Les cantonales dans l'Aude

[stephed]

Au petit jeu des pronostics, canton par canton, c'est difficile à dire: l'UMP ne détenant que le petit canton rural de Belpech que son sortant devrait garder sauf forte division.

Le PS gardera haut la main la majorité mais tel ou tel canton peuvent être gagnés par des DVG.....qui soutiendront ensuite la majorité.

Le plus symbolique est que les critiques contre la gestion socialiste du département sont faites par des UMP (Michel PY, Emmanuel BRESSON, Gilles ICHER) qui ne sont ni conseillers généraux, ni même candidats aux cantonales.

[maxxx]

Après les pertes de Narbonne puis de Carcassonne, avec la longue tradition socialiste dans ce département, après les scores calamiteux des régionales dans ce département, et avec un tel climat défavorable à la droite au plan national, garder Belpech sera déjà bien pour l'opposition départementale, dont les conseillers peuvent se rendre ensemble dans une seule voiture pour assister aux séances plénières du CG...

Comme en Haute Garonne, en plus, l'ambiance est loin d'être au top en interne à l'UMP départementale...

Beaucoup de passages des candidats PS ou DVG dès le premier tour à prévoir, avec peut être ça et là des DVG battant des candidats officiels mais rien de plus...Et EELV n'est pas véritablement menaçante ici...

[vudeloin]

Suffit il d’être une chèvre, avec l’étiquette PS, pour se faire élire dans l’Aude, pourrait on dire ?
Mais, foin d’idées toutes faites, comment appréhender la situation de ce département de forte tradition progressiste et républicaine ?

Les dernières municipales se sont avérées un véritable désastre pour l’UMP, avec la perte de Carcassonne et de Narbonne, qui constituaient jusqu’ici les deux points forts de l’influence d’une droite déjà très affaiblie.

Pour ces cantonales, les positions de la droite sont limitées et je ne pense pas qu’elle puisse perdre le petit canton de Belpech, peuplé de 2 200 habitants – la moitié au chef lieu – dans 12 communes dont 9 comptent moins de 100 habitants.

A gauche, il y aura sans doute des explications parfois assez rudes, comme on a pu le voir dans quelques partielles récentes ( cantons de Lézignan ou de Ginestas, l’ancien canton d’élection de Gérard Schivardi ) et le contexte politique s’y prête d’autant mieux que le département fut l’un des points forts de la fameuse consultation citoyenne sur la réforme de la Poste.

Ceci dit, de bonne source, il me semble, sur la durée, que les choses ne sont pas figées.

La droite ne peut pas escompter avant longtemps s’emparer du Conseil général – ne rêvons pas – mais les évolutions démographiques de l’Aude sont telles que leur traduction politique peut surprendre.

N’oublions pas, par exemple, qu’en 2007, lors du second tour des élections présidentielles, Nicolas Sarkozy, dans un contexte où la grande majorité des élus locaux sont PS ou proches du PS, avait obtenu 48,08 % au second tour dans l’Aude.

Obtenant par exemple plus de 58 % des voix à Leucate, du côté de chez Michel Py.

On est bien loin, avec ces scores, de l’élection présidentielle de 1974 où l’Aude, avec plus de 63 % des votes ( si je ne me trompe pas ), avait été l’un des départements les plus favorables à François Mitterrand.

Autant dire que, lorsqu’un flux de gauche se fait sentir dans le pays, l’Aude répond présente mais qu’elle ne s’avère pas imperméable à une poussée contraire, si tant est qu’elle se produise.

D’ailleurs, la côte audoise semble devenir le souci des élus socialistes, ne serait ce que parce qu’ils craignent quelque peu le processus que l’on connaît dans les autres départements de la Région, au fil de l’urbanisation de ces secteurs.

Et le mouvement démographique est fort puisque le département, jadis frappé par l’exode rural ( notamment avec les effets de la crise viticole latente depuis les années 70 ), est passé de 272 000 habitants en 1975 à près de 350 000 aujourd’hui, sans développement industriel spécifique…

Et que ce mouvement affecte singulièrement l’arrondissement Est, celui de Narbonne, qui s’est particulièrement rapproché de celui de Carcassonne.

Ces nouvelles couches de population feront elles des évolutions plus nettes encore dans les années à venir ?

C’est, au-delà du renouvellement cantonal de cette année, ce qu’il faudra observer dans les scrutins à venir.

[maxxx]

C'est probablement à réinscrire dans le contexte général du Langedoc Roussillon : cette dernière région est détenue facilement par la gauche, cette dernière détenant 4 conseils généraux sur 5, mais il est assez intéressant de constater que sur le moyen terme, on pourrait peut être assister à un retournement symétrique de la sociologie électorale, dans l'hypothèse d'une victoire nationale prochaine de la gauche.

Si la gauche remporte la présidentielle et par ricochet les législatives de 2012, elle risque classiquement de commencer à perdre du terrain localement dans toutes les positions acquises jusque là essentiellement grâce au mécontentement national.

Les Pyrénées Orientales et le Gard font partie des départements fragiles pour la gauche, départements qui, selon moi, avec d'autres comme le Vaucluse, pourraient être à ranger dans la catégorie des plus probables et rapides chances de gain en cas d'élections locales favorables, nationalement parlant, à la droite...

