de orional » Ven 14 Jan 2011 21:21
Bonsoir,
Les élections de 1936 dans les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise ont confirmé sans nul doute la puissance du P.C.F. en banlieue parisienne qui obtient des résultats qu'il peinera à dépasser voire à égaler plus tard même dans les scrutins législatifs de 1945-1946. De 33,8% des suffrages exprimés en 1945 en région parisienne, il culminera à 35,1% en novembre 1946 avant de reculer à 32% environ en 1951-1956. Les résultats par rapport aux inscrits trahissent davantage le phénomène de piétinement par rapport à 1936.
Sans doute que le mode de scrutin proportionnel par liste à un tour avec le suffrage féminin peuvent expliquer en partie cette stagnation lors de la Quatrième République. Le scrutin d'arrondissement avait pour mérite de propulser des candidatures bénéficiant souvent d'une popularité locale forte assise sur des maillages sociaux et associatifs forts.
Certes, les principales têtes de file du communisme parisien (Cachin, Marty, Bonte, Croizat ou Cogniot) et francilien (Thorez, Duclos, Fajon en petite couronne, Demusois ou Midol en petite couronne) de 1936 se présentent à la Libération dans leur département d'origine. Cependant, la composition des listes dans une élection au scrutin proportionnel fait parfois fî des circonstances locales en reléguant à des places non-éligibles des maires ou conseillers généraux connus ou encourageant des parachutages électoraux (Prosper Môquet, député des Epinettes à Paris en 1936, élu député de l'Yonne en 1945 ; Jacques Grésa, député du Pont de Flandre en 1936, élu député de Haute-Garonne en 1946 ; ou Waldeck Rochet, député de Nanterre en 1936, élu en Saône-et-Loire de 1945 à 1958 avant de revenir vers des terres rouges moins hostiles en 1958 à Aubervilliers).
Par rapport aux commentaires de vudeloin portant sur les législatives de 1978, j'apporterai quelques précisions sans faire du pinaillage :
- d'abord, il ne s'agit pas de la première élection du socialiste Louis Le Pensec dans le Finistère. Il est élu en 1973 député de la circonscription de Pont-Aven battant le sortant giscardien Jean-Claude Petit. Ce scrutin est particulièrement révélateur en ce qu'il traduit le recul du P.C.F. en pays concarnois alors qu'il y était en tête de la gauche depuis la Libération.
- ensuite, et enfin, le P.C.F. obtient à Paris seulement 3 députés (Gisèle Moreau à La Salpétrière, Paul Laurent au Pont de Flandre et Lucien Villa à Charonne) contre 7 sortants. Le décin du communisme parisien observé depuis la fin des années soixante se trouve cruellement confirmé. Il est sérieusemment atteint dans certains de ses fiefs comme Belleville ou La Chapelle du fait de reports de voix défectueux à gauche. Et encore, ce n'est qu'un sursis avant le grand balayage de 1981 par les socialistes.
Bien à vous.
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orional le Ven 14 Jan 2011 22:55, édité 1 fois.