de Artisan-Politologue » Mer 30 Déc 2009 22:27
Ca, cher Marc Joseph, c'est la question à un million d'euros!
Pour rééditer l'excellente projection d'Hashémite au niveau des départements, avec les conseillers territoriaux, il nous faudrait avoir tous les éléments en main.
Pour l'instant, l'esprit de la future loi serait de diviser le nombre d'élus par deux par deux dans les départements, mais cela l'accroisserait des deux tiers dans les régions, comme l'a souligné Jean-Philippe. Aucune précision sur cette cote mal taillée au niveau de chaque département. Mais nous sommes quelques-uns, sur ce forum et sur nos blogs respectifs, à être dans les starting blocks en attendant ces précisions, pour affiner nos projections.
De plus, nous ne savons pas selon lequel mode de scrutin les conseillers territoriaux seront désignés. Est-ce que ce sera au scrutin majoritaire à un tour, à l'anglo-saxonne, comme le voudraient certains à l'UMP? Ou selon une formule mixte assez compliquée, sur laquelle travaillerait le cabinet de Michel Mercier, secrétaire d'Etat aux Collectivités locales?
Personnellement, j'ai l'impression que les conseillers généraux n'ont pas encore vraiment levé ce lièvre. Sans doute, en tant que maires et présidents de structures intercommunales, sont-ils surtout préoccupés par la réforme de la taxe professionnelle. Encore une conséquence du cumul des mandats.
D'ailleurs, vous avez remarqué que ces conseillers territoriaux ne sont ni plus ni moins qu'une institutionnalisation dudit cumul?
Pour en revenir à nos élus, ils ne sont pour l'instant pas inquiets. Mais cela ne durera pas. Peut-être plus que les maires, les conseillers généraux ruraux (puisque c'est sans doute dans les campagnes qu'on fusionnera le plus grand nombre de cantons, ne serait-ce que pour des raisons de représentativité) restent des élus indépendants et quelquefois frondeurs.
Imagine-t-on, par exemple, François Lucas, ancien leader de la Coordination rurale, laisser disparaître son canton de Blanzac-Porcheresse (Charente) sans rien faire? Et des exemples comme ça, il y en a à la pelle dans nos campagnes. Le gouvernement va droit à la jacquerie si l'esprit de ce projet ne change pas. Si le rôle du conseiller général reste très flou pour les populations urbaines, il n'en est pas de même en milieu rural. Même les néo-ruraux ont bien compris que le conseiller général est une sorte de mini-député, par lequel élus et associations passent pour obtenir des subsides.
C'est un peu caricatural mais cela reste vrai.
Cette jacquerie des élus ruraux pourrait débuter, ou trouver son point culminant, cela dépendra du calendrier de la réforme, lors des sénatoriales de 2011. Dans certains départements, des listes de "cocus" pourraient menacer la majorité sénatoriale. Il risque aussi d'y avoir pas mal de dégâts à droite lors des cantonales.
Tout cela pour dire que si toute projection est hasardeuse, on peut déjà détecter les éventuels points chauds, département par département.
Je suis prêt à me coller à un premier recensement.
A côté du tollé que provoquera la fusion des cantons, celui occasionné par le redécoupage Marleix restera une aimable discussion.
Manu