Les élections législatives autrichiennes de septembre 2013

[ploumploum]

Recul de de 2,8 pts pour le SPO et de 2,5 pts pour le conservateurs qui pourraient aussi atteindre leur minimum historique.

Le FPO pointe à 22,3 % (+4,8 pts) et le BZO à 3,7 %. (-7 pts)

Si l'on considère le bloc extrême-droite/Droite populiste, eurosceptique FPO/BZO/Team Stronach : on est à 32 % (mais seulement 28,3 % représentés au Nationalrat) et 54 sièges

En 2008, FPO+BZO, c'était 28,2 % et 55 sièges.

[anjou49]

Estimation quasi définitive ORF à 18h (même chose à 19h) sur 71.3% (92.5% à 19h) des bulletins dépouillés:

- SPÖ : 27,1% → 53
- ÖVP : 23,8% → 46
- FPÖ : 21,4% → 42
- Grünen : 11,4% → 22
- Team Stromach : 5,8% → 11
- NEOS : 4,8% → 9

Coalition
- SPÖ/ÖVP: 99
- ÖVP/FPÖ/TEAM STROMACH: 99

[ploumploum]

Les Verts réalisent un score plutôt décevant en n'améliorant leur score que d'un point alors que les sondages accordaient environ 14 % au parti.


En Carinthie, le SPO arrive en tête avec 32,5 % (+4,4 pts). L'OVP suit avec 14,9 % (+0,3)
Le FPO est crédité de 18,6 % (+ 11 pts) . Le BZO chute à 11,1 % (-27,4 pts).
Les Verts sont à 11 % (+4,1), le Team Stronach à 7 % et Neos à 3,6 %

En Styrie, le FPO arrive en tête avec 25,1 % (+7,8) devant le SPO à 24 % (-5,3)
Les conservateurs sont à 20,8 % (-5,4)
Team Stronach à 10,1 %, les Verts à 9,6 (+1,1), le BZO à 4 % (-9,3) et Neos à 3,7 %

A Vienne, les sociaux-démocrates arrive en tête avec 31 % (-3,8), devant le FPO qui pointe à 20,6 % (+0,1)
Les Verts arrivent 3ème avec 16,8 % (+0,8) devant les conservateurs de l'OVP à 14,1 % (-2,6).
NEOS est à 8,2 %, Stronach à 3,8 % et le BZO à 2,5 % (-2,3 pts)

[savonarole]

Situation ambigüe à la lecture de ces résultats, qui donnent l'impression que tout le monde a (à des degrés divers et à l'exception de NEOs) perdu: les deux grands partis de gouvernement sont à leur plus bas historique, mais l'éclatement de la droite nationale-populiste l'empêche d'arriver en tête (ou ne serait-ce en 2ème position comme le FPÖ l'espérait) et ainsi de jouer un rôle moteur dans la constitution d'une coalition.

Par ailleurs, le retour au Parlement de la sensibilité sociale-libérale (NEOS, cartel incluant le LIF issu de l'aile "gauche" et pro-européenne du FPÖ lors de la scission de 1993) n'arrange pas les affaires du SPÖ en lui grignotant quelques sièges, sans pour autant lui permettre d'envisager une coalition de centre-gauche "rouge-vert-rose", d'autant que les Verts stagnent alors qu'ils étaient annoncés à la hausse.

De la même manière, le score de la liste Stronach - quoique plus faible qu'esperé pendant les premiers mois de campagne, où im était pointé à plus de 10%) est une épine dans le pied de l'OVP et du FPÖ, qui sans elle auraient pu prétendre à la 1ère ou la 3ème place. Idem pour les voix qui se sont portées sur le BZÖ, celles-ci étant purement et simplement perdues corps et bien, le parti étant, après cet échec, vraisemblablement voué à disparaître.

S'agissant de la formation de la prochaine coalition gouvernementale, la logique la plus basique voudrait que l'actuelle alliance SPÖ-ÖVP à direction sociale-démocrate soit reconduite, puisqu'elle reste majoritaire. Pour autant, son avance historiquement faible en sièges laisse à penser qu'elle ne survivra pas aux prochaines élections, surtout avec un FPÖ leader de l'opposition, qui sera de surcroît debarassé des dissidents BZÖ et pourrait enregistrer des ralliements en provenance de Stronach si le millionnaire décidait de jeter l'éponge dans le courant de la législature.

Cependant, au regard des projections en sièges, la seule alternative à une grande coalition serait une alliance conservatrice de type "Bahamas" entre l'ÖVP (noir), le FPÖ (bleu) et Stronach (jaune). Une option doublement osée, si l'on se souvient d'une part du deluge de critiques internationales qui avait suivi l'alliance Schüssel/Haider en 1999 et d'autre part si l'on se réfère aux positionnements sir l'Europe pas forcément conciliables entre l'ÖVP et les deux autres. Cela étant, Haider n'est plus là, le tabou à delà été brisé et... l'expérience avait plutôt été bénéfique à l'ÖVP qui avait enregistré aux élections suivantes son meilleur score depuis les années 60, tandis que le FPÖ entrait dans une crise qui allait durer près de dix ans.

Aussi, et assez paradoxalement, ce pourraient être comme en 1999 les partis arrivés en 2ème et 3ème position qui pourraient avoir les clefs des négociations, avec une ÖVP dans le rôle du pivot, alors que le FPÖ devra arbitrer entre sa soif de pouvoir et l'option tactique de rester une mandature (qui pourrait être courte) dans l'opposition pour arriver enfin (de leur point de vue !) en tête lors du prochain scrutin.

