attentive et rigoureuse, atlaspol ne serait pas aussi précis!
Les démarches du camarade Hashémite et de Vincent, créateur de ce forum qui nous permet de nous exprimer, d'échanger et d'avoir fait connaissance, ainsi que la mienne, étaient jusque-là inédites en France, pays où les terres de la géographie électorale restent hélas encore trop souvent en jachère.

Manu

[vudeloin]

Ouais tout ça c'est bien beau mais il manque des cartes encore... :)

[orional]

Bonsoir,

Les élections de 1936 dans les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise ont confirmé sans nul doute la puissance du P.C.F. en banlieue parisienne qui obtient des résultats qu'il peinera à dépasser voire à égaler plus tard même dans les scrutins législatifs de 1945-1946. De 33,8% des suffrages exprimés en 1945 en région parisienne, il culminera à 35,1% en novembre 1946 avant de reculer à 32% environ en 1951-1956. Les résultats par rapport aux inscrits trahissent davantage le phénomène de piétinement par rapport à 1936.

Sans doute que le mode de scrutin proportionnel par liste à un tour avec le suffrage féminin peuvent expliquer en partie cette stagnation lors de la Quatrième République. Le scrutin d'arrondissement avait pour mérite de propulser des candidatures bénéficiant souvent d'une popularité locale forte assise sur des maillages sociaux et associatifs forts.

Certes, les principales têtes de file du communisme parisien (Cachin, Marty, Bonte, Croizat ou Cogniot) et francilien (Thorez, Duclos, Fajon en petite couronne, Demusois ou Midol en petite couronne) de 1936 se présentent à la Libération dans leur département d'origine. Cependant, la composition des listes dans une élection au scrutin proportionnel fait parfois fî des circonstances locales en reléguant à des places non-éligibles des maires ou conseillers généraux connus ou encourageant des parachutages électoraux (Prosper Môquet, député des Epinettes à Paris en 1936, élu député de l'Yonne en 1945 ; Jacques Grésa, député du Pont de Flandre en 1936, élu député de Haute-Garonne en 1946 ; ou Waldeck Rochet, député de Nanterre en 1936, élu en Saône-et-Loire de 1945 à 1958 avant de revenir vers des terres rouges moins hostiles en 1958 à Aubervilliers).

Par rapport aux commentaires de vudeloin portant sur les législatives de 1978, j'apporterai quelques précisions sans faire du pinaillage :

- d'abord, il ne s'agit pas de la première élection du socialiste Louis Le Pensec dans le Finistère. Il est élu en 1973 député de la circonscription de Pont-Aven battant le sortant giscardien Jean-Claude Petit. Ce scrutin est particulièrement révélateur en ce qu'il traduit le recul du P.C.F. en pays concarnois alors qu'il y était en tête de la gauche depuis la Libération.

- ensuite, et enfin, le P.C.F. obtient à Paris seulement 3 députés (Gisèle Moreau à La Salpétrière, Paul Laurent au Pont de Flandre et Lucien Villa à Charonne) contre 7 sortants. Le décin du communisme parisien observé depuis la fin des années soixante se trouve cruellement confirmé. Il est sérieusemment atteint dans certains de ses fiefs comme Belleville ou La Chapelle du fait de reports de voix défectueux à gauche. Et encore, ce n'est qu'un sursis avant le grand balayage de 1981 par les socialistes.

Bien à vous.

[orional]

Jean-Marc Ayrault a été élu député de Loire-Atlantique pour la première fois en 1986 à la faveur de la proportionnelle. Il est en revanche en 1978 le suppléant du député socialiste de Nantes-Ouest-Saint-Herblain et maire de Nantes Alain Chenard.

Ce dernier, déjà le tombeur du sénateur Morice aux municipales de 1977, battra le sortant Christian Chauvel dont il fut le suppléant, député socialiste en 1967-1968, puis en 1973-1978, qui, par refus de l'alliance nationale avec les communistes, sera exclu du P.S. en 1975 et se rapprochera progressivement du centre droit en intégrant le minuscule Parti socialiste démocrate de Eric Hintermann. Déjà dépourvu de son siège de conseiller général depuis 1976, il sera éliminé du premier tour des élections de 1978 après avoir obtenu un bien maigre 6,52% des suffrages exprimés contre 26,62% à son concurrent socialiste.

[vudeloin]

J'aurais la mémoire qui flanche ? Eh eh...
Mais bon, pourquoi j'aurais vu un député PC de plus sur Paris, dans le XVIIIe peut etre ?
Soit, les approximations auront été corrigées comme il convient et permettent d'éclairer un peu plus la lanterne de chacun sur quelques évolutions.

Sur la question des votes communistes sur la ' banlieue rouge ' et le déplacement des candidats, quelques rappels...
Un, même si le PCF s'est renforcé de manière importante à la Libération, il ne disposait pas, sur le fond, de candidats susceptibles, de manière immédiate, de devenir des parlementaires disons efficaces.
Et les anciens députés parisiens transformés en candidats en province étant autant de points d'appui pour la démarche du Parti en ce sens.
L'autre aspect, qu'il ne faut pas oublier ( qu'il ne faut jamais oublier ), c'est que le personnel politique des premières assemblées de la IVe République n'a souvent qu'un rapport assez distant avec les élus de la dernière législature de la IIIe.
Rien que le problème du vote des pleins pouvoirs à Pétain règle la question pour un grand nombre de parlementaires radicaux, socialistes, conservateurs et autres.
Et tous les députés communistes du Front Populaire ne sont pas restés fidèles au Parti, loin de là.
Certains n'ont même pas vu la fin de la guerre mais surtout d'autres ont vécu le pacte germano soviétique comme un déchirement qui les a fait quitter l'organisation avant de s'en affranchir parfois totalement.
Parfois, ils étaient élus dans des endroits où le PCF ne parviendra pas toujours à reprendre pied, ensuite. Mais il faut regarder les scores de 1946...

[Hashemite]

Cette discussion manque de cartes... je vous offre donc chose plus récente, le deuxième tour de la présidentielle de 1995 par circonscription. Une carte de 2007 au même niveau suivra, pour vous permettre des comparaisons entre ces deux élections aux résultats similaires (53/47 pour la droite)

[Hashemite]

et 2007, comme promis.