Malgré le contexte national totalement défavorable à la droite, cette dernière a extrêmement bien résisté aux municipales et cantonales de 2008 dans les P-O : conquête de plusieurs municipalités et pas les plus à droite (Prades, Port-Vendres...), perte d'un seul canton, victoire sans conteste d'Alduy lors de la partielle et reconquête récente de Saint-Estève...Sans compter qu'en 2007, malgré l'effet de retournement d'entre-deux-tours que tout le monde connait aux législatives, la droite a réalisé un inédit grand chelem sur les 4 circonscriptions, avec la victoire de Jacqueline Irlès dans la circonscription du PS Henri Sicre (qui avait été le seul à résister en 1993 et 2002).
Avec un vent favorable dans l'hypothèse d'une déception des électeurs vis-à-vis d'une gauche au gouvernement, les derniers remparts de la gauche dans ce département (à savoir les quelques sièges de majorité que détient la gauche et la présence de cette dernière dans certaines municipalités - Millas, Toulouges, Canohès, Céret, Cabestany - cette dernière tend d'ailleurs de plus en plus à droite : malgré la candidature de son maire, Jean Vila, la gauche est passée de 55.6% à 53.3% entre 2002 et 2007 aux législatives, et de 46.2% à 43.2% entre 1995 et 2007 aux présidentielles...) devraient sauter...Evolution sur le schéma des Alpes maritimes sociologiquement et électoralement parlant possible...

Le Gard est également de moins en moins solide : la droite semble parvenue à s'être bien réinstallée dans sa ville de Nîmes, Alès est plus fragile mais tant que Max Roustan, son charismatique maire, ne lâche rien et ne se retire pas, la gauche divisée semble cantonnée à des défaites au premier tour, les municipales ont été plus ambivalentes que dans les P-O (maintien de justesse mais maintien quand même à Vauvert, perte selon moi conjoncturelle de Saint Gilles, gain de Rochefort sur Gard vs. perte de Bagnols...), mais les sénatoriales ont quand même montré l'évolution du corps des grands électeurs avec l'élection historique d'un sénateur de droite...Et la droite a échoué de très peu à faire un grand chelem aux législatives de 2007, avec un score assez surprenant et fort du candidat UMP face à William Dumas dans la 5ème...
Les divisions et l'incurie de certains représentants locaux de la droite (divisions Lapierre/Valadier, situation financière de Pont Saint Esprit, affaires comme épée de Damoclès sur la tête de JP Fournier) ralentissent cependant davantage le mouvement en comparaison des P-O (dans les P-O, il y a aussi des rivalités (ex : Irlès/Calvet-Mach) mais elles se règlent en interne...et plus discrètement)...Pour combien de temps encore, telle est la question ?

L'Hérault et l'Aude pourraient en effet connaitre une évolution similaire mais ce sera beaucoup plus long ou alors ce sera brutal...Mais le scénario de long terme et le plus plausible car pour l'Hérault, il faudrait que la droite aille au-delà de ses fortifications bitteroises, de Sète (ville fragile mais dans un secteur qui vote de plus en plus à droite nationalement : cf. Frontignan) et des villes touristiques de la Méditerranée (Palavas, Pérols, La Grande Motte) : c'est-à-dire qu'elle prenne pied sur Montpellier (c'est pas demain la veille que la ville devrait connaitre un maire de droite...) et dans tout l'arrière pays où ses victoires ont pour le moment été sans lendemains (perte de Lodève, retranchement à Lamalou-les-Bains ou Popian)...

[vudeloin]

Pour donner une idée des évolutions sur la durée de la région Languedoc Roussillon, en 1978, la gauche avait obtenu un siège dans les PO ( un député PCF ), les trois sièges de l'Aude ( tous PS ), les cinq sièges de l'Hérault ( 2 PCF, 3 PS ) et les quatre du Gard ( 4 PCF ).
La majorité de l'époque n'avait conservé que le siège de Perpignan ( et encore, avec le père de Jean Paul Alduy, alors socialiste en rupture de ban parce que fondamentalement anti communiste ) et les deux élus de la Lozère, avec notamment la première élection de Jacques Blanc.

[Barbès]

Déclaration de la seule gauche unitaire: http://11.lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=593:declaration-commune-cantonales-2011&catid=422:editorial&Itemid=468

[stephed]

canton d'Alaigne:

Vendredi 14 janvier, à la salle des fêtes, Didier Rieu, maire et candidat (Divers Droite) aux prochaines élections cantonales des 20 et 27 mars, face à Jacques Durand, conseiller général PS sortant, a reçu le président départemental de l'UMP Emmanuel Bresson...

:arrow: http://www.ladepeche.fr/article/2011/01 ... pagne.html

[vudeloin]

Sans vouloir rappeler de mauvais souvenirs à Emmanuel Bresson, il faut juste lui rappêler, mais ce n'est qu'un détail, que si le département de l'Aude emploie aujourd'hui 2 400 agents ( pour 360 000 habitants, ce n'est pas de trop ) c'est aussi parce qu'il a vu arriver en masse agents non enseignants de l'Education Nationale et salariés de l'Equipement, dans le cadre de la décentralisation Raffarin...
Si l'UMP en est là, elle est mal partie...

[SALVAT]

un bon candidat de l'UMP qui avait parrainé un candidat LCR pour les présidentielles...Eclectique avec ça !
Bertrand SALVAT

[vudeloin]

Bresson est un vrai démocrate ! :)