Si l'expression "Reculer pour mieux sauter" existe en Autriche, il n'est donc pas impossible qu'elle soit ce soir à l'esprit de Faymann, Spindelegger et Strache, qui pourraient jouer dans les prochains jours un jeu de dupes, chacun faisant presque autant attention au court terme qu'au moyen terme.


(Et pardonnez-moi par avance pour les coquilles: l'écran d'iPhone n'est pas idéal pour ces longs posts..)

[anjou49]

Résultat final de ces élections législatives autrichiennes 2013:

Participation: 65.9% Rappel de 2008: 78.81%
SPÖ: 27.1% > 53 sièges
ÖVP: 23.8% > 46 sièges
FPÖ: 21.4% > 42 sièges
Grünen: 11.5% > 22 sièges
TS: 5.8% > 11 sièges
NOES: 4.8% > 9 sièges

Bloc de gauche (SPÖ/Grünen/NOES) : 84 sièges
Bloc de droite (ÖVP / TS / FPÖ): 99 sièges

Coalition(s):
- SPÖ + ÖVP: 99 sièges
- ÖVP + FPÖ + TS: 99 sièges

[ligerien]

En Allemagne, la gauche de la gauche impose aux socio-démocrates d'aller jouer les supplétifs de la CDU.
On prend le miroir et en Autriche, la droite de la droite impose aux conservateurs d'aller jouer les supplétifs des sociaux démocrates.

[ploumploum]

Le traitement des médias est assez intéressant sur le scrutin autrichien car quasiment tous ont indiqué une forte poussée de l'extrême-droite/droite populiste.

Si cette poussée est effectivement vraie en pts de %, en revanche elle est fausse sur le plan des suffrages obtenus. Une donnée électorale d’importance est souvent "oubliée" : le taux de participation.

En 2008, nous avions 6.333.109 inscrits. 4.990.952 électeurs s'étaient déplacés soit un taux de participation de 78,8 %.
Les suffrages exprimés étaient au nombre de 4.887.309.

Le FPO avait obtenu 857.029 suffrages (17,54 %) et le BZO, 522.933 (10,7 %).

Le scrutin qui s'est déroulé hier a été marqué par l'effondrement de la participation de 12,9 pts. On compte 4.126.758 suffrages exprimés sur un total de 4.207.695 votants.
On comptabilise donc 760 551 suffrages exprimés de moins qu'en 2008.
Le FPO a obtenu : 883.258 voix (+26.229 voix)
BZO : 149.740 voix (-373.193)
Team Stronach : 239.075 voix

Conclusion : le bloc FPO/BZO/ Team Stronach obtient moins de voix que le bloc FPO/BZO de 2008

Hors les cas particuliers de Team Stronach et NEOS, deux partis ont progressé en voix : le FPO donc, mais aussi les communistes (du KPO) qui pointent à 1 %
L'OVP passe sous le million de voix (982 651 contre 1 269 656 en 2008)
Le SPO perd un peu plus de 311 000 voix (1 118 223 suffrages hier contre 1 430 206 il y a 5 ans)

http://www.kleinezeitung.at/

[savonarole]

Ici le graphique des transferts de voix entre 2008 et 2013, comparable à celui que l'on trouve en Allemagne:

http://derstandard.at/1379292485046/Wae ... und-Gruene

Ou l'on constate que les plus forts bataillons d'abstentionnistes viennent du SPÖ (173.000 électeurs socialistes de 2008 ne se sont pas rendus aux urnes), suivis à égalité des électeurs de l'ÖVP et du FPÖ (79.000 chacun). S'il y a donc des déçus de la grande coalition, il y a donc aussi des électeurs qui ne croient pas en la posture du FPÖ...

Les plus gros gains enregistrés par celui-ci viennent d'ailleurs de ses "cousins" du BZÖ (33% des électeurs BZÖ de 2008 sont "rentrés au bercail" libéral". Ils ont également largement contribué à la percée de Stronach (68.000 voix sur les 270.000 du "Team"), mais là encore, rien d'étonnant.

S'agissant de l'autre vainqueur des élections, le cartel social-libéral NEOS, celui-ci est allé puiser ses électeurs essentiellement à l'ÖVP et chez les Verts. Ce qui explique sans doute que ces derniers n'aient pas réalisé la poussée attendue, tandis que, sur cette élection, l'ÖVP a presque autant perdu au centre (NEOS, 61.000 voix) qu'à droite (FPÖ+TS 82.000)

[savonarole]

Les discussions programmatiques entre le SPÖ et l'ÖVP en vue de la reconduction de la grande coalition ont formellement débuté à Vienne, avec pour objectif l'entrée en fonction du nouveau gouvernement avant Noël.

[ploumploum]

L'accord de coalition, ou compromis selon la correspondante du Monde à Vienne, entre le SPÖ et l'ÖVP a été conclu ce jeudi, plus de deux mois après les législatives.

La principale nouveauté du gouvernement est la nomination à la diplomatie d'un jeune ministre (le plus jeune ministre nommé depuis 1945, en l’occurrence ): Sebastian Kurz (27 ans !)

Michaël Spindelegger, leader des conservateurs, conserve la vice-chancellerie et obtient le ministère des Finances

http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/13/la-nouvelle-coalition-autrichienne-s-offre-une-cure-de-jouvence_4334246_3214.html