Une carte qui me rappelle quelque chose, vu que je dois avoir encore quelque part ( va savoir où ) l’édition du journal « Le Monde « où elle était reproduite, avec les subtils dégradés de noir et de blanc dont ce sérieux journal était coutumier à l’époque.
Sur la banlieue rouge, je persiste et je signe ( lol ) : le PCF n’a jamais été aussi fort sur ces territoires qu’en 1936, dès lors que les sièges étaient répartis au scrutin uninominal à deux tours.
On pourrait envisager ( travail de Romain peut être ) de reproduire une carte du département de la Seine sur la base du découpage de 1936 et des résultats observés aux élections de 1945 et 1946 – singulièrement le scrutin de novembre 1946 – pour voir si le schéma de la législature de Front Populaire se répète mais bon, c’est ainsi.
Le PCF n’a jamais été aussi influent qu’en 1936, avec quelques aspects trompeurs d’ailleurs, notamment sur le grand chelem de la Seine Saint Denis ( 9 élus sur 9 ) qui précédera une perte sèche de 4 sièges en 1981 ( circonscriptions d’Epinay Saint Ouen, de Noisy le Sec, de Noisy le Grand et Bagnolet – Pantin ), positions jamais retrouvées ensuite.
Parmi les éléments qui ressortent du travail de notre ami canadien, figurent notamment le début de la poussée de gauche dans l’Ouest, attestée par les sièges du Finistère ( première élection de Louis Le Pensec sur la 8e circonscription de Quimperlé par exemple ), élection de François Leizour en député communiste du pays de Guingamp et de Pierre Jagoret pour le PS sur le pays de Lannion, première élection comme député de Jean Marc Ayrault sur une partie de Nantes et sa première ville d’élection de Saint Herblain, etc...
Je peux aussi vous donner les dix élus du MRG : Jean Pierre Defontaine sur la circonscription de Bapaume dans le Pas de Calais ( c’était le maire de la ville et le président du RC Lens ) ; Raymond Jullien, député du Médoc en Gironde, Michel Crépeau, député Maire de la Rochelle en Charente Maritime, Alain Bonnet, député Maire de Brantôme en Dordogne ( c’était le fils de Georges Bonnet ), un siège qui connaîtra quelques années plus tard l’élection d’un député PCF, René Dutin ; Maurice Faure, ancien Ministre, dans la 2e du Lot ( Maurice Faure était maire de Cahors et conseiller général de Puy l’Evêque ) ; Robert Fabre, député Maire de Villefranche de Rouergue dans l’Aveyron ( président du MRG, il sera ensuite nommé Médiateur par Giscard d’Estaing et sera remplacé lors d’une partielle ) ; François Abadie, député Maire de Lourdes dans les Hautes Pyrénées ; Jean Michel Baylet, actuel président du PRG, dans la circonscription de Montauban – Valence d’Agen ; Paul Duraffourg, député de Saône et Loire, élu sur le secteur du Charolais et François Massot, député de Digne dans les Alpes de Haute Provence – fils de l’ancien député radical du Front Populaire…-.
Parmi les résultats les plus significatifs, notons tout de même le grand chelem du PCF sur le Gard ( 4 élus ), la Haute Vienne ( 3 élus ) et la Seine Saint Denis ( 9 élus ).
Notons aussi la poussée communiste dans les Bouches du Rhône ( 7 élus sur 11, laissant deux sièges à la droite dans les quartiers les plus bourgeois de Marseille des 6e,8e et 9e arrondissements et deux sièges seulement au PS, celui de Gaston Defferre dans Marseille et celui de Louis Philibert dans le pays d’Aix ).
On peut aussi souligner le grand chelem de la gauche sur le Pas de Calais, avec une lutte au couteau entre PCF et PS, la forte poussée communiste dans le Hainaut Cambrésis avec l’élection de 8 députés, confinant d’ailleurs la droite sur la Flandre, la partie la plus huppée de l’agglomération lilloise et le siège de Cambrai, îlot RPR au milieu d’un océan de députés communistes et socialistes.
Un siège alors occupé par un certain Jacques Legendre, devenu depuis sénateur.
Sur Paris, après la victoire de Chirac aux élections municipales de 1977, les premiers effets de la méthode Chirac se firent sentir : recul du PCF ( passé de 7 à 4 députés ) et faible progression du PS ( qui ne put obtenir que le siège constitué par une partie du 13e arrondissement pour un certain Paul Quilès…
La gauche, si elle progressait globalement sur 1973, perdit quelques autres positions en région Ile de France : perte de la circonscription de Cormeilles Taverny par le député communiste Claude Weber au profit du centriste André Petit, maire d’Eaubonne ; perte du siège de Rambouillet Trappes, jusqu’ici détenu par Jacqueline Thome Patenôtre, remplacée par un jeune député giscardien, membre du Parti républicain, nommé Nicolas About ; échec dans la conquête des deux sièges d’Antony et de Montrouge restés à l’UDF dans les Hauts de Seine, échec dans la conquête de la seconde circonscription de l’Essonne, partant d’Evry jusqu’au Loiret et restée fidèle à Michel Boscher, député RPR.
Le fait essentiel, en réalité, c’est que la gauche ne transforma aucunement l’essai des municipales où elle s’était particulièrement renforcée en Ile de France.
Enfin, remarquons que si la France de l’Est et de l’Ouest commençait de se piqueter de rose et de rouge, l’essentiel des députés bas normands, poitevins, ligériens, champenois et lorrains restaient de droite.
Et premier signe avant coureur d’une évolution plus profonde, le PS ne gardait plus que le siège du Var intérieur ( la circonscription de Draguignan ) avec la première élection de François Léotard sur le siège de Fréjus Saint Raphael, tandis que tous les députés des Alpes Maritimes étaient de droite, le candidat communiste Charles Caressa ne parvenant pas, par exemple, à confirmer le siège jadis occupé par Virgile Barel.
Pour plus de détails, j’attends vos questions
Et je profite de l’occasion pour porter à la connaissance de chacun ici deux sites que je parcours de temps à autre ( Hashemite peut être aussi ) :
http://www.politicalresources.net , véritable passeport universel de la politique mondiale et le site
http://psephos.adam-carr.net , tenu par un Professeur de Sciences Politiques de l’Université de Melbourne qui contient un certain nombre de cartes et d’informations d’une certaine précision sur un nombre très important de pays différents.
Il faut juste ne pas être rebuté par la lecture de l’idiome de Shakespeare.
Mais comme disait La Palice, quand c’est une carte ou que c’est des chiffres, pas besoin de comprendre l’anglais !