Elections européennes - Italie

[ploumploum]

Les italiens devaient élire 73 eurodéputés.

Pour rappel, le pays est découpé en circonscriptions mais il y a un seuil national pour obtenir des sièges.

Contre toute attente et malgré un participation en baisse (58,7 % contre 66,3 % il y a 5 ans), le Président du Conseil Matteo Renzi triomphe.

Avec les données de 61447 bureaux dépouillés (sur 61 592), le PD pointe à 40,8 %. Les sondages ne le donnait qu'à 30-35 % au maximum.

Le M5E est à 21,1 % (25 -28 % dans les sondages)
Forza Italia est à 16,8 %
La Ligue du Nord : 6,2 %
Nouveau Centre-droit : 4,4 %
Liste Tsipras : 4 %

La GUE pourrait obtenir quelques sièges. Cela se jouera à pas grand chose.
En ce qui concerne les Sociaux-démocrates, cela doit être l'un des meilleurs scores voire le meilleur score obtenu par un parti affilié.

[ploumploum]

Dépouillement terminé en Italie.

Avec 40,8 % des suffrages (environ 11 203 000 voix), le PD (PES) remporte 32 sièges

Le Mouvement 5 Etoiles obtient 5 807 000 suffrages, soit 21,1 %, et 17 sièges

Forza Italia, affaiblie par l'absence forcée de Berlusconi, pointe à 16,8 % (4 614 000 voix) et 13 sièges

La Ligue du Nord, alliée du FN, obtient 1 688 000 voix et 5 sièges

La coalition NCD (d'Angelino Alfano)- UDC est à 4,4 % (1 202 000 voix) et 3 sièges

La liste Tsipras pointe à 4 % (1 108 000 voix) et obtient 3 sièges. Cette liste a réussi à contredire les sondages qui la donnaient à moins de 4 %

Les 6 autres listes totalisent 6,6 %

Avec un total de 27 448 906 suffrages exprimés, la barre des 4 % était à 1 097 657 voix
La liste Tsipras, qui a obtenu exactement 1 108 457 bulletins, remporte 3 sièges en dépassant la barre de 10 800 voix

[Eco92]

Marrant, pas grand monde ne commente, pourtant le victoire innatendue (surtout par sa largesse) de Renzi est un événement assez important.

En contrepoint le haut score du Mouvement 5 étoiles est analysé partout comme une défaite, à demi-mot reconnue par Grillo, qui se rêvait en tête des élections.

Ses députés étaient un des mystères de l'élection, le parti étant composé d'individualités très diverses. Un temps on a parlé de discussions avec José Bové et les verts, ce qui est surprenant vu l'europhilie des verts mais pourrait correspondre à quelques uns sur la transparence ou l'éthique, d'autant que dans certaines régions le M5E est construit autours d'acteurs citoyens venus du militantisme environnemental. Mais bon c"'était un peu étrange quand même.

Grillo, lui, s'est rapproché publiquement de Nigel Farrage de l'UKIP, ce qui n'est pas sans suscité des protestations dans le mouvement.

http://italie.blog.lemonde.fr/2014/05/30/erreurs-tactiques-et-strategiques-rapprochement-avec-nigel-farage-le-m5s-se-divise-encore/

[MiniM]

J'avoue que je m'explique peu le résultat, Renzi ne semblant pas très populaire et les résultats étant en général très défavorables aux gouvernements en place.

Mais, quand l'alternative est Grillo ou Berlusconi, je peux comprendre.

[Ramdams]

La volonté réformiste de Renzi explique certainement son score. Le Figaro estime qu'il a "déjà changé l'Italie en 100 jours". À la lecture de l'article, on en oublierait presque que Renzi est classé au centre-gauche.

François Hollande s'est certainement inspiré de son homologue (de couleur, comme de hiérarchie) italien, notamment au sujet de la suppression des provinces (nos départements chez nous) mais avec beaucoup moins d'ambition et un calendrier beaucoup plus lent.

Renzi est d'ailleurs surnommé "Le démolisseur" (Il Rottamatore). Il entend faire de sa jeunesse et sa fougue une force. Il rappelle à bien des égards Berlusconi, de l'autre côté de l'échiquier politique, qui jouissait de son temps d'une popularité importante.

[benjam]

La volonté réformiste de Renzi explique certainement son score. Le Figaro estime qu'il a "déjà changé l'Italie en 100 jours". À la lecture de l'article, on en oublierait presque que Renzi est classé au centre-gauche.

François Hollande s'est certainement inspiré de son homologue (de couleur, comme de hiérarchie) italien, notamment au sujet de la suppression des provinces (nos départements chez nous) mais avec beaucoup moins d'ambition et un calendrier beaucoup plus lent.

Renzi est d'ailleurs surnommé "Le démolisseur" (Il Rottamatore). Il entend faire de sa jeunesse et sa fougue une force. Il rappelle à bien des égards Berlusconi, de l'autre côté de l'échiquier politique, qui jouissait de son temps d'une popularité importante.

Renzi n'est pas à proprement parler l'homologue de Hollande : le premier est chef de gouvernement, le second chef d'Etat.

Quant à la comparaison avec Berlusconi, ce dernier est avant toute chose un entrepreneur richissime qui a ensuite réussi en politique, pour qui la fin justifie les moyens. Renzi a fait certes une entrée fracassante sur la scène politique nationale et est perçu par beaucoup comme le dernier espoir, mais il ne semble pas malhonnête, jusqu'à preuve du contraire...

[Zanas]

Il n'y a à peu près rien qui permette de comparer Renzi et Berlusconi, si ce n'est qu'ils sont tous les deux de droite.

[alamo]

commentaire lapidaire, mais juste...

[ploumploum]

Grillo, lui, s'est rapproché publiquement de Nigel Farrage de l'UKIP, ce qui n'est pas sans susciter des protestations dans le mouvement.

http://italie.blog.lemonde.fr/2014/05/30/erreurs-tactiques-et-strategiques-rapprochement-avec-nigel-farage-le-m5s-se-divise-encore/

Rapprochement acté par le vote des militants (sur internet).
Mais comme l'indique le correspondant du Monde, les 30000 militants (sur 85 000) qui ont fait l'effort de voter n'avaient pas le choix.

Priés de choisir entre ELD, les Conservateurs et réformistes européens (ECR) et les non inscrits, ils ont choisi, jeudi 12 juin, à 78% des 29 584 votants
[...]
Avant de cliquer sur leur ordinateur, ils ont eu droit à un petit film d’animation démontrant les avantages de telle ou telle affiliation et, au contraire, les désavantages de siéger parmi les non inscrits : pas de postes de responsabilité, pas d’argent (entre 3 et 4 millions d'euros par an pour 25 députés) pas de visibilité. Même un enfant de cinq ans aurait pu faire la différence. D’autant qu’un petit post scriptum précisait : « si le choix arrivé en tête est impraticable [les non inscrits], c’est celui arrivé en seconde position qui sera retenu »… Seul 3533 personnes ont choisi cette option. Et les Verts ? Deux posts expliquaient qu’une alliance avec eux étaient rigoureusement impossible.

http://italie.blog.lemonde.fr/2014/06/1 ... en-europe/

[Eco92]

Je suis curieux de voir si les 17 députés suivront la consigne, ce n'est pas forcément évident, mais je ne connais pas leurs profils.